La meute de l'Est - [BL]

27-Ira va en boite

TW : comportements à risque

Résumé des chapitres précédents :

Une louve Corse a disparu et les protections magiques de la ville ont sautées. Martial fait de la politique car les loups Allemands ont des exigences folles. Il découvre que le timide Tonio Saber a fui avec sa sœur et deux sorcières et qu'ils ont dupé tous les alphas.

Ira lui discute avec la policière Irène qui voudrait interroger un seigneur sorcier malgré le désaccord de son chef. Les deux décident de tenter d'approcher le sorcier.

***

Ira

J'espérais partir tranquillement, ni vu ni connu, après qu'EUX seraient sortis dans les bois. Comme un fait exprès, ils ne sortent pas ce soir et ne loupent donc rien de ma tenue spéciale.

J'ai emprunté les affaires prévues, trépignant à l'idée de ce que je m'apprêtais à faire.

Je suis gay, donc l'idée de séduire un homme ne me rebute pas. Notre plan ne va pas jusque-là, déjà il nous faut hameçonner le sorcier. Dans mon équation, j'ai oublié l'élément Martial, je perçois sa colère à des kilomètres, tandis que les autres louchent sur moi.

J'ai mis le paquet pour séduire le sorcier, j'ai un look androgyne, pas toujours facile à assumer, que j'exploite à fond aujourd'hui. J'ai prétendu que je sortais avec des amis, ils ont supposé humains.

─ Tu ne vas pas sortir comme ça ? râle Martial.

Un klaxon me dispense de répondre.

─ C'est mon taxi, j'y vais.

Je me dépêche de m'éclipser. Le jeune chauffeur humain a manqué siffler en me voyant.

Il parle beaucoup, semblant penser que cela compensera le cout du trajet, comme un service supplémentaire. Après le prix de la course, il s'extasie sur le coin, la maison et le quartier. Ensuite il a embrayé sur mon look. J'ai compris de son bavardage, petit a, que je suis mignon et petit b, que je ne serais pas en sécurité dans son quartier de la Zone Nord où la délinquance est terrible. On a failli lui piquer déjà deux fois sa voiture en une semaine, il y a des disparitions de nanas à la pelle et personne ne fait rien.

─ Comment ça ?

Je réagis au sujet qui m'évoque la petite Corse.

─ Véridique ! Une dizaine de nanas de ma cité ont disparu sans que la police ne lève le petit doigt. Et les médias s'en foutent !

Il a lâché le volant et fait un geste en claquant des doigts, pour illustrer les disparitions si rapides.

Dans le doute, j'en parlerai à Irène. La police magique surveille aussi les affaires humaines. Je lui laisse un pourboire alors que nous sommes dans le quartier magique.

─ Je ne connaissais pas ce coin, c'est pas mal, s'exclame-t-il surpris.

Un sortilège protège les lieux et d'ici quelques heures, il aura oublié cet endroit, qui ne sera redevenu qu'une rue ordinaire sans intérêt de la ville.

Irène m'a envoyé un message, elle bosse encore et me demande de commencer de faire la queue, je dois l'appeler quand je suis proche de l'entrée. Je ne vois pas ce qu'elle veut dire, jusqu'à ce que je grimace en découvrant la longue file de fêtards qui attendent pour rentrer dans la boite de nuit. Ça n'avance pas beaucoup, souvent des VIP passent sans arrêt devant tout le monde.

Enfin je suis en vue des vigiles, j'appelle Irène et je n'ai pas raccroché que la voilà à mes côtés.

─ Un sort de la police que je ne suis pas censée utiliser, notre petit secret, explique-t-elle.