Chapitre 62

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Vasco ne savait pas combien de temps il allait tenir ainsi, sans boire, sans manger, sans chaleur, sans sanitaires, sans voir la lumière du jour, sans aucun notion du temps, le corps recouvert de bleus et diverses entailles.

Il se demandait à quoi il allait succomber, s'il restait ici plus longtemps. Infection ? Déshydratation ? Ou de froid, peut-être... Roulé en boule dans un coin de la pièce, il se balançait machinalement d'avant en arrière. C'est peut-être la folie qui allait finir par l'avoir. Les larmes commencèrent à rouler sur ses joues. Il ne comprenait même pas comment c'était possible d'avoir aussi soif et d'arriver malgré tout à pleurer.

On ne lui avait fait subir aucun véritable interrogatoire. Sa séquestration était bien plus une histoire de vengeance qu'autre chose.

Pourtant, ça ne faisait pas tant de temps que ça qu'il était ici. Il le savait, parce qu'il n'était pas encore en train de mourir.

Par encore.

Il détestait ses larmes. Il avait l'impression de n'était bon qu'à ça : pleurer. Merde alors ! Il était fils du Parrain, il était un assassin, il était un espion, il était un trafiquant !

Mais il était un homme avant tout.

Il était amoureux d'une splendide femme. Et papa d'une petite fille.

Et il ne voulait plus être assassin, espion et trafiquant.

Il voulait juste être un homme.

Vasco voulait serrer Dulce dans ses bras. Embrasser Chrysis jusqu'à ne plus pouvoir respirer. Revoir ses parents, ses frères et ses sœurs. Passer des heures en silence à côté de Natacha. Rire un bon coup avec Noah, Antoni et Kim. Même s'attirer les foudres d'Haris et affronter le nouveau garde du corps, Sasha.

Ses doigts étaient serrés autours de son collier. Ils avaient envoyés la vidéo à Chrysis. Et elle allait la montrer à son père. Ils allaient le retrouver. Un maigre sourire se traça sur son visage à cette pensée.

Au même instant, la porte de la cave s'ouvrit d'un seul coup. Vasco se redressa vivement, aux aguets, tandis que trois hommes entraient pour refermer rapidement la porte derrière eux. Il reconnu l'interprète, qui s'approcha de lui, visiblement très en colère.

Le jeune homme eut à peine le temps de se redresser que le coup de pied fusait, pour l'atteindre en pleine gorge. Il toussa violemment, pour reprendre tant bien que mal sa respiration malgré la douleur.

Quelques injures tournées vers lui parvinrent à ses oreilles, puis les trois membres de la 14-K partirent à l'autre bout de la pièce.

Ils étaient visiblement très stressés, et une lueur d'espoir s'alluma dans le cœur de Vasco, alors qu'il s'adossait tant bien que mal contre le mur.

Son père arrivait.

Vasco fixait la porte, du moins là où il pensait qu'était la porte, jusqu'à en oublie de cligner des paupières. Et, d'un seul coup, celle-ci vola en éclat.

Inacio.

Papa.

Joâo.

Elvira.

Ses chaînes qu'on lui enlevaient.

Joâo qui posait ses deux mains sur ses joues, pour venir le serrer contre lui.

L'interprète qui se noyait dans son sang.

Elvira qui vint lui apporter délicatement de l'eau. Pour ensuite repartir avec Joâo.

Tout était flou autours de lui. Les images, les sons, les sensations... tout se mélangeait.

Est-ce que Chrysis était là ? Il voulait voir Chrysis. Il tenta de se redresser, mais n'arriva même pas à faire décoller son dos du mur.

Princesse Dulce a deux couronnes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant