Chapitre 54

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Le lendemain à mon réveil, je me sens tout aussi fatiguée que si j'avais passé une nuit blanche. Je me lève et rejoins la salle de bain pour me préparer, je me douche puis me coiffe. Mon regard croise mon reflet dans le miroir et je ne peux pas dire que je n'ai pas une tête de déterrée vu mes cernes. Heureusement que le maquillage fait des miracles. Franchement, je ne sais pas comment j'ai dormis mais j'ai des courbatures partout en plus de n'avoir pas l'impression d'avoir fermé l'œil de la nuit. Je me maquille pour camoufler au maximum mon manque de sommeil. Une fois prête, je me mets en route pour le circuit. 

Lorsque j'arrive, les lieux sont déjà en effervescences, je me dirige vers le motorhome de Ferrari, mais en chemin je croise Ocon accompagné de Stroll. Je ne suis pas particulièrement amie avec Esteban, mais on se connaît depuis pas mal d'années maintenant, comme il faisait régulièrement des courses contre Charles en karting. On a des relations que je nommerais cordiales.

- Salut Giulia, comment vas tu ?

- Très bien merci et toi ? 

- Ça peut aller, c'est sympa de te voir traîner de nouveau dans les paddocks.

Je lui fais un sourire et tourne ma tête vers Lance qui détourne d'un coup le regard.

-  Tous vas bien Lance ? 

- Yeah, yeah.

Ses joues rougissent un peu alors qu'un des mécaniciens de chez Aston s'approche et demande à Lance de venir pour essayer le baquet de sa voiture. Ce dernier s'excuse auprès de nous puis s'éloigne en suivant le mécanicien.

- Je suis désolée Esteban, je vais aussi devoir y aller, j'ai pleins de boulot.

- Pas de problème, je devrais peut être aussi en faire de même.

Il rigole en se grattant l'arrière du crâne. Je lui fais un petit signe de main puis m'éloigne pour rejoindre le bâtiment de la scuderia. Ce matin, je suis seule, Alessandra est en réunion toute la matinée alors elle m'a déjà donnée toutes mes missions hier.  Je m'installe dans le bureau et commence à bosser tranquillement.

Au bout d'une demi-heure, alors que j'étais entrain de prendre des notes orales concernant un article que je lisais, la porte s'ouvre et laisse place à une brune que je n'attendais pas vraiment. Je dépose mon portable sur le bureau et l'observe quelque peu blasée par sa présence.

- Bonjour Charlotte, qu'est ce que je peux faire ou ne pas faire pour toi ?

Je crois que ma voix ne peut pas être plus monotone que la.

- Il faut qu'on parle d'un truc toi et moi.

Elle ferme la porte derrière elle et s'approche du bureau et s'installe sur la chaise.

- Je t'en pris fais comme chez toi. Franchement, la dernière fois qu'on a soit disant discuter, j'ai finis avec une magnifique balafre sur le visage, alors je ne suis pas sûre d'avoir envie.

- Tu n'as pas le choix, je veux savoir ce qu'il y a eu avec Charles.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. 

- Bien sure que si !

- Franchement, tu t'es pas dis qu'il y avait peut être rien entre nous mais qu'il en avait juste marre de faire semblant d'être avec toi ?

- Ça suffit !  Je te l'ai déjà dis, avant que tu débarques dans nos vies, entre lui et moi ça se passait très bien !

- Sauf que je n'ai rien fais, tu t'es sabotée toute seule.

- C'est n'importe quoi.

- Ah oui, c'est sûre que c'est n'importe quoi de raconter des conneries à la press quand on sait pertinemment que son couple bat de l'aile.

-  Que tu le veuilles ou non, Charles et moi on restera ensemble. Même si il n'y avait pas le contrat, je suis sûre et certaine qu'on finirait par fonder une famille lui et moi. Il ne t'aime plus et veut que ça s'arrange entre nous. La preuve, il ne m'aurait pas demandé de venir au grand prix de Hongrie, ni ce week end.

Je lève les yeux au ciel, je sais très bien pourquoi il lui a demandé de venir. C'est Charles, je connais ses moyens de défense à force, quand il souffre, il veut faire souffrir la personne qui lui fait du mal en retour.

- Si votre couple est en si bonne voie pour que ça s'arrange, qu'est ce que tu fais là ? Je ne suis pas une menace visiblement.

- Je veux que tu disparaisses de nos vies ! Si tu ne le fais pas, je ruinerai ta futur carrière. J'irai dire à Mattia que tu donnes des informations sur la voiture à d'autres équipes.

- Désolé pour toi, mais ça c'est pas possible pour le moment. Car comme je te l'ai déjà dis, je fais pas du tourisme, les vrais gens travaillent et c'est ce que je fais, où du moins ce que j'essayais de faire jusqu'à ce que tu débarques.  Et puis franchement Mattia ne te croira pas. Mais ne t'inquiètes pas, mon stage est bientôt fini, donc après tu n'auras plus besoin de venir à tous les grands prix pour nous surveiller.

Un petit rictus de satisfaction apparaît sur son visage quand je lui dis que mon stage se termine.

- Je suis contente de l'apprendre.

Elle se lève et se dirige vers la porte puis sort d'une démarche tout sauf naturelle avec ses talons. Je passe mes mains sur mon visage et soupire, cette fille me fatigue. Je crois que j'ai besoin d'un café. Alors que j'étais entrain de me lever, mon téléphone s'allume et je me rends compte que le dictaphone tourne encore, j'ai du oublier de le couper quand elle m'a interrompue. Je le mets sur pause puis sors du bureau pour aller me faire mon café. Au moment où mon café est entrain de couler, la conversation avec Charlotte me trotte dans la tête.

Je suis cependant interrompue dans le cours de mes pensées par Carlos qui entre dans mon champ de vision.

- Hello Bella !  Est ce que ça va ? Tu sembles très pâle.

- Coucou Chili, ça va merci, j'ai pas super bien dormi mais sinon ça va.

- De nouveau ? Tu dors pas très bien en ce moment.

- J'en sais rien, je m'endors rapidement et j'ai pas l'impression de si mal dormir que ça, mais quand je me réveille, c'est comme si j'avais fais nuit blanche.

- Tu devrais lever le pied un peu, tu travailles beaucoup.

- J'ai pas le choix, si je veux avoir mon diplôme.

- Peut être, mais il faut te ménager un peu quand même Bella.

- Ne t'inquiète pas, ça va aller.

Je bois une gorgée de mon café mais grimace en sentant le goût de celui ci.

- Un problème ?

- Ce café est horrible ! J'ai jamais bu un truc aussi amer de ma vie !

Je le verse dans l'évier alors que l'espagnol se fou de moi en voyant la tête que je tire. Ça me laisse un goût vraiment dégueulasse en bouche et dire que normalement les italiens sont les pro du café, là ça n'est clairement pas une réussite. Je prends de l'eau dans l'espoir de faire disparaître ce goût ignoble de mes papilles.

- Ah au fait, j'ai vu que Alessandra est pas là, qui gère les interviews ? 

- C'est moi.

- Ah cool !

- Ouai

- Pourquoi tu as pas l'air contente ?

- Parce que je me serais passé de devoir gérer Charles.

- Il y a quoi avec lui ?

STRANGERS Où les histoires vivent. Découvrez maintenant