Chapitre 50

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Ce que je vois n'a rien à voir avec ce à quoi je m'attendais. À la place de trouver une pièce organisée et propre comme la dernière fois. Des dizaines de feuilles sont arrachées du mur, déchirées. Les lambeaux jonchent le sol sur lequel on peut à peine marcher. Cette vision accroît mon angoisse.

— Qu'est-ce que c'est que ça ! s'écrie le caeli face à la situation.

Je suis incapable de répondre à Finn car cela me surprend tout autant que lui.

— On cherche quoi exactement ? demande Lina en parcourant la pièce. Je ne comprends rien à tous ces schémas.

Je hausse les épaules et essaie de dénicher quelque chose qui pourrait nous aider. Je parcours les feuilles remplies de symboles et de mots incompréhensibles.

— Vous avez trouvé quelque... Finn ça va ? j'interroge le garçon, inquiète.

Le caeli est figé face au mur, il ne bouge pas d'un centimètre. Je me précipite vers lui et commence à lire les quelques mots griffonnés face à lui.

« Faux parents, faux accident, fausse vie : mise en scène. »

Je ne comprends pas... Est-ce qu'il parle de moi ? Non impossible. Mes jambes commencent à trembler légèrement. Finn décide enfin de bouger, il se tourne vers moi.

— Diana, c'est sûrement faux, je ne vois pas comment... commence le garçon pour essayer de me rassurer.

— Il parle de quel accident ? Mon accident ? Celui de la mort de mes parents ? Je commence à paniquer.

— Hé ! J'ai trouvé quelque chose, nous dit Lina un peu plus loin dans la pièce.

Sa voix ne veut rien dire de bon. Nous nous tournons tous les deux vers elle, son visage n'arbore plus son air supérieur, elle est sérieuse voire inquiète.

« John met Diana dans l'autre monde, création d'identité, simulation d'accident, mémoire effacée »

Je baisse automatiquement les yeux sur la deuxième.

« Retour à Elyria : la mémoire revient en forme de rêves »

Les deux elfes se tournent vers moi et me fixent sans rien dire. Ma tête commence à tourner, mes jambes son faibles. Je n'arrive plus à réfléchir. Mon cœur se contracte et ma vision se floute. Mes yeux me piquent rageusement.

— Diana...

Il ne complète pas sa phrase, il ne sait visiblement pas quoi dire. Tant mieux, je préfère le silence.

— Ils sont chez les Wilson. James est allé voir John j'en suis persuadée. Votre mère aussi, elle est sûrement partie le chercher.

— Pourquoi est-ce qu'ils seraient là-bas ? m'interroge Lina, surprise de mon intervention.

— Tu n'as pas lu ? James en a après John parce qu'il... il... ma voix se brise sous le choc et l'émotion.

Je ne sais même pas si je dois y croire ou non. C'est impossible. Clairement impossible. Mais il y a une partie de moi qui me répète que ça expliquerait tellement de choses, que James n'a jamais eu tort. C'est cette partie de moi qui déclenche ce nouveau sanglot et ces nouvelles larmes.

— Allons les voir.

Je sors de la pièce sans même me soucier de savoir s'ils me suivent.

Une fois dans le jardin, je suis obligée de les attendre. Je commence à haïr les portails.

— Tu es sûre de vouloir y aller, tu ne crois pas qu'on devrait attendre qu'ils rentrent ?

— Je viens de découvrir que James pense que ma vie n'est rien qu'une mise en scène et que d'après lui, on m'avait effacé la mémoire, alors non, je ne veux pas rester là ! Je lâche en délivrant ma colère et ma peine.

Je m'arrête quand je me rends compte que j'ai presque crié sur le caeli sans raison.

— Désolée Finn, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je veux juste connaître la vérité, même si elle me blesse. Pour l'instant je ne veux pas y croire mais je suis persuadée de faire le bon choix en allant voir James et John.

— Ne t'inquiète pas, je comprends.

Il me gratifie d'un magnifique sourire, le même que le jour de notre rencontre, et ouvre un portail. L'avoir vu aussi fermé et triste quand je suis arrivée m'a vraiment fait mal et maintenant, malgré la situation, le voir sourire ainsi me fait chaud au cœur.

— Je t'en prie.

Il me montre la faille et se recule pour me laisser passer.

— Merci.

Je lui souris à mon tour et saute à l'intérieur.

Me tenir devant la maison des Wilson me serre le cœur, je n'avais pas prévu d'y retourner. Depuis le début, je n'aurais jamais dû venir ici.

Nous restons un moment devant la porte, puis je me décide et frappe trois fois sur la devanture grise.

— Qui est là ?

C'est Chiara, je reconnais parfaitement sa voix.

— Diana, je réponds calmement en masquant mon angoisse.

J'entends des pas précipités venir vers nous puis la porte s'ouvre à la volée.

— Diana tu... n'es pas seule, elle complète à contre cœur. Tu as décidé de revenir ?

— Nous sommes venus voir James et Candice, nous sommes certains qu'ils sont ici.

— Je suis désolée de te décevoir mais vous faites erreur.

Elle commence à fermer la porte mais je réplique.

— Où est ton père ?

— Pardon ? fait-elle étonnée en entrouvrant la bouche.

— Si je ne peux pas les voir, je voudrais parler à John, j'explique en prenant un air hautain.

Je la vois serrer les dents puis souffler.

— Ils sont tous dans un monde parallèle. Mon père a laissé le portail ouvert, il est dans le salon.

Je me précipite à l'intérieur en bousculant Chiara. Au pied du canapé, la faille était restée ouverte comme si elle nous attendait. Après avoir vérifié que Finn et Lina m'aient bien suivie, je plonge sans réfléchir. 

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