La prénommée Auriane, qui s'avère être la femme qui a mis le feu à mes sens la nuit dernière, dégage sa main de la mienne après me l'avoir serré brièvement mais fermement. Je la fixe, surpris, (sans rien laisser paraître), de la revoir plus vite que je ne le pensais. Qui plus est, elle est spectaculaire dans son tailleur-pantalon noir échancré qui laisse entrevoir la naissance de ses seins jusqu'à ce qu'une ceinture rouge, de la même couleur que ses escarpins, mettent fin à ce déploiement de peau, pour ma plus grande frustration.
Quand elle s'éclaircit la gorge, je me rends compte que je la mate sans la moindre vergogne devant nos parents, alors qu'elle vient de me poser une question. Comment je vais depuis tout ce temps, me semble-t-il. Je réponds en revenant vers ses yeux caramel et en essayant de chasser toutes les images torrides qui me reviennent à l'esprit, d'elle et moi, nos corps en sueur, emmêlés.
Tout en entamant une discussion parfaitement innocente avec elle malgré les souvenirs qui m'assaillent, je me demande comment réagirait son père s'il savait que dans l'intimité, sa fille n'a plus rien de la jeune fille de bonne famille qu'elle est à cet instant. Au contraire, hier soir, elle était sauvage, décomplexée et terriblement excitante. Elle l'est toujours, soit dit en passant.
Tentant de me maintenir dans le présent et commençant à me sentir à l'étroit dans mon pantalon classique, je m'empresse de penser à autre chose. Tout sauf à la déesse que j'ai devant moi. Difficile, très difficile puisque je l'ai sous les yeux, justement.
Elle me fixe de ses yeux ensorcelants, ne faisant plus semblant de maintenir une conversation avec moi puisque nos parents sont plongés dans une discussion apparemment passionnante et ne nous prête plus la moindre attention. Du moins en apparence, car je connais mon père et je sais qu'il n'a pas laissé tomber son idée de me voir séduire l'une des héritières Butcher. Mais ça, c'était avant que je sache que la fille de mon patron n'était autre que la femme qui avait quitté mon lit au petit matin en affirmant qu'elle ne voulait plus rien avoir à faire avec moi.
- On danse ? je lui demande, ayant envie de me retrouver seul avec elle pour discuter plus à notre aise.
Elle cille, tourne son visage vers la piste déserte et repose ses iris sur moi.
- Avec plaisir, me répond-elle de son timbre mélodieux.
Elle avale le reste du liquide or qui tournoie dans son verre en cristal avant de le déposer sur la table derrière elle et me suit sur la piste. Une main sur sa taille et l'autre emprisonnant sa main, je la fais tournoyer devant moi avant de la ramener contre moi, un sourire au coin des lèvres, séducteur.
Aucunement impressionnée par mon petit numéro de charme, elle glisse une main sur mon épaule tandis que je descends la mienne jusqu'à ses reins. La chaleur de sa peau rencontre la mienne tandis qu'on se balance sur une reprise de Knockin' On Heaven's Door par la bande, dans le fond de la salle.
Rejetant sa queue de cheval noire en arrière, elle m'observe et je baisse légèrement les yeux vers son visage et ensuite vers son décolleté avant de revenir vers ses yeux. Je n'ai pas pu m'en empêcher...
- Tes yeux sont captivants.
Elle hausse légèrement un sourcil, toujours sérieuse, bien différente de la jeune femme dont j'ai gardé un souvenir brûlant.
- Tes méthodes de drague ne fonctionnent pas avec moi, Ethan, dit-elle.
- Je n'ai pas de méthodes de drague, je lui assure.
Là, un infime sourire ironique remonte ses lèvres pulpeuses.
- Je t'en prie, j'ai été aux premières loges, hier soir. Tu es un tombeur dans l'âme.
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A Taste Of Eternity
RomanceUne soirée. Voilà ce qu'il aura fallu à Ethan pour être intrigué par sa nouvelle conquête, cette femme aux yeux caramel et à la moue séductrice. Certain de ne plus jamais la revoir dans la grande ville qu'est Sydney, il se contente de cet unique sou...