Chapitre 51

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Nous sommes mercredi midi, j'ai passé ma journée d'hier à courir partout pour régler les derniers détails avant le début du week-end de course. Je suis actuellement sur le tarmac de l'aéroport de Budapest pour récupérer Charles et Carlos. Je dois dire que je n'ai pas vraiment eu de nouvelle du monégasque, j'ai été pas mal occupée, mais visiblement lui aussi.
Le jet vient d'atterrir, les portes ne vont certainement pas tarder à s'ouvrir. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai comme une sorte d'appréhension, je ne sais pas si c'est le fait de revoir Charles après la nuit qu'on a passé ensemble, mais je sens mon estomac quelque peu se nouer. Les portes s'ouvrent enfin et Carlos est le premier à descendre. Quand il me voit, un sourire apparaît sur son visage, il ne déroge pas à ses habitudes et m'accueil avec un câlin.

- Je suis content de te voir, Bella !

- Moi aussi Carlito.

Il passe sa main sur ma tête et m'ébouriffe les cheveux ce qui me fait rigoler, mais je lui donne tous de même une petite tape. C'est fou à quel point il aime m'embêter.

- Tu as enfermé Charles dans les toilettes ? Il en met du temps.

Je pose mon regard vers la sortie de l'avion, mais pas de Charles visible.

- Nope, il arrive.

Je vois Carlos faire une petite grimace et je dois dire que du coup, je m'attends au pire. Qu'est ce que Charles a de nouveau fait ? Ne me dites pas qu'il s'est de nouveau blessé ? J'aperçois du mouvement et le concerné sort enfin de l'engin avec sa valise. Cependant, suivi de peu derrière lui, quelqu'un que je n'attendais pas. Mon visage se crispe et le sourire précédemment présent sur celui ci disparaît.

- Je ne savais pas qu'elle devait venir...

C'est sorti tout seul alors que les deux sont encore loin, seul Carlos a pu m'entendre.

- C'était pas prévu.

Je tourne ma tête vers l'espagnol alors qu'il me regarde désolé. Il passe sa main dans mon dos et le caresse doucement alors que les deux monégasques arrivent à notre niveau.

- Salut.

C'est le seul mot qui a réussi à traverser mes lèvres, alors que la brune daigne tout juste me regarder et me répondre. Charles quand à lui, murmure un petit salut, il a tellement parlé bas que je ne suis même pas vraiment sûre que ce soit ce qu'il a dit. Bon, génial, retour à la case départ visiblement si il n'est même pas capable de dire bonjour convenablement. Je lâche un soupire et me retourne pour ouvrir le coffre et les laisser y mettre les valises.

- Je propose que Carlos vienne devant et vous deux, vous n'avez qu'à aller à l'arrière.

Je regarde Charlotte et Charles en disant ça, ce dernier hoche la tête mais ne dit rien alors que je me dirige vers le côté conducteur. Je m'installe derrière le volant et attends que tous le monde soit installé avant de démarrer et me mettre en route.

- Est ce qu'on va au circuit Bella ?

- Non, pas tous de suite, je vous dépose à l'hôtel, vous irez sur le circuit en fin de journée.

- Fine.

Carlos passe son bras sur mon siège, ses doigts touchent mon épaule. Je jette un regard dans le rétroviseur vers l'arrière et je constate que Charles a un regard froid. Il relève celui-ci et nos regard se croisent quelques secondes avant que je me reconcentre sur la route. Je comprends mieux pourquoi j'avais cette appréhension en attendant avant. J'ai du sentir que les retrouvailles ne se passeraient pas comme je l'avais espéré. Pas que je m'attendais à une effervescence de bisou et de câlin, mais je m'attendais quand même à quelque chose de plus jovial.

- Et si on mettait un peu de musica ?

L'espagnol a du sentir la tension, il espère peut être faire redescendre la pression. Il appui sur le bouton de la radio et une musique se lance.

- Oh bébé c'est notre chanson !

Dit la brune à l'arrière de manière très enjouée alors qu'elle se met à se dandiner sur son fauteuil sur le morceau « Ani Kuni ». Je lève les yeux au ciel alors que Charles réagit enfin aux paroles de la brune.

- Ouai c'est cool.

Le ton de Charles laisse comprendre qu'il est plus ennuyé, qu'enjoué et j'avoue que ça me fait un peu jubilé qu'il réagisse de cette manière.
L'espagnol me lance un regard en haussant les sourcils, du genre y a de l'eau dans le gaz la derrière et je me retiens de ne pas rire face à son expression.
Heureusement pour moi, le trajet jusqu'à l'hôtel n'est pas long et je finis par me garer sur une des places de parking.

Je sors et le reste du groupe fait de même. Je les accompagnes à l'intérieur puis leur donne les clés.
Charlotte me l'arrache pratiquement des mains et je crois que c'est la goutte d'eau de trop.

- Tu pourrais être un peu plus respectueuse ! Non mais tu te prends pour qui ? Tu n'es personne ici, tu es juste l'invitée de Charles alors tu as juste un minimum de respect à avoir avec gens qui t'accueillent et cela même si c'est moi !

- Oh là, faut qu'elle se détende la miss, ça fait trop longtemps qu'on t'a pas baisé ou quoi ?

Et là, mon sang ne fait qu'un tour, j'hésite l'espace de quelques secondes à lui balancer à la figure ce qui est arrivé avec Charles, rien que pour la remettre à sa place, mais j'ai bien trop de respect pour ça.

- Tu sais quoi Charlotte, tu peux chercher à me blesser autant que tu veux, je m'en fou parce que je sais très bien que je vaux mieux que toi ! Moi contrairement à toi, je ne sortais pas avec Charles juste pour son argent et sa notoriété, on avait de réels sentiments mais ça, je ne pense pas que tu connaisses et c'est ça qui te rends si hargneuse avec moi. J'ai eu quelque chose que tu n'auras jamais.

Carlos ouvre grand les yeux certainement surpris par ma répartie.

- Maintenant, sur ceux, j'ai du travail. Tu sais, c'est ce qu'on fait quand on est pas entretenu par ses parents et son petit ami friquer.

Elle allait répliquer mais Charles ne lui en laisse pas l'occasion, il l'a stoppe d'un mouvement de main.

- Ça suffit Charlotte, Giulia a raison, tu dois être plus respectueuse avec les personnes avec qui je travaille.

Elle le regarde ébahis par le fait qu'il prenne ma défense, mais en même temps je n'avais pas tort. Qu'elle soit désagréable avec moi, encore je m'en fou, je peux la gérer, mais elle a déjà été très désagréable avec des membres du team et ça, ça passe mal.

Elle tourne les talons et s'éloigne sans rien dire vers les ascenseurs.

- Désolé que vous ayez assisté à ça, j'en avais juste marre.

- Tu m'as épaté Bella, je ne te pensais pas si redoutable.

- Faut juste pas me chercher, et puis j'avais une petite revanche pour la balafre sur mon visage de l'autre fois.

Carlos me fait un clin d'œil en levant le pouce alors Charles ne se manifeste même pas, ce qui me déçoit un peu.

- Je vais devoir vous laisser, j'ai du boulot, on se verra certainement plus tard sur le circuit. Quelqu'un viendra vous récupérer pour seize heure.

- Ok señora, à plus tard.

- A plus.

Je soupire face à l'enthousiasme de Charles en me disant « À plus ». J'ai pas envie de me prendre la tête maintenant avec lui à savoir pourquoi il est comme ça, alors qu'on s'est quitté en bon terme. Est ce qu'il m'en veut parce que je suis partie sans l'avoir réveiller ? Je ne pensais pas qu'il se vexerait à ce point. Je n'ai pas le temps de tergiverser à comprendre pourquoi maintenant, il faut vraiment que j'y aille sinon Alessandra va se demander ce que j'ai fabriqué. Je quitte l'hôtel et rejoins la voiture gentiment prêtée par la Scuderia pour le week-end. Une fois dedans, je me mets en route pour le circuit avec la musique à fond pour ne pas trop penser à ce qui se passe depuis environ une heure maintenant.

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