Chapitre 5

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Chrysis était rentrée chez elle, un peu secouée, mais cachant rapidement ses émotions derrière le sourire radieux qu'elle offrit à ses parents et à sa progéniture en arrivant au palais.

Cette dernière était couverte de paille, de la tête aux pieds. En effet, depuis la veille la Reine Léna passait son temps dans les écuries avec sa petite fille Dulce.

C'est qu'en Grèce leur voisin possédait un cheval de trait ainsi qu'un petit poney, au grand plaisir de la fillette qui pouvait passer des heures à les caresser.

Mais là, ce n'était pas pour s'occuper des équidés que l'enfant avait suivi sa grand-mère. En effet, Léna avait eu l'idée d'installer un toboggan, qui partait du haut de la réserver de grains jusqu'en bas, dans les litres et les litres de foins entassés.

Comme ces tas de feuille dans lesquels on jette les enfants en automne... sauf que là c'était une réserve de foin d'au moins un mètre de hauteur. Dans laquelle un jour on avait dû chercher deux des triplés pendant quarante minute.

— Maman venir !

Dulce ne laissa pas à sa mère le temps de se poser qu'elle l'entrainait précipitamment vers les cuisines, pour lui montrer avec fierté le gâteau qu'elle avait fait avec les cuisiniers. La petite princesse aimait bien cuisiner : depuis sa naissance observer Chrysis ou Haris faire à manger semblait l'hypnotiser.

— C'est très bien ma Dudu. Dit-elle en lui caressant gentiment le haut du crâne, profitant du geste pour retirer quelques brins de paille des cheveux blonds de la fillette. Voyant qu'une gouvernante arrivait, elle lui dit :

— Et si tu allais prendre un bain avec Dolores ?

— Dudu δεν έχω διάθεση pas envie. Répondit-elle en croisant les bras d'un air boudeur.

— Je suis sûre qu'elle va te donner une boule pour faire plein de mousse !

— Ho ! Les yeux verts de l'enfant s'illuminèrent, alors qu'elle s'élançait en courant vers la sortie, ayant d'un coup bien envie d'aller se laver. Juste au dernier moment, avant que la gouvernante Dolores ne ferme la porte, la petite fille se retourna :

— Bain maman aussi ! Comme pour appuyer ses dires elle tapota sa propre tempe en répétant :

— Peinture κόκκινο rouge !

La princesse sourit doucement, sortit des cuisines à la suite de sa progéniture, très vite rattrapé par son père, Jayson, visiblement inquiet.

La roi était un homme de cinquante-cinq ans, plutôt conservé pour son âge. C'est qu'il n'avait jamais oublié son passif de garde du corps et avait gardé une forme physique excellente, faisant du sport tous les jours. Quelques rides apparaissait sur son visage, qui ces temps-ci n'avait pas de barbe. C'est qu'il aimait peu la teinte d'un blanc immaculé que cette dernière arborait. Ses cheveux gris l'exaspéraient déjà bien assez. Léna avait beau lui répéter en riant que ça lui allait très bien, il ne pourrait jamais nier préférer la teinte châtain qu'il avait, plus jeune.

C'est de lui que Chrysis tenait ses yeux : marrons, avec une nuée de microscopiques points dorés et verts. Une voix lactée à eux seuls.

— Qu'est-ce que tu t'es fait ? Interrogea l'homme en observant la blessure de sa fille. On voyait encore des traces de sang, d'où l'illusion de Dulce à de la peinture.

— Une vague plus puissante que les autres. Soupira l'adolescente en haussant les épaules.

— Les gardes m'ont dit que tu étais allé avec un ami, dans la villa à côté de la tienne.

Princesse Dulce a deux couronnes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant