Chapitre 3

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Chrysis regardait l'océan en souriant. Sa mère lui avait bien transmis sa passion pour la beauté de cette étendue bleue. Entendre les vagues percuter le sable trempé, les mouettes qui crient entre elles, le vent qui rebondit sur l'eau.

Ses yeux marrons pétillaient en admirant le paysage. Ça lui avait tellement manqué. C'est qu'en Grèce, dans le petit village paumé au milieu des montagnes où elle s'était réfugiée, elle avait été bien à distance de la mer. Bien sûr, il y avait des lacs, des cascades ! Mais c'était loin d'être pareil...

Elle jeta un coup d'œil à Dulce, qui jouait avec Haris et les deux gardes qui les avaient accompagnés.

Haris était une jeune femme grecque, appartenant à la même organisation que celle où son père avait jadis travaillée. Garde du corps talentueuse, elle avait accompagné Chrysis dans les monts Rhodopes pour assurer sa protection. Bonne infirmière, elle avait également pour mission de prendre soin de la jeune maman et son enfant. Très vite, les jeunes femmes étaient devenues inséparables, et les rares personnes du petit village perdu où elles s'étaient installées les prenaient parfois même pour un couple.

L'adolescente fut brusquement sortie de ses pensées par une voix suraiguë qui criait son nom :

— Chrysiiiiis !

À peine eut-elle le temps de se retourner qu'une boule de cheveux roux se jetait sur elle en pleurant. Très vite suivi d'une deuxième, puis d'une troisième personne. Elle lâcha elle-même une larme en serrant ses amis contre elle. Ils se connaissaient depuis toujours, et à l'époque ils se retrouvaient tous les jours pour surfer sous tous les temps, refaire le monde en regardant le ciel, où skater et faire des rollers pendant les heures.

Il y avait Kim (de son vrai nom Kimia), un jeune homme à la peau aussi noire que lisse, dont la beauté ne laissait personne indifférent. Il n'aimait pas son prénom français, genré au féminin. Antoni, son contraire, avait la peau si blanche qu'été comme hiver il avait toujours sur lui son pot de crème solaire. Les quelques taches de rousseur visibles sur son visage n'effaçait pas sa masculinité, et faisaient refléter la couleur orange vif de ses cheveux. Noah, lui, était d'une beauté classique. Cheveux et yeux noirs, bien qu'il semble distant au premier abord, c'était un garçon très sociable qui souriait facilement.

L'étreinte dura de longues minutes, puis ils se décrochèrent les uns des autres, essuyant chacun au passage les petites larmes d'émotions qui perlaient au coin de leurs yeux. En deux ans et sept mois sans s'être vus, il fallait avouer que les choses avaient changées. Ils avaient terminé le lycée, pour entrer dans les études supérieurs. Ils avaient achevé leur puberté, commençant quelques pas timides dans leur vie d'adulte. Mais s'il y avait bien quelque chose qui était resté intact, c'était leur amitié.

Ils étaient et seront toujours des inséparables.

D'un même mouvement, il s'étaient assis par terre. C'est Kim qui prit la parole en premier, d'une voix étranglée :

— Tu as disparu sans prévenir, et on a eu si peu de nouvelle...

On sentait toute sa tristesse dans sa voix, que les autres soutenaient par leur regard :

— As lui-même n'a rien sut nous expliquer. Enchaîna Noah, le brun, suivit d'Antoni :

— D'ailleurs où est-il ?

— Je lui ai dit de venir plus tard... Il faut que je lui parle seule, d'abord.

— Avoue que ce n'était pas très conventionnel, comme rupture. Tu lui as brisé le cœur.

Face à ce commentaire de Kim, Chrysis se renferma un peu, jouant nerveusement avec le sable. Voyant que la princesse tentait de ravaler son propre chagrin, Noah sourit et vint la chatouiller :

Princesse Dulce a deux couronnes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant