STRANGERS

Chapitre 44

PDV Charles :

J'entre dans la chambre suivis par Charlotte qui je ne sais pas pour quelle raison me colle encore plus que d'habitude. Enfin si, j'ai bien une idée de la raison. C'est la même qui occupe mes pensées à ce moment précis, Giulia. Je revois son regard complètement anéanti et je m'en veux, parce que j'ai l'impression que c'est de ma faute. Je pense que c'est parce qu'elle nous a vu Charlotte et moi, mais je ne sais pas pourquoi, je trouvais que sa réaction était un peu excessive, comme si il y avait quelque chose en plus. Le fait que ce soit l'anniversaire de la mort de Jules doit y être un peu pour quelque chose mais je ne m'attendais tous de même pas à une telle réaction.

- Tu ne veux pas qu'on se commande à manger et qu'on regarde un film ?

Je suis sorti de mes pensées par la brune qui se colle contre mon dos et passe ses mains autour de mes hanches.

- J'ai pas très faim, tu n'as qu'à commander pour toi.

- Tu es sûre ?

Elle se met sur la pointe des pieds et dépose un baiser à l'arrière de mon oreille.

- Je te dis que j'ai pas faim Charlotte.

Je me détache d'elle alors qu'elle semble un peu étonnée de ma réaction.

- Je vais prendre une douche.

- Mais...

Je ne la laisse pas finir que je suis déjà dans la salle de bain, porte fermée à clé. J'ai déjà pris ma douche avant à la Scuderia, mais j'ai besoin d'être seul, qu'elle arrête de me tripoter comme ça. Je fais couler l'eau pour faire penser que je suis sous la douche et m'assois au sol et sors mon portable. Je suis un peu en colère contre Giulia, parce qu'elle ne vient pas demain mais aussi parce que je ne supporte pas de la voir avec Max. Je déteste le fait de savoir que Max lui tourne autour et que je ne peux rien faire hormis me taire et être en colère dans mon coin.
Mais je n'arrêtes pas de repenser à avant, son visage complètement perturbé et j'ai besoin de savoir comment elle va. Je ne peux clairement pas la laisser comme ça, pas aujourd'hui, pas après ce qu'elle m'a dit ce matin. Alors que j'allais l'appeler, une notification attire mon regard, j'appuie dessus et commence à lire. J'arrive pas à le croire, c'est quoi ça ?!

Je me relève d'un coup, coupe l'eau puis sors de la salle de bain en trombe.

- C'est quoi ses conneries ?!!

Je me place devant Charlotte qui regardait la télé installée sur le canapé et lui tend mon portable.
Elle relève son regard vers moi innocemment et ça a le don de m'énerver encore plus.

- Il y a un problème ?

Je reprend mon portable.

- Tu te fou de moi !? « Charlotte nous confie que même si ils sont très heureux tous les deux, Charles et elle envisagent d'avoir un enfant très prochainement » !

Ma langue claque après avoir lu à voix haute les lignes de l'article postées sur les réseaux.

- Je ne vois pas où est le problème, Charles.

- Non mais j'y crois pas ! Tu racontes des conneries et tu ne vois pas où est le problème ?! Je ne comprend même pas pourquoi on t'a interviewé ! T'imagines un peu le bordel que tu es entrain de foutre là ?!

- On est ensemble Charles, c'est la suite logique des choses d'avoir un enfant.

- Non mais c'est pas vrai, faut que je me casse, je peux pas rester ici quand j'entends les conneries qui sortent de ta bouche ! Toi et moi, c'est un contrat Charlotte, rien de plus !

Je prends ma veste et sors de cette chambre en claquant la porte. Non mais sérieusement, qu'est ce qui va pas chez elle ?! J'imagine déjà la réaction de ma mère et de ma famille quand ils vont lire ça, ils vont rien comprendre et puis il y a Giulia aussi.. Giulia ! Je m'arrête net dans le couloir et fais demi tour, je suis sûre que c'est à cause de cet article de malheur qu'elle a réagit comme ça plus tôt. Elle a du le lire...

J'arrive devant sa porte et toque. J'attends un peu et la porte finit par s'ouvrir mais mon visage perd contenance face à la personne se trouvant devant moi.

- Qu'est ce que tu fais la ?

- Euhm je pourrais te poser la même question Leclerc.

Je l'observe et presque instinctivement mes poings se resserrent tout comme ma mâchoire. Je ne sais pas pourquoi il est là, mais ça ne me plaît vraiment pas. Je déteste le voir tourner autour de Giulia, je ne sais pas à quoi il joue mais c'est hors de question que je le laisse faire.

- Je dois parler à Giulia, alors si tu pouvais nous laisser.

- Elle est dans la salle de bain et franchement, je ne pense pas qu'elle ai très envie de discuter, elle est pas bien Charles.

- C'est important.

- Mec, sérieux tu m'écoutes ? Elle m'a appelé complètement en pleure, quand je suis arrivé, elle faisait une crise de panique, c'est pas le moment.

Ma mâchoire se contracte un peu plus.

- Max, c'est bon, laisse le rentrer...

Ce dernier se retourne alors que la blonde sort de la salle de bain, les cheveux mouillés, en peignoir. Quand je la vois comme ça, mon cœur se sert un peu dans ma poitrine, elle a l'air si désemparé. Elle est là, les bras autour de son corps, le visage légèrement bouffi par les larmes.

- Tu es sure ?

Elle hoche la tête alors que Max soupire et se pousse pour me laisser entrer.

- Tu peux rentrer Max, merci d'avoir été là pour moi, je ne veux pas te déranger plus longtemps, il est tard et tu as course demain.

- Tu ne me déranges pas Giu, mais je veux être sure que ça ira pour toi.

- Ça va mieux, ne t'inquiète pas.

Il hoche la tête doucement alors qu'elle s'approche de lui et le prend dans ses bras pour une accolade. Je détourne le regard face à cette vision, je n'aime pas la voir proche de quelqu'un d'autre, encore moins de Max. Il a déjà volé la copine de Daniil alors allez savoir ce qu'il pourrait faire. Visiblement ça ne le dérange pas de sortir avec les copines ou ex des autres.

Ils finissent par se détacher l'un de l'autre, le néerlandais récupère sa veste.

- Tu n'hésites pas à m'appeler si tu as besoin.

- Merci Max.

Ce dernier finit par passer à coter de moi en me faisant un petit signe de tête avant de partir. Un silence s'installe alors que Giulia cherche clairement à éviter mon regard.

- Giulia...

- Tu voulais parler, vas-y je t'écoute...