Chapitre 14 : Valentina Mahon

14 3 0
                                    

Valentina Mahon

Depuis que je traîne enfermée ici, j'ai eu le temps de visiter quelques pans de la demeure lorsque personne ne faisait attention à moi et que Ramon et ses amis s'absentaient. J'ai eu largement le temps de savoir dénombrer les lignes du parquet et le temps exacte que mettait un des types qui surveillaient ma chambre à partir et à revenir le temps de sa pause. La plupart du temps, c'était la nuit, lorsque l'endroit était plongé dans le noir et que quant à moi, je ne pouvais pas dormir.

L'image de tout ceux que j'ai perdu me prive de sommeil de manière trop constante pour que je ne puisse pas en ressentir la fatigue le matin venu. Et lorsque ce n'est pas le cas, c'est la peur de me savoir mourir tôt ou tard car Ramon s'active beaucoup ses derniers jours afin de pouvoir faire tomber le port. Évidemment, j'ai cherché tous les moyens de partir de ce foutu endroit, mais quel moyen ais-je de partir d'un endroit bourré de personnes armées aux quatre coins de la demeure et de l'île.

Je n'ai pas d'argent ni d'allié pour m'aider le temps de me trouver une ville, un travail et un toit pour dormir. En bref, je suis piégée et je ne peux que coopérer afin de retarder la sentence qui doit s'abattre sur ma tête. Je n'espère plus que ce connard fasse preuve de clémence. Quand bien même j'aurais tué son ami Neftali. Il n'a pas les mains blanches.

- Tu es sortie plusieurs fois la nuit.

C'est la première phrase qu'il m'adresse après une journée entière d'absence chez lui et quelque jours de silence total à mon égard.

- Mais je ne me suis pas enfuie, lui précise-je en voyant qu'il n'a pas l'air très heureux.

Il me fait face. Ramon est venu probablement quelques heures après son arrivée. Je n'aime pas le voir mais je préfère le voir lui qu'être avec d'autres personnes que je connais encore moins que lui. Bizarre ? Et bien.

- Je t'ai prévenu que pour sortir, ce ne serait que sous ma direction.

Il s'avance vers moi mais reste toujours à distance. Il ne veut pas s'approcher comme si j'avais la peste. Ca ne me dérange pas.

- Et bien tu n'avais qu'à me laisser plus de liberté et être présent lorsque je voulais sortir de cette chambre, j'hausse les épaules alors que je m'empêche de m'effondrer d'épuisement sur mon lit.

- Tu n'es pas en colonie de vacances.

- Je l'ai remarqué, je rétorque amère avant de passer au sujet qui me taraude : alors ?

- Alors quoi ?

Je déglutis et m'efforce de paraître le plus calme possible, cependant je devine bien qu'il peut voir en travers de ma façade.

- Tu as trouvé le moyen d'agenouiller Manolito pour me tuer ?

Un sourire maléfique, je dirais, ou peut-être sadique apparaît sur son visage. Il est plutôt satisfait de la question comme s'il l'attendait. Mais à la place de me répondre, il me pause une tout autre question à son tour et ça me frustre à mort.

- Tu as mangé ?

Mes poings se serrent contre les draps du lit alors que je regarde autre part. Je ne lui réponds pas et m'efforce de penser à autre chose. Je veux sortir de cet endroit. Il m'étouffe. Je veux partir. Le pire c'est de savoir qu'il n'a rien fait pour le moment et que ça me rassure. Je suis dans une chambre et pas une cellule, il ne m'a prêté aucune attention, et ça me donne pratiquement l'impression hormis mes sorties impossible de ne pas être prisonnière de lui. Comme tout ce qu'il s'était passé n'avait pas eu lieu. C'est sadique de sa part.

HYDRA - the sinful souls {En Cours}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant