Chapitre 3 : Valentina Mahon

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Valentina Mahon

C'est épuisée que je me réveille un peu avant les aurores du petit matin. Le soleil ne s'est pas encore levé et la chambre demeure encore dans l'ombre à la lumière. Là où les étoiles se cachent et les ombres aussi.

C'est à cette heure-là que je me réveille ces derniers jours, ou peut-être depuis le début de mon enseignement ici. J'ai appris à me lever très tôt pour avoir un peu de temps seule, et me préparer. Sinon ce serait dans la foule des membres de la familia qui entraient et venaient dans la grande maison constamment, le peu de domestiques, les murmures qui s'élevaient toujours assez pour déranger le calme apaisant qui t'entourait. Et puis, il me fallait être à l'heure au cours ...n'est-ce pas ? Ils n'avaient pas de fin. C'est l'impression qu'ils me donnaient en tout cas. Je ne voyais pas le bout et l'épuisement rongeait ma moelle osseuse et alourdissait mes deux paupières comme deux éléphants y reposant.

Ce matin là, j'ai froid. Trop froid, et je tremble. Mes cheveux sont gras et j'ai des douleurs au corps, mais rien en comparaison avec ce mental défaitiste qui m'imprègne. Ce n'est pas moi. C'est cette marque. Cette malédiction. La façon dont elle me fait sentir mal, mais sans jamais y aller trop fort, sans pour autant me laisser, voulant me rappeler constamment quel choix contre-nature j'ai fais. Mais soit. Álvaro souffrait bien lui sans même être marqué, alors pourquoi devrais-je céder et revenir vers...

Me levant d'un coup, je saisis un gilet, et me allait vers la commode me faire un thé que je mettrais dans un thermos. Fabiola m'avait passé une bouilloire, des sachets à thé et des tasses, en plus du thermos que j'avais déjà, pour m'éviter de faire trop d'aller-retour pour aller les chercher. Ca tombe bien : j'aime le thé et il allait me réchauffer. Un court instant. La bouilloire en fer commence à siffler lorsque l'eau se met à chauffer et préparant mon thermos, j'y plonge l'eau avant d'en prendre une gorgée. Je le regrette immédiatement : je viens de me brûler dans la précipitation... Au moins, ma gorge ne risque pas d'avoir froid elle.

Je porte un peu plus tard à nouveau l'objet de métal à ma bouche et me dirige vers le petit balcon de ma chambre. Accoudée contre la balustrade du balcon, je laisse le vent fouetter mon visage et ma chevelure, à présent propre car ayant prise une douche entre-temps. Malgré la petite fraicheur de l'hiver prochain, l'île tropicale reste chaude et c'est une combinaison parfaite quant au vent frais en hauteur. Ca fait du bien, et pour une fois depuis longtemps, un sourire se glisse sur mon visage.

- Papá ?

J'a jeté un coup d'œil en bas, car mon balcon menait sur un minuscule coure intérieur là où généralement trainait quelques plans pour égayer le bitume du sol et les toits qui encadraient le carré de terrasse. Mon père est en bas, et se repose sur un table. Il a l'air bien défaitiste et déprimé, ce qui contrastait avec son apparence de racaille, de bikers.

Il lève la tête pour chercher qui l'avait appelé, et par conséquent moi-même, puis me trouve en plissant des yeux à cause de la lumière. Je lui fais un petit signe et lui dis d'attendre. Je pourrais au moins le voir cette fois.

Dès que je suis arrivée, je m'installe sur à la table qu'il occupe. Comme son père, il fume. Lui n'étant pas des cigares mais une simple cigarette qui devient cendres dans le cendrier. Adossée sur ma chaise nous avions commencé la discussion lentement mais surement. Ce n'est pas non plus comme si nous étions le duo les plus proches du monde.

- Ils prennent soin de toi ? ton grand-père n'a pas été...

Álvaro hésite à terminer sa phrase et je sais déjà pourquoi.

HYDRA - the sinful souls {En Cours}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant