La meute de l'Est - [BL]

50- Mariage

Résumé des chapitres précédents :

Martial et les meutes ont défait les Brasov. Paul a enfin eu les assassins de ses parents. Martial a déployé tous ses pouvoirs de Bersek et il a pu ramener à la vie Nikita ainsi que Tami le garçon fée de leur village.

Bon il l'a rajeuni pour être sûr de réussir et l'alpha soupire car ils ne sont pas au bout de leurs soucis avec le personnage.

Martial sait désormais qu'Ira et Mira sont une seule et même personne et il a encaissé le choc de l'autre nouvelle : il va être papa.

Il reste désormais à préparer le mariage.

***

Ira

Le convoi est escorté par quatre véhicules miliaires et plusieurs motos. J'ai pris place dans une grande Rolls blanche avec mes pères en costume de cérémonie et Tami. Le fae est si étonnant, il est grand et maigre, avec des cheveux gris de vieillards, mais vigoureux tels ceux de la jeunesse. Il a le visage parfait aux courbes délicates et douces d'un adolescent avec des grands yeux verts. Il parle peu, sans doute n'est-il pas encore remis de ces années de captivité. Moi, je n'ai pas arrêté de parler, je viens de passer les deux heures du trajet à le remercier. Je suis si nerveux, pas ce que je m'apprête à faire ce 25 juillet. Je vais me marier avec le futur alpha, avec la bénédiction de l'alpha ce qui est un miracle en soi et je vais enfin découvrir mon village.

Je suis loin d'être prêt pour toutes ces nouveautés.

La nouvelle de ma grossesse fait les gorges chaudes, surtout que Liam n'a parlé à personne des couveuses, il pense que c'est trop dangereux.

Je porte un costume bleu ciel, choisi par mon père et je marche avec des béquilles, surtout Tami a insisté pour que je porte une couronne de fleur dans mes cheveux, il ne voulait pas être le seul à en porter une. Mes cheveux sont un peu longs et je n'ai quasiment pas vu Martial, qui a été débordé par des problèmes politiques de meute. Voilà il m'a demandé de l'épouser et exécution.

Au moins, j'ai réussi mon année et mon futur époux aussi.

Tami et moi, nous sommes deux éclopés, lui est en fauteuil roulant et moi je marche avec des béquilles. Nous sortons de l'hôpital tous les deux. Ma chute en parapente ne remonte qu'à un mois.

─ Nous arrivons, annonce mon père en me désignant le panneau du village et la maison des gardes vampires qui nous regardent passer.

J'ouvre en grand pour admirer les lieux. Je découvre les chalets de bois disséminés dans la forêt, l'endroit est magnifique et me plait beaucoup. Nous approchons en vue de plusieurs bâtiments centraux, il y en a qui fait office de mairie, chez nous c'est le bureau de l'alpha, et à côté une église de pierre, vestige d'une époque passée.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait autant de monde, mon père me regarde en grimaçant :

─ Tout le village est là, mais c'est normal, ils veulent tous te rencontrer. Tu es notre sauveur.

J'aurais sans doute fait demi-tour, cependant Tami m'a pris la main et la serre pour me donner du courage. Je reconnais Irène et Anasse, Nikita.

Je découvre tous les loups alphas des autres meutes, enfin, je repère Martial à côté de son père. Par quel miracle a-t-il obtenu l'autorisation de notre mariage gay ?

Il parait qu'il est le Bersek, l'alpha des alphas, cela me semble un peu fou.

─ Prêt ? me demande mon père.

Je hoche la tête. Tami s'est installé dans son fauteuil, son père est venu le chercher et l'enlace, puis un des loups baraqués de l'escorte me tend mes béquilles.

Je descends doucement, redoutant de tomber. Les murmures enflent quand ils me découvrent tous. J'encre mon regard à celui de Martial, il est en costume noir, sans couronne dans les cheveux. Je voudrais retirer la mienne, mais je ne peux pas lâcher mes béquilles, sinon c'est la chute.

Je salue mes copains de dortoir, tous heureux de me voir.

L'alpha nous fait signe de rentrer et je m'avance doucement jusqu'à l'autel pour rejoindre Martial. C'est horriblement loin et le stress me gagne.

Prends ton temps tout va bien

Il me parle mentalement manquant me faire tomber.

J'étais le petit loup noir qui te léchais bébé.

Tu es mon doudou

Si tu le dis.

Il me fait un clin d'œil et toutes mes peurs s'envolent. Le loup noir de mes souvenirs, mon doudou, c'était lui. Je me demande comment je n'ai pas compris avant ?

Aujourd'hui toute la journée, c'est la cérémonie humaine du mariage et cette nuit de pleine lune, ce sera la cérémonie des ulfarks, sous notre forme de loup.

Je me demande encore si j'ai eu le choix pour ce maudit mariage. Est-ce que c'est un mariage forcé ? Est-ce que j'aurais pu dire non ?

Je n'avais pas envie de dire non, mais cela m'agace un peu si je n'avais pas pu refuser.

Nous nous dirigeons vers un banquet prévu sous un chapiteau à l'extérieur.

Je dois gérer les regards de tous, ils ne me connaissent pas et je suis désormais leur guide. Ils détaillent ma silhouette incrédule, puisque j'ai annoncé que j'attendais trois enfants pour le mois de novembre. Certains ne cachent pas qu'ils pensent que c'est une vaste escroquerie.

Martial me porte jusqu'à la place d'honneur. L'alpha est souriant et ma belle-mère adorable. Je pense que les autres s'habitueront. Le repas est tout simple, j'ai au moins pu choisir le menu, végétarien pour ceux qui veulent, dont moi. Je n'ai pas oublié l'abattoir, je n'oublierais jamais.

J'ai une petite vengeance vis-à-vis de Martial sur le fait qu'il m'ait obligé à l'épouser. Au milieu du repas, je réclame un micro avant de me lever difficilement. Tous se taisent. Je commence mon discours.

─ Votre attention, je vous remercie tous de votre présence. Mon cher mari, je t'ai prévu un cadeau.

─ Tu vas chanter ? se moque mon nouvel époux.

Nous n'avons pas couché ensemble humainement. Je lui ai demandé à ce qu'on le fasse, histoire de vérifier que cela colle entre nous, mais il n'a rien voulu entendre, c'était le mariage d'abord. De toute façon, même si nous avions voulu faire un calin, cela aurait été compliqué puisque j'étais à l'hôpital.

─ Non ce n'est pas ça ! je grince.

─ Qu'est-ce que c'est ? demande Martial curieux.

─ Un baptême de parapente.

Il a manqué lâcher son verre. Voilà ! Il a voulu que nous nous mariions, j'ai presque été obligé, alors il va prendre cher.

Il hoche la tête, resigné, tandis que son père, puis tout le village éclatent de rire.

Il m'embrasse enfin.