Chapitre 72

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Chrysis n'avait pas ouvert la pochette. Elle s'était contentée de la tenir tout le long du trajet, alors que son corps entier semblait s'écrouler contre celui de Vasco.

Sa vie à venir sans Haris semblait trois fois plus compliquée. En fait, elle l'était réellement. La brunette n'avait pas seulement été sa garde du corps. Elle avait été son assistante, sa meilleure amie, et surtout la deuxième maman de Dulce. Elle avait changé ses couches, elle était venue la consoler au milieu de la nuit quand Chrysis était trop épuisée pour le faire. Elle avait joué avec elle, elle l'avait baladé, elle lui avait donnée à manger. Elle avait été là lors de ses premiers pas et ses premiers mots.

Au fur et a mesures des jours, des mois et des années, Haris était devenues une membres à part entière de la famille. Et voilà qu'elle partait.

Face à sa famille, Chrysis fit mine de rien. Elle sourit de toutes ses dents, cachant son désarroi du mieux qu'elle le pouvait. Mais ses parents n'étaient pas dupe, et connaissant depuis quelques temps déjà les plans d'Haris, ils avaient très bien compris la situation. Ils n'avaient cependant pas interrogés leur fille : c'était à elle de faire le premier pas, quand elle le souhaiterait.

Le jeune couple se prépara seul avant le conférence de presse, dans la chambre de la princesse. Cette dernière s'était assise par terre, le dos contre son lit, visage orienté vers le plafond qu'elle disait depuis de longues secondes. Vasco s'assit à ses côtés, et passa calmement son bras derrière les épaules de la jeune femme. Immédiatement, cette dernière s'y blottit.

— Tu ne cesseras pas de la voir, tu sais.

— Tu ne sais pas comment c'est dur de perdre quelqu'un avec qui tu faisais ta vie, du jour au lendemain.

La jolie blonde se rendit immédiatement compte de l'erreur qu'elle venait de faire, et se décomposa tout en se confondant en excuses :

— Oh non, As, je suis désolée... ce n'est pas ce que je voulais dire, je...

— Ce n'est rien. L'avait-il rassuré. Mais, visiblement à cran, son interlocutrice avait éclaté en sanglots tout juste après avoir gargouillé un « Si, je n'aurai pas dû dire ça. »

— Ce n'est rien. Avait-il répété. Il était trop amoureux d'elle pour qu'elle lui fasse du mal. C'était peut-être arrivé par le passé, mais plus jamais il n'allait laisser ça se reproduire. Le jeune homme avait donc continué :

— Il va falloir y aller, Chrysis. Tu te sens prêtes ?

— Je l'étais, avant d'apprendre cette nouvelle ! Ça foire tous nos plans...

Le blond prit délicatement le menton de son interlocutrice entre le pouce et l'index, pour plonger ses yeux dans les siens :

— C'est faux, mon amour. Nos plans, ils incluaient toi, moi et Dulce. Les autres ne sont que des bonus. Ton bonheur est indépendant de celui d'Haris, tu m'entends ?

La jeune femme acquiesça tout en reniflant ses larmes. Vasco lui essuya les dernières gouttes salées du dos du pouce.

— Prête ?

La princesse entremêla leurs doigts, prit une grande inspiration, et répondit :

— Prête.

Le couple se rendit dans la salle d'audience main dans la main. Au fur et à mesure que leur stresse montait, le rythme de leurs cœurs semblait se caler sur le pas des gardes qui marchaient derrière eux.

Ils y avait une vingtaine de journalistes, avec quasiment tout autant de caméras de de micros. Certains rediffusaient l'instant en direct, d'autres noms, et presque instinctivement Chrysis plaqua un faux sourire sur son visage dès que les porte s'ouvrirent. Vasco, qui n'avait pas l'habitude de ces événements, garda une visage de marbre, bien qu'inquiet. Quasiment tous les regards étaient figés sur lui, et il serrait si fort les doigts de la jolie blonde qu'il en avait mal.

Princesse Dulce a deux couronnes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant