— Pourquoi tu es allée dire à Noah qu'on était cousins ?
Natacha regardait Vasco d'un air nonchalant, totalement insensible à son exaspération :
— Je n'ai pas dit qu'on était cousins, j'ai simplement suggéré qu'on avait un lien de parenté.
— Mais Haris sait qui tu es ! Elle est en panique totale maintenant !
Un éclair de satisfaction était passé dans les yeux bleus de la jeune femme. Elle avait eu les conséquences qu'elle souhaitait. Comprenant ce qui se passait dans la tête de son interlocutrice, Vasco s'était davantage énervé, et avait répliqué tout en se pinçant l'arrête du nez :
— Comment je fais, moi, si elle comprends tout ?
— Arrange toi pour lui faire croire que par famille que voulais dire Mafia.
— Ça ne devrait pas être à moi de réparer tes conneries ! Avait-il craché tout en rapprochant son visage de celui de son interlocutrice. Mais cette dernière n'avait pas bougé d'un pouce, maintenant fermement son regard.
Vasco soupira, à bout, et recula d'un pas. Ça ne servait à rien de continuer sur le sujet : sa cousine était aussi fermée qu'une huître, et bien trop déterminée.
— Jusqu'à quand restes-tu à Lisbonne ? Avait-il finit par demander, supprimant ainsi les hostilités.
— Jeudi matin. Chrysis m'a invitée au spectacle de danse de votre fille mercredi soir.
Le blond haussa les paupières, très étonné que Natacha ait accepté l'invitation.
— On s'y retrouve, alors !
La mercenaire s'était contentée d'acquiescer avant de tourner les talons sans un mot de plus. Vasco s'était à nouveau pincé l'arrête du nez, priant intérieurement pour réussir à noyer le poisson avec Haris. Il fallait à tout prix que la garde du corps se désintéresse de lui. Et à vrai dire, la préoccupation que cette dernière avait pour Noah allait faire tout le travail à sa place.
Le mercredi qui vint, Dulce se réveilla bien plus tôt qu'à son habitude. Excitée et légèrement stressée par son spectacle de danse, la blondinette avait courut partout toute la journée, empêchant à ses deux parents de réviser leurs examens qui arrivaient à grands pas. Haris avait finit par l'emmener à la plage une bonne partie de l'après-midi, en embarquant Bestiole avec elle. Le chiot avait atteint sa taille adulte mais restait une petite boule de nerf, grandement influencé par les humeurs de Dulce.
Le spectacle était à dix-huit heures, suivit d'un dîner partagé avec tous les parents. Les enfant sur cours de danse de la petite princesse avaient tous sa tranche d'âge, de trois à six ans. Le thème de l'année étaient « tritons et sirènes » et tous les bambins avaient des tutus ou des collants vert eau à paillette.
Avant que le spectacle ne commence, tous les enfants étaient entrés sur scènes avec leurs moniteurs, pour se mettre en place. Évidemment, les parents de deux d'entre eux avaient dû sécher leurs larmes. Dulce, elle, paraissaient plus préoccupée qu'autre chose, et parcourait l'assemblée du regard.
Elle sourit légèrement en apercevant Noah, Haris, Sasha, Kimia, Antoni, et même Natacha, mais retrouva très vite son air occupé. Chrysis lui faisait coucou, mais la fillette était restée stoïque face aux démonstrations d'affection de sa mère.
Au bout de quelques longues secondes, Vasco était arrivé en trottinant dans la pièce. Il avait dû faire un détours sur la route pour acheter le dîner, ce qui l'avait mis légèrement en retard. Le jeune papa s'était faufilé dans la foule pour atteindre le siège vide qui l'attendait à côté de la princesse.

VOUS LISEZ
Princesse Dulce a deux couronnes
Ficção AdolescenteDulce Sonhador a seulement deux ans, et sa généalogie, gardée partiellement secrète, fait d'elle l'enfant la plus éminente au monde. Sa mère Chrysis, fille cadette de la Reine Léna, l'a eue à seulement dix-sept ans. Une grossesse précoce et non dés...