Valentina Mahon
Puis, vient le jour où les choses changent véritablement : aujourd'hui.
Pour la seconde fois, où peut-être la troisième fois après réflexion, et depuis ma séquestration dans cet endroit, Ramon m'a sorti. Non pas pour me régler mon compte, où quoi que ce soit d'autres. En fait, je n'avais aucune idée d'où nous allions. C'est sans un mot qu'il m'a amené à sa voiture accompagné de deux hommes à lui et son éternelle arme sous sa ceinture.
Lui et moi, n'avons pas réellement parlé. En fait si, nous échangions quelques fois : à table, ou dans les couloirs, et à l'occasion dans la piscine quand nous nous rencontrions par erreur, mais pas vraiment plus que ça. J'avoue qu'il est de plus en plus difficile à me résoudre à le haïr. Non pas que je l'aime où que je compatisse, mais ne faisant plus rien de mal à mon égard, je ne sais plus quoi penser. Il ne s'énerve plus, il se moque bien sur de moi quelques fois mais la plupart du temps se résout à m'ignorer, non pas que ça me déplaise. Il fait presque comme si je n'existais pas.
Au moins, je ne suis pas morte, c'est tout ce qui me rassure pour le moment. Et le fait qu'il ne le désire pas.
- Où allons-nous ?
Pour une fois Ramon est resté à l'arrière de la voiture. Il ne conduit pas, ce sont ses deux hommes en costards qui sont devant. D'autre-part, aujourd'hui spécialement, il est bien apprêté : un costume noir sorti tout juste du pressing, une chemise blanche. Il me lance un regard à travers le rétroviseur penché dans notre direction.
- Ce ne sont pas tes affaires.
Aujourd'hui, il parait plus silencieux que d'habitude, et plus tendu. Il ne coopère pas. Je ne sais pas ce qu'il se passe mais ça ne sent pas bon.
- Si ce ne sont pas mes affaires, alors pourquoi tu m'emmènes ?
Touché. Je le sais au visage crispé qu'il affiche. Et ça me fait presque rire car il est prit au piège, obligé de me répondre. Ramon cependant, ne me regarde toujours pas. Il ne le fait même plus à travers le rétroviseur. Il fixe sa montre avant de regarder la fenêtre à côté de lui.
- Parce que j'y suis obligé en fait, résume-t-il rapidement.
Il semble si contrarié par l'aveu qu'il vient de faire, et la surprise qui peint mon visage même sans me regarder qu'il serre les dents et les poings.
- Quelqu'un peu obliger Ramon Cano à faire quelque chose ? je me moque d'une voix raillarde en me penchant vers lui.
Il s'agirait de le taquiner un peu puisque je n'ai rien à faire. Trainée sans mon bon vouloir partout où il lui plait, je ne manque cependant pas de regarder chaque occasion qui s'offre à moi de m'enfuir.
- Il semble. Mais ça ne durera pas longtemps.
Oh. Alors, notre bon mafieux allait se révolter ? Mais dans la logique des choses, s'il y était obligé, c'était que la personne qui l'y contraignait avait quelque chose contre lui, non ? De toute façon, il ne prendrait pas longtemps à la mettre à l'envers à cette personne.
- Touché dans son égo, je m'adosse alors : Et qui est-ce dont ?
- Ca ce n'est pas important.
Je sais qu'il se demande pourquoi je lui souris ou tente de rire, mais il n'y a rien à cacher : j'ai juste besoin de me changer les idées. Et si je tente au mieux d'améliorer mon humeur, il ne se posera plus la question sur mon état et donc North. J'aimerais éviter qu'il insiste à savoir qui il était et ce qu'il avait f it, ou bien qu'il amène un médecin.
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HYDRA - the sinful souls {En Cours}
Romance« Au croisement de leurs âmes, là où leurs cœurs se sont égarés » Pour échapper à une vie de plus en plus désastreuse à Ave Maria, Valentina et son père Alvaro sont contraints de retourner à Porto Rico, sur les terres natales de son père et y vivre...