Ramon Cano
- Elle est maligne.
C'est la phrase que je finis par dire à haute voix derrière une table. Celle qui me tourne en boucle dans la tête depuis que je suis sortis de cette chambre. Elle est maligne mais aussi dans le mauvais sens. Et je ne peux pas lui faire confiance. Pour trop de raison pour que je puisse toutes les nommer, mais d'abord parce que je n'ai jamais perdu le contrôle de mes émotions face à quelqu'un... Elle est la première depuis trop longtemps pour que je puisse ignorer cela.
La colère, l'hésitation, la violence. Des sentiments que je n'aime pas mélanger. La colère doit se taire, l'hésitation ne jamais être, et la violence doit se faire sans aucune émotion. Mais elle a réussi à confondre les trois, et l'hésitation dont j'ai fais preuve à lui faire m'a prouvé à mes doutes et moi que je ne pourrais pas le tuer aussi facilement que je le pensais. Elle aime me rappeler que ce sont des paroles en l'air et que je n'arrive pas pour une quelconque raison à me résoudre à la tuer, cependant, je me rends compte qu'elle a raison... Et ça me frustre au plus haut point.
Jamais je n'ai perdu le contrôle. Et pas moins sur la violence. J'ai merdé et je l'ai étranglé sans même y penser, submergé par ma colère. Je n'ai jamais fait ce genre de chose si ce ne fut pas pour menacer ou volontairement, mais elle...
Je ne termine pas ma phrase car elle est dangereuse. Terminer cette phrase m'avouerait des choses que je ne veux pas entendre. Je suis encore maître de moi-même. J'ai passé une vingtaine d'année, du plus jeune âge, à cultiver ce contrôle et ce n'est pas aujourd'hui que cela cessera...
Toutefois, ce qu'elle a dit était pertinent. Elle a dit quelque chose de très intelligent mais je ne veux pas prendre de décision hâtive. Je n'ai aucune confiance à lui accorder. Et ces frères qui sont censés me conseiller ne sont même pas capable de m'éclairer, tel un ange et un démon sur mes épaules. Car nous nous sommes rendus à un restaurant au milieu du vieux San Juan, je m'attendais autour d'une boisson rafraichissante à ce qu'ils me porte conseil. Et bien... à ce que je vois c'était trop demandé.
- Je ne lui fais pas confiance, conteste une nouvelle fois Jadzia plus méfiant que moi à l'égare de Valentina.
Neran qui taquinait la serveuse, la lâche et le regarde.
- Elle nous apportera des problèmes, poursuit-il. Autant ne pas l'impliquer dans nos affaires. Ce serait une grave erreur de le faire.
Neran se redresse après une grande expiration. Cet imbécile mange trop pour ce qu'il peut avaler. Il ne bougera pas avant d'avoir fait une grande sieste la moitié de la journée. Je me demande encore comment il peut entretenir un corps pareil en ne faisant rien de sa vie. J'entretiens mon corps mais lui sort ses muscles de nulle-part. Béni à la naissance hein.
Neran lève la main à une serveur en demandant où est la commande qu'il attend depuis quinze minutes avant de se tourner vers Jadzia et tirer une moue à la fois indifférente et pensive...
- Je pense que c'est une bonne idée... Le truc qu'a proposé cette fille... Valentina c'est ça ? Elle est intelligente, et plus que je ne le pensais.
- Ouais, Valentina, je confirme.
Il n'a pas la tête aux prénoms.
- Une bonne idée ? Écouter cette fille ? s'insurge Jadzia. Elle a tué Neftali ! Je pensais que tu tenais un peu plus à lui ! Si tu avais un peu de respect pour lui tu n'approuverais pas une gringa pareille !
Le regard de Neran s'assombrit dès l'instant où Jadzia nous rappelle cet événement. Ce n'est pas un bon souvenir. Et si je la déteste toujours pour ça, j'ai pu m'apaiser ne serait-ce qu'un peu contrairement à Neran qui bien qu'étant une force tranquille ne manque pas à une explosivité bien cachée.
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HYDRA - the sinful souls {En Cours}
Romansa« Au croisement de leurs âmes, là où leurs cœurs se sont égarés » Pour échapper à une vie de plus en plus désastreuse à Ave Maria, Valentina et son père Alvaro sont contraints de retourner à Porto Rico, sur les terres natales de son père et y vivre...