STRANGERS

Chapitre 49

Je suis de retour à Monaco depuis hier, j'avoue que j'ai eu un peu de mal à quitter la chambre d'hôtel. Quand je suis partie, Charles dormait encore bien profondément. Je n'ai pas eu le cœur de le réveiller, il était si paisible et puis il avait du sommeil à rattraper. J'espère juste qu'il ne m'en voudra pas trop d'être partie sans rien dire. Je n'ai rien fais de particulier de ma journée d'hier, à part ranger un peu mon appartement que j'avais laissé en bordel.

Là, je suis entrain de me préparer pour aller manger avec Nico au restaurant. Il y a eu tellement de choses durant les derniers jours, que j'ai l'impression que ça fait une éternité que je ne l'ai pas vu. Je finis de me coiffer puis enfile mes chaussures et ma veste et quitte l'appartement pour rejoindre ma voiture. Elle m'a aussi un peu manqué, même si j'ai eu l'occasion de conduire des Ferrari plus récentes, la mienne reste unique, je l'adore.  Je mets un peu de musique puis me mets en chemin.  Mon cerveau commence à cogiter alors que je suis à l'arrêt à un feu rouge. Je me demande si je dois parler de ce qu'il y a eu avec Charles, à Nico ou pas. Vu la dernière conversation que j'ai eu avec lui concernant le brun, j'hésite un peu. Je ne pense pas qu'il le prendra très bien. Mais en même temps, c'est mon meilleur ami, alors je n'ai pas très envie de lui cacher ça. On s'est toujours tous raconter, pourquoi ça devrait changer maintenant ?

Je lâche un soupire alors que je redémarre au moment où le feu passe au vert. J'arrive sur le parking du restaurant cinq minutes plus tard, je prends mes affaires puis entre dans celui-ci. J'aperçois au loin Nico qui est déjà là. Quand il me voit, un sourire s'étale sur ses lèvres. Je m'approche et il se lève pour me prendre dans ses bras.

- Ça me fait plaisir de te voir princesse.

- Moi aussi, j'ai l'impression que ça fait une éternité.

On s'installe et un serveur vient nous donner les cartes et prendre les commandes de boissons. Je pose mon regard sur la carte.

- Alors comment c'était chez les italiens ?

- Franchement, j'ai adoré. Mattia m'a même parlé d'un possible poste après mon diplôme.

- C'est vrai ? C'est plutôt cool...

Je relève mon regard vers lui alors que j'ai comme l'impression qu'il n'a pas finit sa phrase.

- Mais ?

- Il n'y a pas de mais.

- Si, si, je te connais Nico, dis ce que tu penses.

- Ok... Tu te vois fréquenter constamment Charles ? On ne peut pas dire que ce soit la personne la plus agréable ces derniers temps.

Alors que j'allais ouvrir le bouche pour lui répondre, le serveur arrive et dépose les boissons sur la table avant de prendre nos commandes. Je finis par prendre la parole une fois celui-ci parti.

- Franchement, je ne le vois pas tellement que ça et puis je peux pas dire qu'il a été méchant avec moi. Je pense qu'il était dans une mauvaise période, mais ça a l'air d'aller mieux. En tout cas, j'ai un peu retrouvé le Charles que je connaissais.

- Méfies toi quand même Giu.

Je fronce les sourcils.

- Pourquoi tu dis ça ? Franchement Nico, dis moi ce qui s'est passé avec lui, parce que je t'ai jamais vu comme ça.

- Je t'ai déjà dis que c'était entre lui et moi.

- Non, maintenant ça suffit, tu me le dis parce que j'ai l'impression que ça me concerne aussi. Si tu me le dis pas, je me lève et je m'en vais.

- Ok, ok, il a sous entendu que j'avais des vues sur toi et que ça m'avait bien arrangé qu'il te largue. Il a aussi dit que jamais tu ne t'intéresserai à moi et que j'étais juste ton petit toutou.

J'écarquille les yeux alors que j'ai du mal à croire les paroles qui sortent de la bouche de mon meilleur ami.

- Pardon ?! Mais qu'est ce qui va pas chez lui ??

- Je savais que tu réagirais comme ça, c'est pour ça que je ne voulais pas t'en parler.

- Il a beau être de nature jalouse, ça ne l'autorise pas à sortir des conneries pareilles !

- Je sais, calmes toi, de toute façon, c'est pas comme si c'était vrai. Tu es comme une sœur pour moi, rien de plus. C'est clair entre toi et moi, si ça ne l'est pas pour lui t'en pis pour lui.

Je lâche un soupire et prends une gorgée de ma boissons.

- Je suis désolée qu'il ce soit comporté comme ça avec toi.

- Ce n'est pas à toi de t'excuser Giulia, c'est à lui.  Et puis je comprends même pas pourquoi il est encore jaloux comme ça, il a une copine et vous êtes plus ensemble.

Je me mords la lèvre alors que j'hésite vraiment à lui dire ce qu'il y a eu.

- Pour dire vrai, il m'a aussi fait une crise de jalousie avec Max, il ne supporte pas de me voir avec des autres gars.

Nico lève les yeux au ciel.

- Franchement il abuse, il peut pas tout avoir, il t'a quitté faut qu'il assume maintenant.

- Je sais, mais visiblement il a du mal à le comprendre et on peut pas vraiment dire que sa relation avec Charlotte soit au beau fixe.

- C'est vrai ?

J'hoche la tête tout en continuant de siroter ma boisson.

- En même temps, elle est un peu l'opposé de toi. Je ne comprends pas comment il peut l'aimer.

- Visiblement c'est compliqué d'après ce que j'ai compris.

Je m'en veux un peu de ne pas tous lui dire, mais je crois qu'il n'est pas prêt pour savoir toute la vérité, et puis je crois que je ne suis pas prête à tout dire non plus. Le repas arrive et nous mangeons tranquillement en discutant de sujets différents. Je lui demande comment ça se passe au restaurant, si tous le monde va bien. Il me répond que tous le monde se porte plutôt bien, que je manque à l'équipe, mais qu'ils sont content pour moi.

Je suis obligé de partir après le dessert car j'ai du boulot qui m'attend pour l'écurie. Il ne faut pas croire que quand il n'y a pas de grand prix, on ne bosse pas, c'est complètement faux. Je dois faire le post sur les réseaux sociaux pour le récapitulatif de la course. Je dois ensuite préparer ceux pour la prochaine course. Ensuite, je dois m'assurer que les drivers card pour le week-end prochain ont été imprimées. J'ai tellement de petites choses à faire, que j'espère vraiment avoir suffisamment de temps. Je suis contente que l'écurie me donne tellement de responsabilité, mais je dois avouer que je ne m'attendais pas à autant, j'ai l'impression de faire partie intégrante de l'équipe avec tout ce que j'ai à faire. Nico a un peu rechignié quand je lui ai dis que je devais partir, mais il a vite compris que je n'avais pas vraiment le choix.