« Ceux qui joue à Dieu sont des suppôts de Satan. Ils méritent tous d'être éliminés. »
Le Maître Robert H'san, conférence de presse.
La pénombre envahissait les rues. Le couvre-feu avait vidé les chaussées de ses habitants, les commerces avaient baissés leur grille. Seuls les centres d'urgence maintenaient une certaine ouverture. Les véhicules des Patriotes patrouillaient pour maintenir l'ordre. Même les forces de polices ne s'aventuraient pas à l'extérieur de leur casernement pour éviter tout affrontement avec les milices.
Au fond d'une ruelle un adolescent observait les voies de circulation. En face de lui, le centre médical du District semblait ouvert malgré une lumière tamisée. Le garçon respirait avec difficulté suite à la course qu'il venait d'effectuer pour échapper aux miliciens. Ces derniers traquaient toujours la nuit avec leur cagoule sombre pour dissimuler leur visage afin de n'être pas reconnu par les citoyens.
Depuis le début de la soirée, les Patriotes le poursuivaient pour le tuer. Pourquoi ? Qu'avait-il fait de si grave pour être la victime de leur ostracisme ? Il n'avait pas choisi d'être un H. Que pouvait-il si son sang avait la propriété de guérir toutes les maladies ? Pourtant sauver des vies devrait être un don accueilli avec joie cependant Maître Robert H'san avait décrété que ce pouvoir était l'œuvre de Satan et que toutes les personnes portant ce miracle devraient être éliminé. De plus, il prétendait que les patients qui acceptaient d'être soigner par cette méthode était damnés pour l'éternité. Depuis les milices faisaient la loi.
Toujours à l'abri dans la pénombre, l'adolescent scrutait anxieusement la rue. Lorsqu'il se crut en sécurité, il décida de rejoindre le dispensaire en face. Il s'engagea en pressant le pas sur la chaussée. Lorsqu'il fut au milieu de la voie, il entendit des pneus crisser sur le macadam. Alors, il aperçut le véhicule de la milice foncer vers lui. Il courut vers le trottoir. Le véhicule entra en collisions avec des voitures en stationnement. Trois individus s'extrayaient rapidement pour l'intercepter.
Le premier à l'atteindre le jeta à terre et lui dit « Tu croyais nous échapper ». Il lui donna quelques coups de pieds dans le ventre. Il fut imité par les deux autres. Puis il eut un moment d'indécision. Un d'entre eux tomba à terre comme foudroyé, puis ce fut le tour d'un deuxième et le troisième n'eut que le temps de voir une personne lui tirer dessus. L'adolescent mit un moment avant de se rendre compte que l'agression avait cessé.
Un individu totalement habillé en noir s'approcha de lui et le rassura : « Tu ne crains plus rien, j'ai neutralisé ces miliciens. »
Le garçon ne comprit pas de suite la situation : « Les avez-vous tué ? »
« Bien sûr que non. Ils ne sont qu'endormi par une flèche soporifique. Ils se réveilleront dans une petite heure avec probablement un mal de tête. »
« Je vous remercie de m'avoir sauvé. Maintenant, je vais me réfugier à l'intérieur du Centre Médical d'Urgence. »
« A votre place, je ne ferais pas cela. »
« Que voulez-vous dire ? »
« Ici, il est difficile de vous donner toutes les explications mais pour votre propre sécurité vous devriez me suivre. D'autres miliciens peuvent venir surtout s'ils se rendent compte du silence radio de ceux-ci. »
L'adolescent eut un moment d'hésitation puis décida de suivre le sauveur. Il le conduisit dans une ruelle, ils traversèrent des voies étroites pour atteindre une sorte d'impasse. Là, l'homme ouvrit une bouche d'égout, et il s'engouffra dans le trou. Le garçon en fit de même. Après, ils marchèrent quelques temps dans le labyrinthe du sous-sol pour arriver enfin à destination. Une porte s'ouvrit sur une sorte poste de commandement.
Une sorte de médecin en blouse blanche se leva de son bureau et vint à la rencontre de l'adolescent. Il se présenta : « Docteur Chang. Heureux que vous ayez échappé aux miliciens. »
Le garçon répondit « Je suis Nathan. Que veut dire tout cela ? »
« Nous sommes une organisation de sauvetage clandestin des H. D'ailleurs, nous sommes presque tous des H, nous-mêmes. »
« Je ne comprends pas ! »
« Je vais vous expliquer la vérité de la situation. D'abord, les miliciens travaillent en sous-mains avec les gouvernements. Tout cela dans le but que les H se réfugient dans les dispensaires qui sont sensés leur protéger. »
« Comment cela sensés les protéger ? »
« En fait, les dispensaires sont des fermes. Des fermes dont l'objet est de récolter notre sang pour en faire bénéficier les élites de leurs propriétés curatives. Les Etats nous parquent comme des animaux pour nous extraire notre substance afin d'en faire exclusivement bénéficier une minorité. »
« Et la milice ? »
« Le discourt de Maître Robert H'san permet le rejet de cette thérapie par les populations. En nous ostracisant, il nous fait apparaître comme un danger qui nous conduit à nous réfugier dans ces fameux dispensaires. »
« Pourquoi ? »
« Nous ne sommes pas assez nombreux pour fournir ce sang à tout le monde. »
« Le peuple doit savoir ce qui se trame derrière son dos » insista Nathan.
« En effet. Nous devons aussi sauver le plus grand nombre possible de H. »
Le garçon acquiesça, ainsi étaient les nouvelles de la Terre des humains.
L'homme poursuivait toujours une ombre, une ombre qui parait grande, glorieuse et éternelle. Pour atteindre cette chimère, il était prêt à sacrifier beaucoup d'autres fantômes de l'existence. Et jamais, oh non jamais ! Il atteindra le contentement qui apaise les esprits. Toujours, oui toujours, ce sera la recherche des conflits, l'étoffe même de la misère du monde, si nous fermons notre cœur.
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Contes et Nouvelles de la Terre
FantasyPublication de contes d'un autres au-delà. Toute ressemblance avec notre propre univers serait fortuite, pure coïncidence. Quoique !