Valentina Mahon
Pour m'en sortir, j'ai dû faire un choix.
Pour me protéger, je dois reprendre la tête de la familia Mahon, comme le veulent les règles. Ce n'est pas un choix, mais une contrainte, une obligation. Tuer Gustavo n'est pas que le profit d'une vengeance auquel j'ai pris goût, mais aussi l'unique moyen de m'en sortir car une fois mort, il n'y aurait plus de contrat ; car j'imposerais mes propres règles. M'enfuir ne servirait à rien tant qu'il était en vie, et il me fallait éliminer le mal à la racine sinon il enverrait toujours des hommes me retrouver pour le mariage. Cependant, le tuer ne me protégeait pas des représailles du clan, alors se posait à moi trois choix : me laisser marier, m'enfuir et me faire tuer, ou user de mon sang et me protéger en dirigeant mes ennemis.
Évidemment, j'ai choisi la dernière solution. Néanmoins, ce n'étant pas aussi facile car finalement mariée et aux mains d'un retour de dettes pour ma propre liberté, je suis obligée à présent de chercher l'argent. Pour ma vie, car si je ne le fais pas, je mourrais comme j'ai tué mon grand-père. Mais de la main de cet homme qui m'a été promis et qui est aujourd'hui mon mari.
Vicieux, moqueur, terrifiant, méfiant, et pleins de mots pour décrire cet homme que j'ai évité du regard du mieux que j'ai pu, mais lui ne m'a pas lâché des yeux. Ce qu'il voulait de moi ? Je voudrais bien savoir ce qu'il a à gagner pour ne pas annuler facilement mes dettes et m'imposer trois jours. Un délai impossible pour une dette impossible à rembourser.
Trois jours pour trois millions. Une fois remboursée, tu seras libre.
Je soupire défaitiste et sors de la demeure qui est à présent mienne. Cet horrible demeure qui a fait office de tombeau à mon père et prison à mon égard, qui appartenait à Gustavo, à présent est à moi. Entièrement, complètement. Ces couloirs, ce bureau, c'est moi qui les possède. Et ces hommes qui me voyaient insignifiante sont à présent sous ma direction. C'est un plaisir que j'avoue garder au fond de moi-même car pour l'instant je ne peux pas faire le maligne devant les autres tant que je ne les aurais pas soumis à moi. Une démarche bien difficile pour une débutante.
Cependant, tout ça devait attendre car aujourd'hui n'et pas un jour aux lois et aux hurlements mais aux pleurs et au deuil. Si pour certains, c'est le chef qu'il faut pleurer, quant à moi, c'est mon père.
Et je viens à peine de faire enterrer le corps que j'ai fais récupérer.
Le voir une dernière fois m'étais impossible.
Nous nous sommes rendus à un cimetière dans le quartier pas très loin. Il appartenait aux Mahon. C'était un petit et sombre cimetière, car ce jour-là il pleuvait et nous étions le soir. Il y avait de la brume mais pas beaucoup, juste assez pour recouvrir à peine ses pieds. Apparemment, ce cimetière faisait office officiellement de cimetière public mais la Mausolée était interdite d'accès au publique. Elle n'est pas très grande, juste assez pour près de trois tombes en pierre les unes collés aux autres brillants sous la lumière de la lune qui passait à travers la petite fenêtre ronde en haut d'un mur juste en face des tombes près du petit toi. Le tombeau assombri mais éclairé par la lune se rendait bleu. C'était là qu'on enterre les chefs de la familia. Ce soir ce serait le second chef que nous enterrerions là-bas. Et chez les hommes de Gustavo, le silence pèse comme pas deux.
Il pleut à flot et le seul bruit qu'on entend est celui des gouttes qui cognent le sol ou le tissu imperméabilisé de nos parapluies noirs. Tous vêtus de noirs, on peut dire que ça change beaucoup des chemises à fleurs.
Nous sommes encore à l'extérieur de la mausolée car avant de rentrer les tombes, en toute dernière étape avant de tous ne partent, il y avait les derniers adieux à faire. Deux cercueil, et mon père rentrerait aussi dans la Mausolée, j'en avais décidée ainsi. C'était le seul endroit ou personne ne pourrait lui faire de mal, même mort, car cet endroit était inviolable, quand bien même ce serait la dernière place. La mienne n'était pas ici.
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HYDRA - the sinful souls {En Cours}
Romance« Au croisement de leurs âmes, là où leurs cœurs se sont égarés » Pour échapper à une vie de plus en plus désastreuse à Ave Maria, Valentina et son père Alvaro sont contraints de retourner à Porto Rico, sur les terres natales de son père et y vivre...