Ramon Cano
Les temps passent et changent constamment. Et j'ai l'impression que le vent tourne d'une manière très inattendu. Sous tous les angles possibles et il m'est désormais impossible de savoir ce qui nous arrivera.
Les coups de feu dans ma tête continuent de résonner eux, mais ils sont moins persistants qu'avant. Car maintenant c'est son visage et sa voix que j'ai dans la tête. Ils ne me quittent plus. Elle ne le fait pas et je n'en ai pas envi.
- Fernando ?
Le portable que j'ai à mon oreille est enfin décroché par Fernando. Ca fait deux appels qu'il me manque et il n'est pas temps qu'il me fasse le mort. Nous avons des choses à prendre en main et je ne pourrais pas gérer les temps sans être informé de la tournure qu'ils prennent. Mes hommes se sont repris d'aplombs depuis que je me suis moi-même remit sur pieds. Nous ne nous arrêterons plus. Le train en direction de mes objectifs est un direct. Sans station, prêt à tout détruire sur son chemin jusqu'à satisfaction.
- Où es-tu ? je lui demande une main sur l'accoudoir de la portière de la voiture qu'un de mes hommes conduis à l'avant.
Fernando ne prend pas longtemps à me tenir informé de ce qu'il se passe et heureusement tout marche comme je l'entendais. Je n'aurais pas de détour à faire dans ce cas, ce qui est pour le mieux aujourd'hui.
- Pacho et Ezequiel sont revenus à la raison ? continuais-je intrigué.
Quelques jours, je me suis tourné vers ces deux idiots pour leur demander de choisir définitivement leur camps. Nous sommes en guerre et j'ai pu apercevoir qu'ils balancent du côté d'Oscar. J'ai alors organisé une réunion car je dois savoir s'ils sont des ennemis, ou des spectateurs, car il n'y a pas d'alliés en dehors de la familia. Je n'ai pas pu y assister pour des raisons personnelles qui ont fait que j'ai dû envoyer Fernando à ma place, l'homme le plus important à mes yeux dans cette familia après Jadzia et... Neran. J'imagine que ces deux idiots n'ont pas dû bien le prendre à la façon dont Fernando me fait son débriefing. Tout ce que je retiens, c'est qu'ils n'ont pas voulu prendre position et déclarer officiellement qu'ils ne seront pas des obstacles. Après Oscar, je me débarrasserais d'eux.
- Laisse tomber, je m'en occuperais plus tard. Ramènes tes hommes au bercail et attends mon retour. Je m'occuperais d'eux moi-même alors en attendant évitez de vous faire tous tuer, l'avertis-je en m'adossant sur mon siège plus prudent. Aucun oiseau ne vole jamais là où tu es actuellement. Ces deux batard n'ont pas choisi ce point de rendez vous pour rien.
Je ne tiens pas à retrouver le cadavre des hommes que j'ai envoyé là-bas par mégarde. Je raccroche alors et commence à le ranger avant qu'elle ne me revienne en tête.
- Valentina ? je marmonne en attendant qu'elle décroche.
Je lui ai donné un portable a clapet pour qu'elle me contacte ou reçoive les appels en mon absence. Là-dessus, il n'y a que mon numéro qui est enregistré et le périmètre de la communication est limité à l'île. Je sais qu'elle connaît des numéros mais pas sur cette île. Et c'est un test. Je veux savoir si cet amour qu'elle prétend avoir pour moi et à la hauteur pour gagner ma confiance ou si elle choisira la traitrise une fois encore.
Valentina ne répond pas. Le portable est éteint car je tombe deux fois directement sur son répondeur ce qui veut dire qu'elle n'est pas en appel avec quelqu'un d'autre. Elle doit probablement dormir comme lorsque je suis sorti. Je voulais seulement s avoir où en était sa blessure.
- Nous sommes arrivés, m'averti le chauffeur en freinant soudain.
Nous sortons de la voiture nos armes à la main comme le jour de la prise des entrepôts d'Oscar ; mais ce n'est pas chez lui que nous nous rendons. Pas exactement.
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HYDRA - the sinful souls {En Cours}
Roman d'amour« Au croisement de leurs âmes, là où leurs cœurs se sont égarés » Pour échapper à une vie de plus en plus désastreuse à Ave Maria, Valentina et son père Alvaro sont contraints de retourner à Porto Rico, sur les terres natales de son père et y vivre...