Chapitre 12

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Je m'écroule au sol. Une odeur de gazon m'emplit les narines. Je suis manifestement sur de l'herbe. De l'herbe dans une salle de classe ? Je lève les yeux. Je ne suis pas dans une pièce mais sur une grande plaine.

— Mademoiselle Miller, annonce une voix grave.

Je me redresse et me retourne pour voir mon interlocuteur. C'est un homme grand et mince, il porte un uniforme bleu un peu différent du mien. Son bleu est plus foncé et plus brillant contrairement à mon uniforme qui est totalement mat.

— Bienvenue dans la zone de ta section.

Il écarte les bras en signe d'accueil. M. Tolga a des cheveux bruns coupés court qui laissent apparaître son visage fin. Ses yeux de la couleur du bois me transpercent.

— Je... j'ai franchi la porte et... comment suis-je arrivée ici ?

— Diana, aurais-tu oublié que nous sommes à Elyria dans un monde qui doit sembler « magique » pour toi ?

Ça y est, je viens de comprendre.

— Un portail... je murmure.

L'aquili hoche la tête.

— C'est un portail préprogrammé. Ici ce n'est pas comme un cours d'histoire, la porte que tu croyais donner sur une salle de classe, emmène en fait sur cet endroit. Je vais t'expliquer différentes choses avant que les autres arrivent, il faut se dépêcher, ils vont venir dans très peu de temps.

Waouh, alors là je ne m'attendais pas du tout à ça. En même temps, je pense à présent que ce serait vraiment difficile de s'entraîner dans une salle de classe.

— À partir de maintenant tu vas avoir, le matin de tes deux premiers jours, histoire de l'autre monde, et le matin des deux autres jours, histoire d'Elyria. Bien sûr tu seras là tous les après-midi.

Quand William m'a dit que mon professeur allait me « donner » mon emploi du temps, il allait en fait me le « dire ». Heureusement il n'est pas aussi compliqué que celui de mon ancien lycée. Je n'ai que trois matières. La bonne nouvelle c'est que dans au moins une de celle-ci je ne serai pas en retard par rapport aux autres. L'histoire du monde dans lequel j'ai vécu pendant seize ans ne va pas être très difficile pour moi.

— Généralement nous nous entraînons à remplir des réservoirs d'eau, explique M. Tolga en m'extirpant de mes pensées. À Elyria chaque elfe, que ce soient des aquilis, des terrelis, des ignis ou des caelis, ils ont besoin des autres pour vivre. Chaque elfe a des tâches à accomplir, nous les aquilis devons veiller à ce qu'aucun elfe ne manque d'eau. Nous alimentons les réservoirs afin que toutes les demeures y aient accès. Nous éteignons aussi les feux quand les ignis provoquent des petits incendies.

Il marque une pause avant de poursuivre.

— Sans nous les autres ne seraient pas là, mais sans eux nous ne serions pas là non plus. C'est un cercle que nous ne devons absolument pas briser.

Quelqu'un se manifeste juste à côté de moi ; je fais un bond pour l'éviter.

— Oups pardon, s'excuse la jeune fille.

— Ophira tu es en avance !

L'aquilie regarde son avant-bras.

— Juste un tout petit peu monsieur.

M. Tolga jette à son tour un coup d'œil à son poignet. Il écarquille les yeux.

— Diana, rejoins-moi s'il te plaît.

Je me place à côté de lui tandis que plusieurs autres elfes apparaissent devant nous. Ils se mettent à chuchoter en me voyant. Une fois que, je pense, tous les élèves sont arrivés, M. Tolga réclame le silence puis me présente.

Le monde oublié Où les histoires vivent. Découvrez maintenant