Chrysis était amoureuse de Vasco.
Natacha l'avait sentit instantanément, dès qu'elle avait vu cette manière avec laquelle la jeune femme observait le mafieux. Ce pétillement qui persistait dans ses yeux, et malgré tout elle s'entêtait à mettre ces barrières entre eux.
La blonde se retourna vers son ami, alors qu'ils étaient affalés dans le canapé :
— Dulce est jalouse de toi.
Le garçon fronça les sourcils :
— Comment ça ?
— Tu es la preuve vivante que l'amour de sa mère n'est pas centré que sur elle-même. Elle a le syndrome d'Oedipe sans même savoir que tu es son père.
Elle avait terminé de parler en un demi-sourire, plongeant ses yeux bleus dans ceux, verts, de son interlocuteur.
— Comment ça ? Avait-il répété, dubitatif. As était un garçon naïf, s'en était mignon.
— Tu l'aimes encore ?
Il rougit.
— Tu le sais.
— Elle aussi.
La jeune homme observa son interlocutrice avec des yeux ronds. Son cœur s'était emballé si fort dans sa poitrine qu'il en avait mal aux côtes.
— Vraiment ? Balbutia-t'il, peureux que tout ceci ne soit qu'un rêve.
— Oui, oui. Vraiment. Elle sourit et porta à sa bouche la canette de boisson énergisante qu'elle tenait dans sa main.
Vasco acquiesça, yeux dans le vide. En fait, il ne savait même pas quoi faire de cette information. Feindre l'ignorance lui paraissait comme étant la meilleure solution, tout en restant proche d'elle.
Et si, depuis le début, il essayait de la récupérer, alors qu'en réalité il ne l'avait peut-être jamais perdue ?
Cette idée le fit frissonner, et très rapidement sa petite voix intérieur le coupa :
N'oublie pas que c'est elle qui est partie du jour au lendemain. Qui t'a abandonné.
Il grimaça en se massant les tempes. Au même instant, ses parents arrivèrent dans la salle. Leur seule présence suffit à couper net ses pensées.
Inacio était le Parrain de la Mafia. C'était un homme puissant et très dangereux. Sans même connaître son statut, on sentait son aura obscure et dominante nous encercler dès qu'on s'approchait un peu trop de lui et de sa femme.
Pourtant, c'était un père bon et aimant. Il est évident que des technique d'éducation n'étaient pas les mêmes que tous les autres parents normaux, mais il avait l'honneur de laisser à ses enfants toute la liberté nécessaire à leurs choix.
— Vous avez eu Joâo à quel âge ?
Vasco entendit une voix s'élever dans les airs pour poser cette question, sans réaliser que c'était la sienne. Il fronça les sourcils, déstabilisé, ne sachant pas trop pourquoi il avait ainsi prit la parole.
Mais, après tout, si ses parents n'étaient pas au courant pour Dulce, rien ne l'empêchait de leur demander conseil de manière indirecte. Son géniteur l'observa quelques secondes avant de répondre calmement :
— Ta mère avait vingt-deux ans. Moi vingt-huit.
Plus de dix ans d'écart entre le père et le fils.
— Il était voulu ?
— Pas vraiment. Cette fois c'est Soraia qui lui avait répondu, d'une voix douce. Elle continua :
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Princesse Dulce a deux couronnes
Novela JuvenilDulce Sonhador a seulement deux ans, et sa généalogie, gardée partiellement secrète, fait d'elle l'enfant la plus éminente au monde. Sa mère Chrysis, fille cadette de la Reine Léna, l'a eue à seulement dix-sept ans. Une grossesse précoce et non dés...