17-Pleine lune

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Résumé des chapitres précédents :

Martial conclut une alliance avec le futur Alpha Italien. Il apprend que les loups Allemands ont organisé un duel contre l'Italien et qu'ils veulent récupérer sa meute et ses louves. C'est une attitude plus qu'étrange.

L'amitié amoureuse entre Ira et Martial progresse sans qu'ils ne s'avouent leurs sentiments.

Ira a entendu Martial reconnaitre qu'il cherche une louve Allemande.

***

Ira

Ce soir c'est la pleine lune, je suis rentré tôt au dortoir, l'énervement de louve m'empêche de travailler.

─ Tu peux aller porter ça dans la chambre de Martial ?

Je relève la tête surpris, je n'avais pas remarqué Oscar. Il fait des études d'économie et est en stage, dans une de nos entreprises à Grenoble. Il est rentré à Nice pour célébrer la pleine lune avec nous.

─ Pourquoi moi ?

─ Parce que je te le demande ! marmonne cet emmerdeur.

Il est plus âgé que Martial et tente de s'imposer, ce qui ne passe pas bien avec le futur alpha. Les deux garçons n'arrêtent pas de s'engueuler.

J'y vais en marmonnant, accablé, je voulais aller me réfugier dans mon antre, je n'ai pas la tête à faire des corvées, même si celle-ci n'est pas méchante.

Je n'étais jamais allé dans sa chambre !

C'est une des plus belles, avec des meubles anciens, des tapisseries d'époques aux teintes vertes poudrées. C'est loin de son style et l'anachronisme est amusant. Par les grandes fenêtres ouvertes, on distingue les massifs et la forêt.

Son bureau croule sous les bouquins et les polycopiés. Je ne suis pas pressé, car ce matin il a dit à la cantonade qu'il ne rentrerait qu'à la nuit.

Je dépose le document sur une des piles et mes yeux reviennent sans cesse sur son grand lit, dont la tête est décorée de bois sculpté. Les draps, d'une couleur vert pale dragée, sont défaits et ma louve déjà excitée par l'astre, réclame à sortir pour aller se rouler dans sa couche.

N'importe quoi !

Je cède en partie et m'y assois un moment, testant par quelques rebonds, un matelas bien plus confortable que le mien. Je discute, usant de toute ma force de persuasion, pour nous convaincre, que non, il ne sera pas satisfait de nous voir là, que non cela ne pourra pas marcher entre nous, que non il n'appréciera pas de trouver des poils d'elle ici. Mira pleure, mais je ne dois pas céder, je redresse machinalement un oreiller que j'ai bougé, quand je remarque un cahier qui dépasse. Drôle d'endroit pour le ranger.

Je le reconnais, c'est son carnet d'entrainement, dans lequel il note les progrès des loups. Il l'agite souvent à table. Je le feuillète en admirant son écriture minutieuse. Je ne cherche rien de précis et me contente d'admirer sa plume. Si seulement je trouvais quelque chose me prouvant qu'il est un imbécile, qui me permettrait d'arrêter de l'aimer.

Soudain, je relis plusieurs fois une page.

Quel coup de bol ! Sous un dessin de pleine lune, il a noté les horaires de leur sortie et le territoire où ils iront, ainsi que les horaires des autres meutes. Ils se sont tous entendus, pour ne pas déclencher d'incident cette nuit.

Je me dépêche de photographier son planning, car j'ai un moyen de sortir en passant entre les mailles du filet. Je sors guilleret de sa chambre, sans faire attention, pour lui rentrer dedans.

La meute de l'Est  - [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant