Chapitre 7 : Auriane

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Il m'horripile ! Il m'agace !

Tous les matins, depuis trois jours, Ethan arrive à l'entreprise et vient me trouver dans mon bureau avec un Ristretto Bianco en guise de salut et son sourire étincelant de fausseté.

J'aimerais bien savoir qui lui a révélé que cette boisson chaude est ma drogue. Je soupçonne Kacendra mais je n'en suis pas sûre. Tout le monde, ici, me voit arriver avec un gobelet remplie de ce breuvage délicieux tous les jours.

Je réglerai cette question ultérieurement car, soyons d'accord, ce n'est pas la raison pour laquelle je suis irritée. Non, le seul coupable de mon état de nerfs, c'est Ethan Dobson. Rien que de me le représenter avec son petit sourire suffisant, son air sûr de lui et ses coups d'oeil aguicheurs... Arrggg !

Je ne dis pas que tout en lui est feint. Non, je suis sûre que son envie de me remettre dans son lit est bien réelle. Comme celle de mettre presque toutes les femmes qu'il croise dans son lit d'ailleurs. Non, ce qui est étudié, pensé, ce sont ses mimiques de séducteur. Je me demande s'il se rend compte de son attitude ou s'il est tellement habitué à agir de la sorte que c'est devenu naturel pour lui.

Alors certes, sa conduite ne m'a pas dérangé ce premier soir quand je suis rentrée avec lui. Comme je le lui ai déjà dit, je ne suis pas hyper tatillonne en ce qui concerne mes coups d'un soir. Mais là, voir tous les jours mes collègues féminines prêtes à se jeter à ses pieds aux moindres de ses regards, c'est trop pour moi.

Il est vrai que je ne les blâme pas complétement. Ce serait franchement hypocrite puisque je lui ai succombé sans qu'il ait besoin d'ouvrir la bouche. Je comprends l'engouement pour la nouveauté, qui plus est quand la nouveauté à les yeux et le cul que possède le fils de Will. Mais ça m'agace ! Un peu de dignité, mesdames !

Non, cet homme n'a décidemment rien de naturel mais apparemment je suis la seule à le penser. Même les hommes le trouve cool et sympa. Même Kass ! C'est dire !

Directrice artistique de ButcherLingerie, Kacendra est devenue, au fil de cette année, une vraie amie pour moi. La seule, puisque Rosie est à l'autre bout du monde. Et j'adore cette fille pour sa perspicacité, sa franchise et son côté déluré. Mais en ce qui concerne Ethan, elle le trouve, je cite, marrant.

Marrant ? Sérieusement ? Je sais que je l'ai surnommé Ethan Le Rigolo il y a à peine quelques jours mais je ne pensais jamais le revoir. Ou à la limite le recroiser dans un bar de mon quartier. Mais non, je me le coltine toute la semaine. Et j'en ai déjà marre alors que sept jours ne sont pas encore passés.

Je déteste ce genre d'hommes. Ceux qui croient qu'aucune femme ne peut leur résister. Je vous le dis, j'ai un radar pour détecter ce genre de mecs afin de ne pas m'attacher. Et encore une fois, je ne me suis pas trompée avec Ethan.

Et le truc, c'est que je ne peux pas frontalement lui dire d'aller se faire foutre. En tout cas pas dans l'enceinte de la boîte. Quelqu'un risquerait de nous entendre, des rumeurs pourraient courir dans les couloirs sur des dissensions au sein des différentes branches de l'entreprise et c'est quelque chose qui mettrait mon père très en colère.

Papa est très pacifiste mais il déteste les ragots et encore moins quand ceux-ci concernent ses enfants. Donc, je fais profil bas et je réserve au directeur de la pub une politesse glaciale quand je m'adresse à lui. Mais j'avoue que parfois je ne peux empêcher mes yeux de se révulser ou de lâcher un soupir quand je le vois faire son numéro de charme à la petite Zoé de la réception qui n'y semble pas insensible, soit dit en passant.

Mais là n'est pas la question ! Bien que tout le monde l'adore, moi je vois clair en lui. Il n'est pas honnête, pas naturel. Les personnes qui cherchent à charmer tout le monde ne peuvent que cacher quelque chose. Ou alors ils n'ont rien d'autres à offrir que leur physique ou leur charisme.

A Taste Of EternityOù les histoires vivent. Découvrez maintenant