Chapitre 34 : Valentina Mahon

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Valentina Mahon

Les journées qui suivirent la mort de Ian furent semblables à toutes les autres pour dire. Des affrontements dehors, des cries et des bavardages dans les couloirs, les mauvais regards de Jadzia et les rires amicaux de Neran qui passaient de plus en plus de temps dehors avec sa dulcinée.

Les temps semblaient s'apaiser ne serait-ce qu'un peu et Oscar ne m'avait pas encore recontacter lorsque j'allais à la mausolée rendre visite à mon père. C'est censé être une nouvelle qui me réjouit et me rassure et elle le fait d'une certaine manière, mais il n'empêche qu'elle ne me rassure pas en même temps. J'ai l'impression que ce répit qu'on me donne est aussi une épée de Damoclès qu'on menace sur ma nuque sans que je m'en rende compte, et quelle tombera tôt ou tard, au moment où je m'y attendrais le moins.

Il y avait aussi cette peur de savoir si Connor me mettrait à jour tôt ou tard qui me rongeait lentement. Si elle était constance et réapparaissait chaque fois à son départ, dès qu'il apparaissait devant moi, je n'y pensais plus. Est-ce fou ? Sans aucun doute. Mais il y avait tous ces sentiments si prenant qui m'envahissaient déjà, et je crois qu'il n'y a plus de place pour autre chose en attendant.

La peur, l'apaisement, la peur, le désir.

Bien des émotions et des sensations contradictoires qui se mêlaient chaque fois entres elles à sa vue. Lui et ses yeux sombres, ses cheveux de jais, son corps, et cette attention qu'il me portait durant quelques heures avant de m'oublier à nouveau. C'était une agréable et désagréable chose qu'il me faisait ressentir. Je la convoitais pour ne plus me ressentir, et je la rejetais pour le mal qu'il me faisait ressentir en ma conscience.

Lorsqu'il entre à nouveau dans cette pièce, je sens encore ce parfum sur sa peau qui n'est pas le sien, pas celui que j'aime humer lorsqu'il ne fait rien et reste là sans rien dire. C'est encore celui d'une autre femme. Il y a encore des traces de rouges à lèvres sur son cou et ses clavicules ; il ne les cache pas. Pourquoi le ferait-il...

- Si tôt ? je lui fais savoir ma confusion lorsqu'il passe la porte de ma chambre. Tu ne deviendras jamais moine à ce rythme.

- Je n'ai jamais prévu de le devenir, répond-il d'une voix sensuelle en s'approchant de moi faisant affaisser le lit sous le poids de son genoux.

Nous ne sommes pas le soir mais tard le matin. Il me regarde déjà comme il le fait le soir et ça me désempare moi et mes barrières. N'a-t-il pas de jour où il se sent comme un humain normal, ou bien l'abstinence lui ferait trop de mal ? Il est presque animal, il ne connait pas ses limites.

- Pourquoi as-tu autant besoin de coucher avec le monde ?

Il dépose sur le côté la chemise ouverte qu'il a retiré par habitude et passe une main dans ses cheveux pour les secouer un bon coup. Ils étaient bien décoiffés mais s'il croit les remettre en place... J'évite de lui faire la remarque et me contente de regarder ses abdominaux découverts au soleil.

- Pourquoi as-tu toujours autant besoin de parler ? râle-t-il.

Je hausse les sourcils définitivement las de son jeu d'enfant.

- Es-tu prêts à t'abstenir ? je lui demande.

Il se tient près de moi. Son souffle est chaud. Sa peau l'est aussi.

- Non, répond-t-il en bloc, je n'en ai pas envie et je ne peux pas.

- Alors ne me demande pas de me taire. Chacun ses défauts.

Un sourire apparait sur son visage. Ce que je lui dis le fais sourire et il détourne le regard comme si ça allait cacher le fait qu'il se fout de ma gueule juste devant moi.

HYDRA - the sinful souls {En Cours}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant