2. Le colis

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La famille Ducoin vivait tranquillement dans une maison de banlieue. Elle était fière de leur petit pavillon avec son ensemble paysager bien soigné. Le père passait de nombreux week-end à tondre, à tailler, à planter et à arroser la pelouse, les fleurs et les buissons.

Comme tous les soirs, Mme Ducoin, en revenant de son travail, relevait la boite à lettre. Elle eut la surprise de recevoir un avis de passage du facteur pour un colis. Elle se demandait qu’est-ce que cela pouvait bien être puisqu’elle n’avait rien commandé !

Pendant le repas, la mère de famille demanda à son mari s’il attendait un colis. Déconcerté, il répondit que non. Alors ils interrogèrent leurs deux enfants. Ces derniers assurèrent par la négative. L’avis de passage s’étalait devant les convives. Alors le fils se demanda :

« Est-ce que ce ne serait pas un cadeau de Grand Père ? »

« Des bons produits du terroir ? Oh, oui ! ce serait merveilleux  » approuva le père.

« Ou une surprise de Tante Agathe ? » ajouta la fille.

« Oui, des soieries provenant de son dernier voyage ! » s’extasia la mère.

« Ou bien des graines de mon frère qui est en poste au Maroc ? » s’interrogea le paternel.

Le reste de la soirée passa avec de nombreux rêves que pourrait apporter ce colis. Il fallait attendre samedi pour aller retirer celui-ci.  Pendant les jours d’attente, les présents retardés devenaient de plus en plus extraordinaires dans la tête de la famille Ducoin.

Lorsque vint le jour fatidique, le père s’en alla chercher le fameux colis, promesse de tant de merveilles. Dans un premier abord, l’objet plut car il avait des dimensions importantes. Il se pressa d’entrer à son pavillon pour que toute la famille profite de cet instant magique.

Alors tous se retrouvèrent autour du paquet. Une lettre se trouvait scotchée sur celui-ci. Le père l’arracha et la décacheta. Il en tira la missive, la déplia et la lut :

« M. et Mme Duco(i)n,

Nous vous remercions du cadeau que vous avez laissé sur le perron de notre maison lors de votre passage dans notre belle région. Nous espérons que vous avez apprécié nos belles montagnes, l’air frais des forêts d’altitude, la fraicheur des eaux de sources désaltérantes et des pelouses alpines bien grasses et perlées.

Désirant nous aussi profiter dans un prochain voyage, de la grisaille de vos immeubles défraichis, du panorama de la forêt de béton, de l’air vicié de votre banlieue et des pelouses artificielles souillées de goudron, nous ne résistons pas à vous offrir comme acompte un similaire cadeau : une semaine de déchets tout frais provenant de notre famille.

Ne prenez pas la peine de nous répondre. Nous pensons que nous avons déjà épuisé les sujets qui pourraient nous réunir.

Nous vous souhaitons un bon séjour dans votre contrée polluée.

Vos tendres amis. »

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