Chapitre 41 : Ramon Cano

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Ramon Cano

La pièce dans laquelle je l'ai fait enfermer n'est pas très grande et est très sombre. Plongée sous la pénombre de trois simples lampes rouges, elle ne contient que le strict nécessaire pour satisfaire mes pulsions guidées par la colère lorsque le moment se présente. Cordes, fouets, bondages ; je ne suis pas un grand pratiquant de BDSM mais j'ai aussi mes penchants quelques fois. Je ne pense pas pouvoir appeler ça réellement du BDSM mais juste un penchant sur le sadisme car rien n'est règlement par un contrat et il n'y aucun mot de sécurité sauf les miens lorsque moi le désir. Il n'y a pas non plus une distinction très claire entre le privé et le contrat, ni rien qui ne suive pas mon imprévisibilité habituelle.

Cependant, j'aime y passer du temps lorsque je m'y prends, ou que je ne peux plus contrôler ma colère. J'ai besoin de l'évacuer dans autre chose que du sexe ou deux mains autour d'un cou. Et ce soir est l'un de ces soirs, ou peut-être que c'est différents.

De la colère afflue en moi comme un venin. Et un sentiment tordant de trahison m'étrangle au milieu de cette affection récemment développée qui me tourmente. Je n'aime pas l'idée de l'amener là où elle va atterrir ce soir, mais la fureur qui m'aveugle est trop puissante pour me donner raison ne serait-ce qu'un peu. Il n'y a que ce crâne qui bourdonne, ces paroles qui tournent en boucle et ce regard coupable se dirigeant vers le sol avant de me fuir à travers la ville alors que la promesse du contraire avait été dite.

Lorsque j'entre dans cette pièce et referme cette porte à double-tours derrière moi, je peux voir Valentina déjà installée. J'ai ordonné à Fernando de la faire venir ici et de l'attacher. Car ce soir je lui donnerais ce qu'elle mérite. Elle a violé trois règles qui me tenaient à cœur. Trois.

- Désolé de t'avoir fait attendre.

Ce ne sont évidemment pas de vrai excuses. J'ai fait exprès de la faire attendre dans la pénombre et le silence sans lui donner d'indications sur ce qui l'attendrait. Elle s'est tenue un long moment là attachée.

Je m'approche d'elle.

Valentina se trouve là en bas. A moins d'un mètre du sol, les bras et les jambes écartés. Parallèles au sol, ses quatre membres sont attachés à des cordes qui sont reliés aux murs. Elles sont rudes et serrent à sang ses poignets pâles et froids. Si je n'avais pas fais déposé une petite table sous son corps, ses membres se seraient disloqués sous la pression et son poids lorsqu'elle se serait relâchée par manque de force. Alors, elle reste ainsi et pour seuls vêtements, un soutien-gorge et une culotte en dentelle noire.

J'enlèverais surement le premier en court de route, me dis-je avant de l'observer elle et ses cheveux étendues autour d'elle découvrant ce cou dont la marque en scorpion m'est un rappel insupportable. Une torture.

Valentina ne peut pas me répondre lorsque je lui parle car je l'ai fait aussi bâillonnée. Ce beau bâillon qui scelle sa grande bouche. Des lèvres qui épousent parfaitement la forme ronde du bâillon et les étirent assez pour me donner envi de les lui remplacer. Cependant, ce n'est pas le moment de fantasmer ; je suis toujours furieux contre elle.

- Comme tu t'y attends surement... Ou peut-être pas... Je vais ce soir m'occuper sérieusement de ton cas. Je pense que jusque là je n'ai pas été assez claire avec toi et ce que tu pouvais me faire de pire... tu l'as fais.

Je tourne autour d'elle, tout en s'observant. Ses yeux ne sont pas découvert car je veux qu'elle me voit lui faire ce que je compte lui infliger. Et j'espère qu'elle voit parfaitement la colère qui imprègne mes yeux car elle ne partira pas ce soir. Non. Car la lueur, le mince regret que je ressens au fond de moi est étouffé par les événements qui me repassent en boucle et la façon dont elle m'a prouvée qu'elle n'était pas différente des autres. Ce regret, j'ai l'impression de savoir pourquoi je le ressens, sans vraiment le saisir. C'est proche et loin de manière simultanée et ça me frustre. Tel un cheveux dressé sur le bout de la langue.

HYDRA - the sinful souls {En Cours}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant