Chapitre 15 : Valentina Mahon

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Valentina Mahon

Le lendemain matin, les choses ne se sont pas passés comme prévus pour aucun de nous. Chaque jour était inattendu et précisément celui-ci. Les Rosas se sont fait battre à plate couture. Je l'ai su dès l'instant où on m'a ordonné de ne plus sortir de ma chambre et que la voix hurlante de Ramon à résonner à travers les couloirs. Je n'ai pourtant pas attendu très longtemps avant que Ramon ne daigne me sortir de là où j'étais, mais ce n'était ni par gentillesse ni autre chose que ses propres intérêts.

- Où tu m'emmènes ?

Nous traversions enfin les couloirs du rez-de-chaussée de sa grande maison. Il me trainait avec une ferme prise contre mon bras comme l'avait fait mon grand-père le jour du mariage. C'est mauvais souvenir qui surgit une fois encore mais je le renfonce alors que je vois enfin depuis des jours la lumière du jour. Ramon ouvre la porte, nous ne sommes que tout les deux sans compter ses hommes, et des rayons m'aveuglent.

Ils sont intenses et lumineux. Plus que jamais, mais je sais que c'est l'effet conséquent d'être resté je ne sais plus combien de temps dans une chambre avec pour fenêtre des volets de métal et une lumière électrique jaunâtre. J'inspire et passe mon avant-bras devant mon visage pour m'en cacher alors que je grimace. Lorsque nous atteignons sa voiture, il ne m'a toujours pas répondu et j'attends une réponse, lui qui était si déterminé à me voir morte ou enfermé dans cette chambre à jamais.

- J'ai l'impression de mourir c'est horrible, me plains-je, depuis quand le soleil est-il si intense ? L'hiver a disparu en si peu de temps ?

- Il a toujours été comme ça, me répond-il en ouvrant la portière.

J'hausse les sourcils lorsque je retire mon bras et le fixe :

- Tu parles, j'ironise. Où m'emmènes-tu ?

Il ferme la portière arrière sur moi et va à l'avant de la voiture. Deux hommes qui nous accompagnaient jusqu'aux portes s'en vont. Ce ne sont que des hombrecitos. Une fois au volant il se tourne vers moi.

- Au commissariat de police.

J'attache la ceinture de sécurité et le fixe un petit moment. Il était sacrément culoté pour un narcotrafiquant de se rendre de lui-même là où il était censé se faire enfermer. Mais pourquoi ?

- Pourquoi là-bas ? Et quelle utilité de m'y emmener avec toi ?

Il fait rouler la voiture après l'avoir mise en marche sur les routes.

- Puisque Manolito ne m'est d'aucune utilité on va utiliser la police pour récupérer ce qui m'est dû. Ce n'est pas eux qui rechigneront sur une occase d'attraper ce bâtard d'Oscar.

Je m'enfonce dans mon siège. J'ai la sensation de savoir pourquoi il m'emmène moi avec lui. Mais c'est aussi une occasion pour moi. Si ma patiente paye, j'aurais l'occasion de revoir plus souvent la lumière du jour.

- Et je suis là parce que Gustavo les payait ?

Je me rappelle d'un coup les pensées et les sentiments qui me traversaient lorsque c'était Gustavo qui était assit à côté de moi et qu'il me conduisait rencontrer Ramon à l'église. Mes mains étaient moites par le stresse mais aujourd'hui elles le sont plus. Je me rappelle m'être demandé au milieu de tout ce stresse ce que je pensais de mon grand-père. Quant à Ramon pour le moment, je ne voulais pas penser à ce que je pensais de lui autre que la haine que je voulais maintenir à ses égards au milieu de cette lassitude et cette fatigue plutôt que le stresse qui m'envahissait.

HYDRA - the sinful souls {En Cours}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant