Dans ma chair

23.Damian "Tommy"

- Putain de pâte à pancake de mes couilles...

Affligé face à un résultat si peu probant, une poêle foutue en l'air par une pâte trop collante et pleine de grumeaux, je maudis une dernière fois mes pancakes à l'allure d'énorme galettes de riz suintantes de beurre, et remplis deux mugs de café brûlant. Ça au moins, aucun risque que je les foire.

Je dépose le tout sur le comptoir et me glisse subrepticement dans la chambre plongée dans le noir, seulement éclairée par la lumière qui passe par la porte que j'ai laissée ouverte derrière moi. La couette gisant à ses pieds, affalé sur le ventre, la tête dans l'oreiller et les lèvres entrouvertes dans un ronflement à peine perceptible, il est la luxure à l'état pur. Nu comme un ver, son cul rebondi outrageusement offert à mon regard avide, je le dévore des yeux en retenant mon souffle, mon esprit saturé de tout ce que nous avons fait la nuit dernière.

Une première fois en lui. Plus tard dans la soirée, chacun dans la bouche de l'autre dans un 69 incendiaire. Puis, parfaitement incapable de m'endormir, je l'ai réveillé pour une friction aussi intense que lascive jusqu'à ce que je crie grâce. Avant de finalement sombrer dans un sommeil lourd et réparateur, nos corps enchevêtrés, son pouls pulsant au rythme du mien, nos souffles se confondant dans une harmonie parfaite.

Seigneur. La meilleure nuit de toute ma vie.

Impatient de sentir à nouveau la texture de sa peau si douce sous mes paumes calleuses, je grimpe lentement sur le lit et caresse délicatement ces deux lobes de chair, les palpant et les pressant, avant de remonter ma main le long de sa colonne vertébrale, titillant sa nuque et la base de ses cheveux. Je le vois remuer lentement sous mes doigts, je remarque ses paupières qui tressautent et sa bouche qui se ferme, signes qu'il ne va pas tarder à se réveiller.

Ravi de le contempler en train de s'échapper du monde des songes, je m'allonge tout contre lui, ma tête au niveau de son bassin, avant de basculer légèrement son corps pour le mettre sur le côté. Ses muscles relâchés sont lourds, pourtant il se laisse faire sans moufeter, flirtant entre rêves et réalité. Je profite de cet état de flottement pour nicher mon visage dans sa toison bouclée, entre ses cuisses moites de sueur, humant le parfum de notre union et de sa fragrance masculine.

Mes bras l'enlacent pour le coller davantage à moi alors que je dépose de chastes baisers sur ses bourses puis sur son sexe au repos, qui prend doucement forme sous la caresse de mes lèvres. Je le sens s'étirer langoureusement dans un long soupir d'aise, quand enfin il s'aperçoit de sa position et de la mienne. Ses doigts s'insinuent dans ma chevelure rebelle, me caressant avec tendresse, m'envoyant une multitude de papillons dans le ventre.

- Que me vaut un tel réveil ? glousse-t-il d'une voix cassée absolument érotique.

- L'envie de te sentir encore une fois.

- Et pourquoi suis-je à poil alors que tu as eu le toupet de revêtir ton jean ?

Son ton offusqué m'arrache un sourire, que je me dépêche de dissimuler dans son aine, ses poils me chatouillant agréablement le nez.

- Ça sent la bouffe, renifle-t-il en arquant le dos. Ne me dis pas que tu as cuisiné pour moi ?

- Des pancakes-galettes avec un super café en dosette.

- Tu es un dieu, Damian.

Cette fois-ci, nous rions de concert, alors qu'il m'attrape par les épaules pour me soulever et me mettre à hauteur de son visage.

- Tu as tellement bu de coca hier, que ton haleine est sucrée et acide à la fois, me moqué-je en l'embrassant passionnément, mes ongles griffant son dos avec possessivité.