La meute de l'Est - [BL]

7- Matin chagrin

Résumé des chapitres précédents :

Martial découvre la résidence de la meute et il rencontre Ira sans comprendre son attirance immédiate pour le garçon. Ils seront douze loups qui vont étudier à Nice dans différents cursus.

Sous leurs formes animales : Loup et Mira, la louve rousse ont fait un gros câlin, mais Martial est perdu conscient de son attirance pour Ira. Après leurs ébats il réalise qu'il peut communiquer avec elle, cela devrait être impossible.

Sa couleur, sa présence sont autant de mystère. Cependant elle se sauve en interrompant la transformation, le laissant avec ses questions.

***

Ira

J'ai si honte de moi ! Je viens de coucher avec quelqu'un ! Et je ne sais même pas ...avec... qui !

J'étais consentante en louve, pas de souci là-dessus, sauf que je suis aussi un homme, qui pense que peut-être, on aurait pu me laisser du temps. Un homme qui s'inquiète de la suite, de ses conneries de possession et d'appartenance, parce que je ne veux appartenir à personne. C'est si compliqué !

Mon père avait peur de ce scénario depuis longtemps.

Mon côté louve n'est pas du tout d'accord avec mes regrets, elle ne cesse d'affirmer que c'est le bon... que c'est lui ! Elle est assez limitée dans son vocabulaire parfois, parce que Martial, aussi, elle disait que c'était lui !

Quand elle dit : lui, comme cela, avec ce ton sirupeux, elle veut dire son mec. Je la dispute, ce qui revient à m'engueuler moi-même et lui fais comprendre que c'était nul !

Elle me laisse toujours décider, mais je sens qu'elle n'est pas convaincue, elle est fière d'elle et indifférente à ma colère.

J'attrape mon doudou, ma peluche noire, et me presse contre elle. Me forçant au silence, rêvant de hurler.

Surtout, je n'ose imaginer la tête du gars, quand je vais le retrouver. Il ne va pas apprécier la surprise et voudra sans doute me tuer !

Tant que je n'aurais pas vu leurs loups, j'ignorerais avec lequel ...

Je me douche, avant d'ouvrir en grand les vasistas pour trouver un peu d'air. Je sombre, dépité, conscient de ne même pas avoir tenu une seule nuit. Le sentiment d'échec m'étreint car j'ai fait un beau gâchis. Je sombre aussitôt et ce sont les loups qui s'agitent, le lendemain matin, qui me réveillent. Ils s'interpellent pour les préparatifs avant d'aller dans nos facs respectives. Je reprends conscience de cette nuit...pour pousser un gémissement désespéré.

Je les entends qui parlent de moi, il parait que malgré ma puanteur je suis beau comme un ange.

Je ne pense pas être si beau que ça et beaucoup m'ont paru pas mal.

J'ai dû coucher avec l'un d'eux ? Mais lequel ?

Milo vient frapper à ma porte de chambre et l'entrouvre. Ils sont sur le point de partir.

─ Ira, il faut y aller ! Nous allons avoir des embouteillages à l'entrée de Nice si nous trainons trop.

Je le coupe en me tournant dans mon lit, occupé à regarder le ciel à travers le vasistas sale.

─ Je suis malade.

─ Mince, qu'est-ce que ...Tu veux que j'appelle un docteur ?

Je sens qu'il s'agite.

─ Non je sais ce que j'ai !... Cela m'arrive souvent, je vais rester au lit aujourd'hui.

Je regarde mon doudou, l'image du petit loup qui me lèche, me réconforte.