A Taste Of Eternity

Epilogue, partie 1 : Ethan

4 ans et 9 mois plus tard

Après une matinée chargée de réunions, j'étouffe un bâillement en m'étirant. On n'est seulement mardi et je suis déjà éreintée. Je savais que remplacer Charles à la tête de Butcher Lingerie serait une autre paire de manches que d'être le directeur pub, mais je dois dire que je ne sais pas comment il tenait la cadence. Je me plain mais je n'échangerai ma place pour rien au monde, la femme qui partage ma vie est un soutien à chaque instant et je ne prends aucune décision importante sans elle. Auriane a beau me dire qu'elle me fait totalement confiance pour la gérance de la marque mais il est indispensable pour moi qu'elle participe à tout ce qui s'y déroule.

Trois petits coups retentissent sur la porte de mon bureau et je me force à me remettre dans une position convenable. Avant que j'aie pu inviter la personne à entrer, la tête de Zoé apparaît dans l'entrebâillement.

— Salut, toi.

Avec un grand sourire, je me lève et la prend dans mes bras.

— J'ai l'impression que ça fait un bail qu'on ne s'est pas vu, je lui dis.

— C'est sûrement parce que c'est le cas, rit-elle en me rendant mon étreinte.

Je m'écarte d'elle pour l'observer.

— Tu as l'air en forme.

— Le grand air a souvent cet effet.

Il y a plus de deux ans, mon amie a déménagé dans la campagne australienne avec son cher et tendre. Un virage de vie à cent-quatre vingt degrés qui nous a tous surpris, elle la première. Zoé a toujours été une citadine, elle est née et a grandi à Sydney alors quand elle a pris la décision de suivre son mari, à l'époque fiancé, dans un projet de vignoble, j'ai eu du mal à la croire. Mais contre tout attente, elle se plaît dans ce nouveau cadre de vie plus simple et proche de la nature.

— Notre commande va bientôt arrivée, je dis en l'invitant à s'asseoir dans le petit coin « salon » de la pièce.

Zoé s'exécute tout en regardant autour d'elle.

— Je n'arrive pas à croire que Mr Butcher soit parti à la retraite et que c'est à toi qu'il a confié les rennes, dit-elle en déposant son sac à main par terre.

— Ca veut dire quoi, ça ? Tu ne m'en croyais pas capable ?

Elle rit en secouant la tête.

— Bien sûr que tu en es capable mais je pensais plutôt qu'Auriane aurait repris les commandes.

— Charles lui a proposé, évidemment, mais elle a refusé. Elle a déjà beaucoup à faire avec son travail ici et au refuge, j'explique.

— Oui, j'imagine. Comment va-t-elle ? s'enquit mon amie.

— Très bien. On est tous les deux un peu épuisés par le boulot mais j'imagine que c'est une phase d'adaptation. Et toi ? A ce que j'ai compris les affaires fonctionnent bien.

— Plus que ce qu'on espérait, à vrai dire même si parfois la grande ville me manque. Mais la vie qu'on a construit au vignoble est tout ce que j'ai toujours rêvé sans le savoir.

— Je suis heureux pour toi. Il faudra que je vienne voir ça de mes propres yeux.

— Vous êtes les bienvenus, Auriane et toi, quand vous le souhaitez.

Je la remercie au moment où le livreur arrive. Tout le long du déjeuner, on discute de tout et de rien, comme les amis que nous sommes. Zoé et moi, ne nous voyons pas souvent mais on essaie de s'appeler régulièrement. Notre amitié est précieuse pour elle comme pour moi alors on essaie de faire le nécessaire pour toujours garder le contact.