Chapitre 39

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- J'ai pas avorté...

Il fronce les sourcils à nouveau.

- Quoi ?

- Quand Jules l'a apprit, je l'ai appris quelques heures avant lui. Quand je me suis levée le matin de la course, j'étais nauséeuse, et comme je l'avais été toute la journée d'avant aussi, je trouvais ça bizarre. J'ai ensuite réalisé que j'avais du retard, alors je me suis dis que je devais faire un test pour être sûre. Tu étais avec Jules, alors je voulais pas t'inquiéter et inquiéter Jules par la même occasion. J'ai fais le test dans la matinée et il était positif... J'étais tellement en panique que je n'ai pas pensé à le cacher au moment de le jeter, sauf que Jules est tombé dessus et comme j'étais la seule fille de l'appartement, le lien était vite fait. Tu étais en rendez vous avec un des directeurs d'écurie pour ton contrat de F3 quand Jules m'est tombé dessus. On s'est engueulé puis il a eu son accident. Je ne me voyais pas t'annoncer que j'étais enceinte alors que Jules était dans le coma. J'étais dans un état si lamentable, je me sentais coupable, je n'arrivais plus à dormir, ni à manger. Je l'ai perdu une semaine après l'accident de Jules... Juste avant ton anniversaire... Et comme je ne voulais pas te voir mal pour ton anniversaire, je ne t'ai rien dis, j'ai gardé ça pour moi...

Il se passe les mains sur le visage alors qu'il essaye d'encaisser ce que je viens de lui dire. Il s'assoie sur le fauteuil face au lit, il est un peu pale ce qui m'inquiète vraiment.

- Ça va ?

Il relève sa tête vers moi, ses yeux sont vitreux.

- Tu aurais du me le dire, tu n'avais pas à vivre ça toute seule. Je comprends mieux pourquoi tu étais si bizarre, je mettais ça sur le compte de l'accident de Jules et le fait qu'il soit dans le coma, mais c'était pas que ça... Je me sens horrible de pas m'en être rendu compte.

- J'ai fais mon maximum pour que tu ne remarques rien...

- Je...Je sais plus trop quoi penser de tout ça, je suis paumé...

- Pardonnes moi Charles, je te jure que c'était pas pour te blesser...

- Tu l'aurais gardé si tu avais pu ?

- Je... Je ne sais pas, mais visiblement ça ne devait pas se faire...

- Quand je pense que Jules n'arrêtait pas de me menacer dés qu'il était la et que je m'approchais un peu trop prêt de toi. Je crois qu'il m'aurait massacré.

- Certainement...

Un silence s'installe à nouveau dans la pièce. Je ne sais pas comment agir avec lui, je ne sais pas si il m'en veut beaucoup ou pas. Dans un sens, je me sens un peu soulagée d'avoir partagé ça avec Charles. Même si je ne comptais pas lui dire un jour, je me rends compte que ça me pesait vraiment sur les épaules.

- Jules me manque...

Je pose mon regard sur lui, j'observe ses yeux verts légèrement vitreux. Mon coeur se serre quand je le vois comme ça, par ma faute.

- Moi aussi, il n'y a pas un jour ou je ne pense pas à mon grand frère. Il serait fière de toi Charles.

- Je ne pense pas non...

- Moi, je pense que si.

Je me lève et m'approche de lui puis me baisse pour être à son niveau et dépose ma main sur son genou.

- Je pense qu'il serait fière de toi, parce que tu es entré dans l'écurie de vos rêves. Tu honores sa mémoire Charlie. Tu es quelqu'un de bien, tu es super serviable et tu ferais n'importe quoi pour les personnes que tu aimes. Il serait fière de toi et je le suis aussi. Parce que même si tu te fais passer parfois pour un connard avec moi, j'ai compris qu'en fait c'était juste une protection.

- Peut être mais ça n'empêche que depuis qu'on se fréquente à nouveau, je t'ai fais du mal et pour ça je m'en veux et je sais que Jules m'en voudrait aussi.

Je pose ma main sur sa joue et la caresse doucement. Il ferme les yeux comme pour mieux apprécier.

- Je te pardonnes... je te pardonnes parce que sans toi, je ne sais pas où je serais aujourd'hui. Tu m'as quitté en pensant à mon bonheur avant le tiens et même si je ne m'en étais pas rendu compte, j'avais besoin de faire une réelle coupure avec ce monde la. Tu m'as aidé et rien que pour ça, Jules serait fière de toi. Tu as pris soin de sa petite soeur. Et je comprends que tu ai voulu te mettre des protections, tu ne voulais pas de nouveau avoir à me laisser partir si on redevenait proche. Je ne t'en veux plus Charles alors tu n'as plus à t'en vouloir non plus.

Il finit par se mettre à mon niveau et me prend dans ses bras pour un câlin. Il enfui sa tête dans mon cou et murmure un merci. On reste comme ça pendant de longues secondes avant de finir par se détacher. Il m'observe, détaille les traits de mon visage.

- Tu as l'air épuisé. Tu devrais rester ici aujourd'hui et te reposer.

- Non, j'ai déjà loupé hier matin, je peux pas faire ça tous les jours.

- Je veux pas que tu ailles bosser dans cet état. Tu as le droit de ne pas être apte à travailler aujourd'hui et je pense qu'Alessandra le comprendra parfaitement.

- Charles, je vais bien, je suis un peu fatiguée mais ça va, je survivrais à une journée de boulot.

Il lâche un soupire et se relève.

- Qu'est ce que tu veux que je te dise, de toute façon tu es têtue.

- Au moins on sera deux, rappel moi qui devait juste faire une séance d'essai et au final a fait des qualif et va faire les deux courses ?

- Rien à voir.

- Ça tu vois, je suis pas d'accord. C'est aussi pour ton bon état physique et tu fais abstraction de ce qui pourrait t'arriver. Donc je suis pareille, à la différence que je ne suis que fatiguée et pas malade.

Il lève les yeux au ciel.

- Pas besoin de lever les yeux au ciel Leclerc, tu sais très bien que j'ai raison.

- Oui, oui.

Sa réaction me fait sourire, il agit parfois comme un gosse encore et ça me rire de voir que malgré notre âge, il peut avoir des réactions si enfantines.

- Bon, je vais devoir y aller, on se voit plus tard ?

J'hoche la tête positivement.

- Oui, d'ailleurs tu allais ou avant qu'on se croise ?

- Au paddock.

- Si tôt ?

- Ouai, je voulais m'entraîner un peu, m'échauffer mais toutes mes affaires sont dans ma pièce au motorhome.

- Ok.. et bien, bon entraînement alors.

- Merci. Aller j'y vais, à plus tard.

Il récupère sa veste que j'avais posé sur un fauteuil puis se dirige vers la porte. Juste avant de sortir, il se retourne vers moi et plonge son regard dans le mien.

- Si tu as besoin de moi, je suis là, tu n'hésites pas d'accord ?

- Merci beaucoup.

*****

Hello ! Et voilà le nouveau chapitre, j'ai cru comprendre que j'ai été un peu sadique avec la fin de l'autre alors je me rattrape en postant celui ci plus tôt que prévu. J'espère qu'il vous a plus :)

Alors vous avez trouvé la course de dimanche comment ? Moi je crois que dimanche prochain va être explosif 😅

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