Chapitre 40 : Ethan

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Ca fait plus de vingt-quatre heures que je n'ai pas de nouvelles d'Auriane. Elle a quitté mon appartement sans bruit hier en fin de journée et pendant les heures qui ont suivi, je suis resté prostré comme un con devant mon ordinateur, sans esquisser le moindre geste.

Ma réaction a peut-être été exagérée, mais la sienne aussi. Lâcher ma main avec autant de rapidité comme si je la dégoûtais d'un coup et tout ça pour ne pas avouer à son frère et sa belle-sœur qu'on vit une histoire d'amour. Un rictus se dessine sur mes lèvres à la pensée du mot « amour », avant que je n'avale une gorgée de bière.

Je fais des efforts, vraiment. J'essaie de ne pas la brusquer, de ne pas lui mettre de pression, de ne pas lui faire peur avec mes sentiments mais Auriane ne me facilite pas la tâche. Est-ce trop demander de simplement officialiser ce qui passe entre nous ? On ne se connaît peut-être pas depuis longtemps mais on passe quasiment tout notre temps libre ensemble. On a crée des liens, non ? N'a-t-elle donc aucun sentiment pour moi ?

Les mêmes questions se mettent à tourbillonner dans ma tête. Ce serait bien ma veine si, pour une fois que je tombe amoureux, ça n'était pas réciproque. Mon frère, Tom, trouverait ça hilarant, tiens ! D'ailleurs, en parlant du loup...

— Alors, grand frère, comment ça va ?

Je gratifie mon frangin d'un regard maussade en faisant passer une nouvelle gorgée de ma bouteille dans ma gorge.

— Ok, je vois que tu nages dans le bonheur absolu, ironise-t-il en s'asseyant face à moi. Un rapport avec la belle Auriane ?

— Pas maintenant, Tom, je me contente de répondre en regardant autour de moi.

— Les parents sont sur la terrasse, ils préparent le barbec'. Parle à ton petit frère adoré.

Je soupire et me redresse sur ma chaise.

— Sincèrement, je n'ai pas vraiment envie d'en parler. C'est juste qu'Auriane est difficile à cerner.

Il hoche la tête, bizarrement sérieux.

— Je l'aime beaucoup, tu sais, déclare-t-il en me regardant dans les yeux. C'est une femme qui mérite qu'on se batte pour elle.

— C'est bien ça le problème, Tom, je ne suis pas sûre qu'elle veuille que je me batte pour elle. En fait, j'ai surtout l'impression de me battre contre elle.

— Laisse-lui du temps.

— J'ai l'impression que je ne fais que ça. Je me calque sur ses envies, ses besoins, ses désirs et crois-moi, j'en étais heureux jusqu'ici mais là, j'ai besoin de plus. J'ai besoin qu'elle s'ouvre à moi, qu'elle me parle, qu'elle fasse un pas vers moi, j'explique en passant une main dans mes cheveux, frustré.

Mon frère sourit et je fronce les sourcils. Il a intérêt à pas me faire chier aujourd'hui.

— Si tu vas dire une connerie, ravale-la, Tom.

Il secoue la tête, se lève et vient poser une main sur mon épaule.

— Je ne comprends juste pas comment Auriane n'a pas encore compris que tu étais fou amoureux d'elle. Ton amour pour elle suinte de chaque pore de ta peau. T'es dans de beaux draps, frangin, se marre doucement mon frère.

Je pousse un nouveau soupir tandis qu'il va rejoindre nos parents sur la terrasse. Heureusement, ma mère et mon beau-père m'ont invité à venir dîner chez eux sinon j'aurais broyé du noir toute la soirée, en me demandant si je devais appeler Auriane ou pas. J'ai résisté jusqu'ici mais pas sûr que je tienne encore longtemps.

En me levant, je pose ma bouteille vide dans la poubelle qui lui est destinée et le souvenir du dîner entre Hugues et Auriane me percute. Je ne sais pas ce que veut lui dire l'aîné de la famille mais je sens que ce ne sera pas une révélation facile à entendre. Je ne peux pas peut-être pas craquer et envoyer un message à Auriane mais rien ne m'empêche d'en envoyer un à Hugues. Sans plus attendre, je dégaine mon portable et commence à taper sur les touches.

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