4.Damian "foutus fourmillements"

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Je sors de la bagnole de Vincent à toute vitesse et trouve cet imbécile de Mick avachi sur les escaliers qui mènent au commissariat, des coquards plein la tronche et la lèvre éclatée.

- Mais qu'est-ce que tu as foutu ? m'emporté-je en l'attrapant par le col avant d'être fermement repoussé par Vincent, qui s'interpose entre lui et moi.

- Lui crier dessus n'arrangera pas la situation.

- Ce débile s'est fait prendre par les flics !

- Ils m'ont relâché, geint le concerné en me lançant un regard noir de ses yeux mi-clos. Je n'ai rien dit, ils avaient personne d'autre, alors ils m'ont foutu en cellule de dégrisement quelques heures avant de me laisser partir.

La rage que je sens enfler dans le creux de mon ventre me pousse à attraper clope et briquet, mon seul moyen de décompresser quand je me devine prêt à exploser. Incapable de lui faire face, je m'éloigne pour faire les cent pas tandis que Vincent, plus raisonné que moi, entame le dialogue calmement.

- On va commencer par bouger, les flics n'ont pas besoin de nous voir en train de nous embrouiller juste devant leur porte, déclare-t-il calmement en ouvrant les portières, nous invitant à prendre place à l'intérieur.

- Je conduis, persiflé-je en m'asseyant devant le volant, la cigarette déjà écrasée par terre.

Vincent déteste qu'on fume dans sa voiture, par égard pour sa fille.

- Bon, tête de gland, raconte-nous ce que vous avez fabriqués avec Lukas ce soir ? commence Vincent, assis à côté de moi.

J'entends Mick inspirer et expirer longuement, cet idiot a dû avoir la trouille de sa vie, lui qui ne s'est jamais battu en-dehors de ses jeux de baston à la con.

- On trainait avec Tommy, Fred et d'autres...

Une belle bande de connards en somme.

- Et là, on a vu un renoi sortir d'un shop qui appartient à l'oncle de Fred, comme s'il ne savait pas où il était.

- Bien sûr qu'il ne le savait pas ! Tu crois quoi ? Qu'on est un gang ? Que c'est notre putain de territoire ? rugis-je alors que Vincent pose sa main sur mon épaule dans le but de me tranquilliser.

Ça me rend dingue de voir des jeunes comme Mick foutrent leur vie en l'air parce qu'ils se croient dans un film, inconscients du danger qui les guette au moindre faux pas.

- Bref... Ça a mis Tommy en rogne et on l'a suivi...

- Il était tout seul ? le questionne Vincent.

- C'est ce qu'on croyait, souffle Mick de dépit. Mais quand on a commencé, toute une bande est sortie de deux bagnoles garées plus loin et nous est tombée dessus. On a échangé quelques coups puis la flicaille est arrivée et on s'est dispersés.

- Et tu t'es fait attraper, conclus-je cyniquement, les poings serrés sur le volant.

- Ouais ! Je suis tombé et ils m'ont cueilli, t'es content Damian ? C'est ce que tu voulais entendre ?

- Mick, calme-toi tempère Vincent qui doit sentir ma colère enfler de minute en minute.

« On a commencé »... A suivre un pauvre mec pour le passer à tabac, c'est la signature de Tommy ça, quand il ne s'amuse pas à taguer des mosquées ou des écoles privées juives. Et encore, c'est bien aux sorties de boites gay qu'il est le plus violent, un détraqué dans toute sa splendeur. Un détraqué qui m'a coincé dans sa toile quand j'étais bien trop vulnérable pour m'apercevoir de l'enfer dans lequel je m'apprêtais à plonger.

Dans ma chairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant