40-En mai, fait ce qu'il te plait

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Résumé des chapitres précédents :

Martial a eu une vision de l'attaque du village italien et il a pu prévenir les ulfarks Italien qui ont pu se protéger. Il s'était battu avec Dimitri juste avant et les deux garçons se sont réconciliés. Il a enfin compris que son futur second était amoureux de Karen et qu'il s'inquiétait pour elle.

Ira lui continue ses recherches à la bibliothèque, mais sans succès.

***

Martial

Le village de la meute italienne a été attaqué, comme dans ma vision. Deux blessés à déplorer du côté italien et une quarantaine de loups morts inconnus chez nos ennemis. Ils ont tous été envoyés à l'institut médico-magique de Nice.

Diego avait fait quelques prisonniers, mais ils avaient des capsules de poisons sur eux et se sont tous suicidés.

Mon pouvoir de prémonition est resté secret, alors les suppositions s'emballent sur comment les Italiens ont pu anticiper un assaut d'une telle violence. Les questions sont nombreuses, car les assaillants sont des ulfarks sans collier. Les soldats ont été élevés à la dure, en témoigne les traces de fouet et des morsures nombreuses. Ils étaient tous jeunes, certains adolescents. Je sens mon cœur qui se serre, en écoutant mon père au téléphone, nous détailler à Paul et moi, les constatations atroces.

Ira, plus loin, étudie dans notre canapé. Il lève les yeux, sentant mon regard sur lui et me sourit tandis que je continue, réconforté, ma conversation avec mon père.

Personne n'a compris pourquoi les Italiens étaient visés et au milieu de ce drame, le jeune couple d'alpha a fait un superbe échec et mat, en annonçant la naissance d'un petit garçon. La lignée est maintenue.

Nous allions faire la fête pour l'arrivée du petit Matteo, dont je suis le parrain, quand une louve italienne a été enlevée. Les kidnappeurs ont pris des risques inconsidérés en attaquant en plein centre-ville de Nice.

Ira

Annabella, la louve italienne enlevée, était une de mes amies. Il faut qu'on avance. Je dois interroger Melchior, il pourrait sans doute nous aider. Irène est pieds et poings liés, alors je lui ai écrit pour lui demander une entrevue. Le temps s'est écoulé interminable.

Les partiels de Martial sont dans deux semaines et mon concours dans moins d'un mois maintenant. Puisque je n'arrive pas à parler à Melchior j'ai pensé à Paul.

Sa chambre est encore plus belle que celle de Martial, des murs bleu roi entourent des grandes baies vitrées qui donnent sur la mer au loin. C'est clairement la chambre de l'alpha. Si Paul choisissait de l'être et si Martial l'acceptait..., j'aurais mes chances...je me morigène, agacé. Ce n'est pas le moment !

Je suis rentré sans frapper, et je l'ai fait sursauter. Il est allongé sur son lit, torse nu, vraiment pas mal, mais mon cœur balance ailleurs.

─ Tu t'es trompé de chambre ! se moque-t-il.

J'aimerais que ce soit vrai, hélas pour l'instant, Martial et moi nous stagnons dans les non-dits.

─ Paul ? Je suis désolé de t'embêter, est-ce que tu te souviens de quelque chose concernant l'attaque de tes parents ? N'importe quel détail supplémentaire qui pourrait faire avancer l'enquête ? Il faut absolument que l'on réfléchisse, nous devons tout faire pour retrouver Annabella.

─ Je ne me rappelle rien ! Désolé mec, mais de toute façon ça n'aurait aucun rapport avec les louves ?

─ Je ne sais pas ! Les louves, c'est la denrée rare.

─ Tu crois ?

Je profite qu'il ne m'a pas dégagé pour aller m'assoir sur son lit.

─ Penses-y ! Ton père travaillait sur la préservation des louves et là des louves disparaissent.

─ L'attaque de ma famille remonte à vingt ans. Pourquoi attendre si longtemps pour enlever des louves ?

Je fais un bruit de bouche peu gracieux, indiquant clairement que je n'ai pas d'idée. La mimique de Paul ne m'échappe pas. Il a pensé à quelque chose, mais n'a rien dit.

─ Tu pensais à quoi ? Juste à l'instant ? j'insiste exigeant.

─ J'ai lu le dossier sur la mort de mes parents... le rapport d'enquête. Il est chez l'alpha dans son coffre et j'ai trouvé la combinaison.

─ Martial l'a lu ?

─ Je ne pense pas, il est moins concerné que moi !

─ Et alors ? Qu'est-ce que ça raconte ?

La porte s'ouvre à ce moment-là, sur un Martial furieux.

─ Ira ! Qu'est-ce que tu fous dans la chambre de mon frère ?

Non, mais je rêve, pile quand Paul allait me dévoiler des trucs. Je vais le tuer !

─ Tu le vois, non ? Nous parlons !

─ Nous parlions avant d'aller au lit, insiste Paul moqueur.

─ Arrête, il va te casser la mâchoire, et j'ai besoin que tu parles.

─ Vas-y accouche ! fait Martial qui vient s'assoir à côté de moi possessif. Et mets un tee-shirt !

La phrase me fait sursauter, malgré moi. Lui regarde son frère encore fâché qui daigne enfiler un tee-shirt.

─ je vais te dire à quoi j'ai pensé. L'année où ma famille a été attaquée, quelques louves allemandes déjà avaient disparu. Personne n'en a parlé et l'enquêteur avait fait le lien aussi avec les travaux de mon père.

─ Tu as forcé le coffre de papa ? intervient Martial.

─ Arghh ! La ferme ! Je vais te virer toi, si tu nous déranges ! Tais-toi, pendant que Paul parle.

En plus cet idiot rigole comme un bossu. Il m'énerve.

─ Bien sûr que j'ai forcé le coffre de papa, il y a l'histoire de mes parents dedans. Je devais absolument lire ce rapport.

─ Si je le dis, tu vas te faire engueuler.

─ Arrêtez les frangins ! Ce n'est pas le moment ! Vous m'empêchez de réfléchir. Je me tourne vers Paul. Tu as le nom de l'enquêteur ?

─ Nino, celui qui vient de se faire tuer ! Bien sûr, lui aussi a dû faire le rapprochement. J'ai photographié tout le dossier, je peux t'en passer une copie, mais c'est assez moche.

─ Oui, s'il te plait.

─ Non ! intervient Martial. Tu es drôlement motivé dans cette enquête.

Je l'ignore, mais il insiste et m'attrape par l'épaule.

─ Je le veux bien aussi, dans ce cas. Un regard externe peut aider, propose Martial me dispensant de répondre.

─ Oui, OK, je vous envoie ça, cède Paul et vous pouvez sortir de ma chambre maintenant ?

Je soupire et me lève.

─ Tu vas où ? demande Martial.

─ Ailleurs !

Sur le chemin du retour à ma chambre, j'ai un appel d'Irène. Elle parle tellement vite, que je dois lui demander de se calmer et de répéter.

─ Ira, BON SANG ! Le livre qui était tombé, il m'a permis de résoudre le mystère de Grenersfall. Cet abruti de Saperlin raconte comment le professeur et lui ont dupé les fées. Ils ont usé d'une potion à retardement. Tu sais ce que ça veut dire ? Je vais pouvoir faire entamer une procédure en réhabilitation !

─ Tu veux dire que la bibliothèque t'aurait donné la réponse ?

─ Et oui ! Merde ! Quelque chose ou quelqu'un nous a répondu. Cette entité nous a apporté une autre réponse. C'était quoi l'autre livre qui est tombé ?

─ Un récit du drame des ours d'Uvernet. Je ne vois pas le rapport, et toi ?

Je fais un geste d'ignorance qu'elle ne peut voir au téléphone.

La meute de l'Est  - [BL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant