17. Sohan "laisse-toi aller"

2.4K 204 98
                                    

Mes doigts fourragent dans ses cheveux avec avidité alors que je l'embrasse à en perdre la raison, enlaçant sa langue de la mienne, mordant ses lèvres pleines tel un affamé, salivant sans honte tant je me perds dans ce flot de sensations impérieuses, à la limite de la douleur.

Son ongles griffent ma chair, se plantent dans mon dos, maltraitent ma peau avec une exquise cruauté, qui ne fait qu'accroitre ma faim de lui. Je le déteste de me pousser à bout, de provoquer ce manque en moi au point de me rendre dingue, sans pourtant me lâcher complètement.

Je le hais parce qu'en l'espace de quelques semaines à peine, il m'a rendu fou amoureux de lui, plus que je ne l'ai jamais été en vingt-cinq ans de vie. Je l'aime le matin, je l'aime le soir, je l'aime quand je travaille, je l'aime quand je dors, je l'aime quand je mange.

Je l'aime quand je respire et c'est justement ce qui me fait suffoquer. Comment continuer à vivre alors qu'il est devenu mon air ? Celui qui me permet de me maintenir en vie ? Putain, que je le déteste de l'aimer autant !

- Sohan... Sohan...

Je le pousse plus fermement contre la porte, ma jambe s'insinue entre les siennes et c'est avec un plaisir malsain que sens une bosse se former contre mon genou. Malsain parce que je veux le rendre dingue de moi, même s'il n'est pas encore prêt à aller plus loin, je crève d'envie qu'il se consume de désir jusqu'à en être obsédé.

Nos gémissements lubriques se répercutent contre les murs de ma petite chambre, je le sens trembler contre moi alors que je frotte mon genou contre son érection qui prend de plus en plus forme, me dévoilant son excitation qui ne fait que s'accroitre. Et je ne m'arrête pas de l'embrasser, de le dévorer, de lui faire l'amour avec mes lèvres, avec ma langue, pour qu'il ne ressente plus que moi au plus profond de lui.

Qu'il m'ait dans la peau.

- Je suis un menteur..., susurré-je à son oreille avant de la mordiller avec gourmandise.

Il ne répond rien, ne fait que haleter et onduler contre moi, les cuisses écartées pour mieux profiter de la caresse de mon genou contre son sexe. Je me recule légèrement pour mieux admirer son visage écarlate, ses lèvres gonflées et entrouvertes, luisantes de nos salives mélangées. Dieu qu'il est beau, échevelé, les yeux brillants et les traits tirés par le désir. Il est parfait.

- Je suis un menteur, répété-je en caressant tendrement sa joue, provoquant une chair de poule sur l'ensemble de son épiderme.

- Pou... pourquoi ?

Le voir à bout de souffle me tord les tripes de satisfaction. Pour une fois, je suis celui qui mène pleinement la danse, et cette constatation m'enchante autant qu'elle me rend fébrile.

- J'ai aimé te voir attendre tous les soirs dehors, que tu sois prêt à rester là, en bas de mon immeuble, juste pour moi.

- Je suis prêt à faire tellement plus pour toi.

Sa respiration se calme, peut-être parce que j'ai cessé de torturer son sexe, pour mieux profiter de son expression lascive.

- Tu serais prêt à te comporter aimablement avec mes amis et ma famille ?

Je le prends au dépourvu et c'est exactement ce que je veux, qu'il saisisse à quel point son attitude m'a attristé. Tout comme son silence.

- Je ne te demande pas d'assumer fièrement notre relation auprès de ton entourage, précisé-je en m'éloignant pour reprendre contenance. J'aimerais seulement ne pas avoir à excuser ton comportement exécrable.

- Pourquoi est-ce que ce serait à toi de présenter des excuses ?

- Parce que je veux que les gens que j'aime t'apprécient, qu'ils comprennent pourquoi je tiens autant à toi... Pourquoi... Je t'aime.

Dans ma chairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant