Chapitre 4

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QUELQUES HEURES PLUS TÔT

Hel

Vêtue d'une longue robe noire, je marche joyeusement en direction de mon rendez-vous. Le garçon qui m'a invité me plaît beaucoup, mais je ne suis pas sûre que ça va marcher entre nous. Il doit sûrement vouloir que du cul, de toute façon.

Je souris quand je le vois m'attendre à un coin de rue, adossé contre un poteau. Il est venu.

Il a même mis une chemise blanche qui lui va incroyablement bien. Je me recoiffe avec mes mains en arrivant vers lui. Son regard se promène sur mon corps puis remonte vers mon visage. Il me sourit en disant :

-T'es... waouh... Vraiment.

-Merci. T'es pas mal non plus.

-C'est le premier compliment que j'entends sortir de ta bouche, Hel. Ça fait plaisir.

En plaçant son bras autour de ma taille, il m'entraîne dans un chic restaurant.

En voyant l'intérieur, les couples riches, les élégants serveurs, j'ai l'impression d'être avec lui seulement pour son argent. Alors que c'est faux, c'est ma mère qui fait ça. Pas moi.

Je me force à sourire quand on nous entraîne vers une table loin de toutes les autres et quand Steve fait la conversation. Je n'écoute même pas ce qu'il me dit. Je suis focalisée sur cette endroit qui pue le fric.

Pute.

T'es qu'une pute.

T'es là pour son argent. Pour rien d'autre.

Et lui il est là juste parce qu'il te trouve bonne.

Mais tu vas te la fermer, oui ? je réponds silencieusement à la voix dans ma tête.

-Tu m'écoutes ?

-Oui, pardon, je réponds. Tu disais ?

-Je me demandais si ça t'arrivait de... tu sais, il dit d'un air gêné, dealer ?

-Pardon ? J'ai l'air d'une dealeuse ?

-Oula, t'énerves pas !

-Ce serait plus facile sans cette question, je crache.

-C'est juste une question comme ça.

-Ok, alors qu'est-ce qui te fait croire ça ?

-Tu vis dans un quartier super craignos qui regorge de personnes qui sont obligés de faire des trucs illégaux pour pouvoir manger à leur faim. Et ceux qui font un travail légal gagnent un pauvre smic. Et toi, tu te trimbales avec des vêtements et des bijoux qui coûtent une blinde alors que ta mère ne travaille pas. Et en plus, elle a une putain de Porsche. Excuse-moi de me poser des questions.

-Mon beau-père travaille, lui. Et vu que je le déteste, il essaye d'acheter ma sympathie en m'offrant des vêtements. Et je suis obligée d'accepter parce que sinon... Comme tu l'as dit, ma mère ne travaille pas. Si je n'accepte pas ses cadeaux, je me retrouverai à me balader nu.

Il fronce les sourcils.

-Donc tout ça, ça vient de ton beau-père ?

-Tu me crois pas ?

-C'est pas que je te crois pas, c'est juste que je trouve ça louche sachant que ton meilleur ami est un dealer super riche.

Attends, quoi ?

Il ne me laisse pas le temps de lui demander de quoi il parle car, à la vitesse
de l'éclair, il sort un flingue de sous la table.

Il se trimballe avec un flingue ? Comment j'ai fait pour pas le remarquer, merde ?

Tue-la / Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant