Chapitre 24

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Les Monts Rhodopes c'était des montagnes, des lacs, des forêts. C'était ce petit village dont la centaine d'habitants avaient accueillis Chrysis, Haris et Dulce le sourire aux lèvres. C'était des gens qui ignoraient qui elles étaient réellement, ou qui faisaient semblant de ne pas savoir. C'était une vie totalement lambda, loin des soucis du monde.

Les Monts Rhodopes, c'était le paradis.

Ou du moins l'absence d'enfer. Enfer des tourments amoureux. Enfer des cruels paparazzis. Enfer de tout ce qu'une vie pouvait apporter.

L'hiver frappait fort en haut montagne, et il neigeait déjà. Il fallait, à chaque sortie, s'encombrer de plusieurs couche d'habits. Dulce avait d'abord refusé un tel accoutrement, pour très vite de regretter une fois confrontée à l'air glacial.

En pleine crise de « non », la petite s'opposait par pure plaisir à tout et rien. Même quand elle voulait quelque chose elle disait non, rien que pour tester.

Dès le lendemain de leur arrivée, Chrysis avait entreprit la décoration de leur maison : Noël était dans deux semaines, après tout. Un de leurs voisins leur avait apporté le matin même un petit sapin comme cadeau de bienvenue, et elle avaient installé ce dernier non loin de la cheminée, dans laquelle brûlait quotidiennement un beau feu.

— Dudu tu veux venir décorer l'arbre avec nous ?

— Non !

La jeune maman haussa les épaules, dépitée. Elle s'arma d'une guirlande électrique pour l'accrocher aux branches. Elle voyait du coin de l'œil sa fille l'observer attentivement, avant de s'emparer elle-même d'une guirlande rouge et verte pour l'enrouler maladroitement autour d'une chaise.

— Dans l'arbre c'est mieux. Avait doucement commenté Haris. Mais la blondinette lui avait lancé un regard noir, pour s'emparer d'une deuxième guirlande et continuer à décorer sa chaise.

Les deux femmes se jetèrent un regard désespéré. C'est ainsi qu'en fin de journée, un bel arbre coloré trônait dans le salon, illuminant la pièce de mille feux. Une petite crèche était posée à ses pieds. Et un grand nombre de guirlandes et de boules décoraient les différents pièces de la maison. Le tout était très esthétique... hormis la chaise de Dulce. La petit princesse s'était appliquée à la recouvrir de haut en bas, si bien qu'on n'a percevait même plus de bois sous les couches de guirlandes. Des boules à cloches étaient accrochées à certains endroits, faisant retentir un bruit très peu agréable dès que le tout bougeait un petit peu.

Haris et Chrysis observaient le tout en grimaçant, devinant que jamais elle n'arriverait à empêcher l'enfant de s'y asseoir pour chaque repas.

Le village lui aussi était décoré. En face de la Mairie, un immense sapin avait été dressé et des énormes boules colorées de la taille d'une tête y pendaient. Les rares enfants du village aimaient s'y retrouver pendant les récréations, car l'école était juste à côté.

Il y avait une petite dizaine d'enfants en tout, mais aucun n'était aussi jeune que Dulce : tous avaient l'âge d'être en primaire.

La fillette devenait en quelque peu la petite mascotte. Les enfants aimaient s'occuper d'elle, les grands parents la couvait comme des mères poules, et les adultes d'âge moyen s'en occupaient comme leur propre progéniture.

Même la maîtresse l'acceptait dans sa classe. C'est ainsi que le lundi seize décembre la petite passe l'après midi entourée des autres élèves, à faire des coloriages tandis qu'eux s'occupaient de mathématiques et de géographie.

Lorsque Chrysis vint la chercher à seize heures, les autres parents l'invitèrent à prendre un goûter tous ensemble dans la salle des professeurs qui leur servait de salle de réunion.

Princesse Dulce a deux couronnes Où les histoires vivent. Découvrez maintenant