13.Sohan "je ne te lâche pas"

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J'espère que je n'ai rien laissé paraitre, mon Dieu, je prie pour que mon expression soit restée la même.

Alors que je descends de sa moto et lui rends son casque, je me cache derrière ma fascination pour l'immeuble clinquant qui se dresse devant nous en réajustant mes fringues, pour ne pas lorgner du côté de mon acolyte. Et c'est dur, bon sang, que c'est compliqué de ne pas l'observer sous toutes les coutures en soupirant d'aise, tant il est exceptionnellement beau.

Ses cheveux coiffés, sa chemise qui lui colle au corps aux premiers boutons ouverts dévoilant ses tatouages, rentrée dans un pantalon si serré qu'il semble avoir été créé pour souligner ses formes avantageuses. Il est à tomber, sexy et classe à la fois, dégageant une fragrance ensorcelante, un mélange exquis entre son arôme naturel et un parfum capiteux.

- T'es prêt à rentrer dans la fosse aux lions ? sourit-il en coin, sa paume dans le creux de mes reins.

La pression est légère, presque aérienne, pourtant elle me brûle comme si elle était enflammée et embrasait ma chair.

- Ça ne pourra jamais être pire qu'un dimanche dans ma famille, rétorqué-je en gloussant pour masquer mon embarras.

Celui de me liquéfier sur place sous son regard azur.

- Tu m'inviterais ?

Je me fige et me tourne vers lui, qui me contemple avec espièglerie. Damian a tant de facettes, de la plus revêche à la plus douce, mais je crois que ma préférée reste la malicieuse, car je devine qu'il ne la laisse pas souvent transparaitre.

- Tu serais intéressé de rencontrer mon clan ?

Son sourire se fane quelques secondes, avant de s'étirer à nouveau.

- Curieux serait le terme le plus approprié.

- Maintenant que l'idée est lancée, plus question de revenir sur tes paroles, m'esclaffé-je en reprenant notre marche. J'ai tellement hâte de te voir en plein milieu de ma famille de tarés !

A vrai dire, ça fait des jours que j'hésite à l'inviter chez ma mère, ce sera bientôt son anniversaire et je me dis que ce sera le moment idéal pour le présenter à toute la smala.

- Tu es sûr qu'on va nous laisser rentrer ? m'enquiers-je dubitatif, en pénétrant dans le grand hall richement décoré.

- On est sur la liste des invités, il faut juste que tu dises t'appeler Vincent.

- J'ai une tête à m'appeler comme ça ?

Nous nous arrêtons devant l'ascenseur et à nouveau je me perds dans ses orbes acier, dans ce visage à l'expression indéchiffrable, sévère et touchante à la fois.

- Si on te refuse l'accès au rooftop, c'est vraiment que les bourges n'ont aucun goût, lâche-t-il sérieusement en frôlant ma joue de son pouce.

Comme à chaque fois qu'il me touche, je sens mon cœur faire une embardée et ma peau se grêler. Parfois il n'a même pas besoin de m'effleurer, son regard seul suffit à me mettre en émoi.

- C'est sur le toit ? éludé-je, à la fois troublé et flatté.

- Principalement ouais... Histoire de bien se les cailler hein.

Son dédain me fait pouffer discrètement, le mépris qu'il éprouve pour la classe supérieure est palpable, quoique cela reflète davantage sa colère vis-à-vis des inégalités sociales que d'une réelle haine des riches.

- Tu es déjà allé dans ce genre d'endroit ? l'interrogé-je en me contemplant dans la glace alors que les portes se referment sur nous.

- J'ai une tronche à être invité chez les péteux ?

Dans ma chairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant