Ramon Cano
J'ai la haine.
J'ai une putain de haine qui me ronge et je crois que je vais exploser. Ou peut-être en crever.
C'est comme si mon corps agissait tout seul et de lui-même. La haine est un sentiment trop fort que je déteste au plus profond de mon être, car il me ronge et me tue de l'intérieur. Pourtant, comme la colère, chaque jour de ma vie, elle me suit comme une ombre dont je ne peux pas me détacher. Et aujourd'hui... était le jour de trop. J'ai constamment réprimé ce mal et cette douleur, mais il a fallu qu'elle réapparaisse devant mes yeux. Toutes ces années, toutes ces nuits, tous ces sentiments, cette confiance, ou alors ce corps que je ne supportais plus... Tout ça à cause d'une femme.
Et j'ai beau avoir vidé deux chargeur sur elle, je ne suis pas apaisé...
- Putain..., j'entends au loin Oscar commencer à marmonner mais de manière étouffée comme si je me retrouvais sous l'eau : tu l'as tué. Tu as tué Alondra...
Je sais qu'il commence à s'énerver, mais ce ne sera jamais rien à côté de ce mal qui me ronge sous ma peau.
- Ouais, je l'ai tué, je m'entends rire sombrement, et putain elle l'avait cherché. Cette putain de salope.
Alondra... Ce nom me donne la migraine rien que d'y penser. Cette femme ne méritait que de mourir. Oscar savait que s'il me l'a remettait en face après toutes ces années j'allais la descendre.
Mes membres tremblent et mon arme est proche de tomber mais ma main la tient fermement comme une seconde partie de mon corps. J'ai le cœur qui bat trop fort, et ma respiration trop proche de mes oreilles. Je ne me suis jamais senti dans un état pareil et j'ai l'impression que le contrôle que j'ai forgé durant toutes ces années vient de disparaître d'un coup.
- Tu n'aurais pas dû faire ça, prévient Oscar avant de commencer à tirer. Tu vas me le payer sale petit emmerdeur !
C'est comme si j'étais spectateur de ce qu'il se passait. De la scène. Je me vois riposter et me protéger des attaques adverses. La pièce devient un champs de bataille ouvert aux règlements de comptes, mais les autres, Pacho et Ezequiel qui ouvraient si bien leur bouche un peu avant ne font plus rien et ne semblent pas ouvert à participer à la réception. A la place, Ezequiel et Pacho font leur affaire et s'enfuirent accompagnés de leurs gardes du corps. Et bien tant mieux pour eux, car je ne serais pas clément.
Jamais après la pute qui vient d'apparaître sous mes yeux. Treize ans depuis ma première rencontre avec elle lorsqu'elle s'est mise avec mon père, et onze longues années depuis qu'elle a tout gâché. Elle n'aurait pas dû revenir, elle savait ce qu'elle faisait alors elle ne tenait simplement pas à la vie. Rien de plus.
- On le bute ! Ce putain de salop ! j'ordonne à mes hommes alors que Valentina se planque sous la table pour éviter les balles.
Nous sommes six dans la pièce, sans compter Valentina. Pacho et Ezequiel sont déjà parti avec leurs hommes et le corps de Alondra traine au sol, ce n'est pas comme si Oscar allait la ramasser même s'il l'aimait. Ce type est un salop dans l'âme et c'est pour ça que je tire ces balles. Il mérite comme elle le sort de ce qu'ils ont fait. Ils n'ont pas le droit de vie !
- Valentina, je hurle en me tournant vers la table où elle se cache, tu sors de cette pièce et tu m'attends. Ne t'avise pas de t'enfuir, sinon tu sais ce que je te ferais, compris ?
Elle sort de la table et acquiesce. Je vois dans ses yeux qu'elle ne le fera pas alors je m'en contente. Elle sait que ce n'est pas le moment de me la faire à l'envers, car ce ne sera pas un soir où je l'épargnerais.
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HYDRA - the sinful souls {En Cours}
Roman d'amour« Au croisement de leurs âmes, là où leurs cœurs se sont égarés » Pour échapper à une vie de plus en plus désastreuse à Ave Maria, Valentina et son père Alvaro sont contraints de retourner à Porto Rico, sur les terres natales de son père et y vivre...