Chapitre 36 : Ramon Cano

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Ramon Cano

- Trouvez-le.

Neran est introuvable et j'ai peur chaque jour qu'on me retrouve son corps. Sa recherche est un combat entre l'espoir et le désespoir auquel j'ai l'habitude me mêler. Et je ne cesse d'espérer au milieu de mes idées sombres qu'il ne joue pas aux idiots, et qu'il hésite dans son coin. Ou alors que pour une fois Oscar se cache aussi bien qu'il sait le faire pour devenir introuvable à ses yeux.

Je l'ai perdu certes, par ma faute, mais je ne l'abandonnerais pas.

Nous avons pratiquement grandi ensemble ; nos disputes ne sont que temporaires, il reviendra. Je sais qu'il reviendra malgré qu'il se soit mit en colère contre moi comme jamais il ne l'a fait. J'espère qu'il le fera.

- Tu ne le trouveras pas à moins qu'il ne te trouve, me dit Jadzia.

C'est la seule chose qu'il me dit depuis ce fameux jour. Il me parle enfin. Cet idiot m'ignore et demeure en colère contre moi. Mais je ne peux pas me résoudre à le comprendre. Je pense à Neftali, plus qu'à n'importe qui. Et c'est bien parce que je pense à lui que je me permets de le faire. Il le sait mieux que n'importe qui, Neftali était le premier à faire ce genre de choses. Irresponsable, il se permettait aussi de coucher avec celles qui faisaient partis des ennemis qui tuaient ceux qu'il considérait comme ses frères. La différence, l'unique et la seule, cette fois, est que Valentina n'est pas de ceux qui ont tué l'un des nôtres : c'est celle qui l'a fait.

Jadzia me dirait que c'est un grande différence mais que je m'en fou, que je ne me soucie pas de Neftali. Non. S'il savait que je la déteste pour ce qu'elle a fait. S'il savait que je la déteste pour son effronterie constante et son manquement à la soumission totale que je lui demande, il ne dirait pas ça. Et s'il savait à quel point elle me déboussole, à quel point elle me confuse, il comprendrait. Mais il ne ressent pas ça, il ne l'a pas fait.

Cette vile femme a réussit à s'encrer en moi, et je ne pourrais pas me détacher d'elle, même d'une haine et d'une défiance trop puissantes. Car il n'y a pas que ce sentiment. Si seulement. C'est une décennie d'émotions et de sentiments contradictoires que je distingue à peine ou pas du tout. Ils me prennent et m'envahissent. Je ne sais pas quoi faire ni quoi penser. La seule pensée qui s'encre en moi et que je distingue parfaitement : c'est que je ne la laisserais pas partir. Jamais. Elle restera avec moi malgré tout.

- Je le trouverais.

Jadzia s'avance. Nous nous tenons devant la villa près de ma voiture. Je viens à peine de rentrer et je me roule une clope. Jadzia est seulement venu me faire part des nouvelles, mais voilà où la discussion tourne.

- Et là, tu feras quoi ? Tu lui diras de rentrer ? Il ne le fera pas.

La façon dont Jadzia parle si assuré et si condescendant m'énerve. Je garde mon calme malgré le doute évident qu'il insère dans mes résolutions et ça ne me plait pas. Je sais qu'il a raison et que ça ne sera jamais aussi facile que je ne veux me l'imaginer. Mais il faut toujours d'essayer.

- On s'arrangera, il finira par revenir, j'assure obstiné.

Jadzia monte sur la bécane qu'il s'apprêtait à conduire pour faire un tour mais ne l'allume pas tout de suite. Il s'assoit et me fixe de haut en bas.

- Et alors quoi ? Tu t'excuseras ? s'exclame-t-il perplexe. Tu l'as trahi Ramon. Neran n'est pas quelqu'un qui s'énerve souvent mais tu l'as fait. Il n'est pas non plus quelqu'un qui pardonne. Tu auras qu'à demander Charlize ce qu'il en est depuis... du pardon.

HYDRA - the sinful souls {En Cours}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant