Chapitre 22

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(NDA : Avertissement ce chapitre contient des scènes de violence. Bonne lecture. )

-Regarde-moi, crie mon beau-père !

J'essaye d'ouvrir les yeux pour lui obéir, en vain. Dès que j'aperçois le corps nu et graisseux de mon beau-père, je suis prise de nausées alors que mes yeux se ferment tout seuls.

-Espèce de salope ! il crie en se levant. Le couteau t'as pas suffi ?

Il y a cinq minutes, j'ai fait l'erreur de fermer les yeux, me causant une belle coupure sur mon ventre qui saigne encore. Par chance, ce n'est pas si profond et je n'aurai normalement pas de cicatrices. Par chance.

Ses mains agrippent fortement mes cheveux, les tirant jusqu'à que des mèches se détachent de mon crâne.

Je ne lui supplie pas d'arrêter. Je n'essaye pas de m'écarter de lui. Je ne lui montre pas que je préfèrerais mourir que de souffrir une seconde de plus de ses coups. Parce que c'est justement ce qu'il veut. Il veut avoir la satisfaction de m'entendre le supplier d'arrêter de me faire du mal. Et je refuse de lui donner ce qu'il veut. 

Sans que j'aie le temps de m'en rendre compte, un vase s'écrase sur mon crâne et je m'effondre par terre. Je sens quelques bouts de verres plantés dans ma peau et je les enlève, sans tressailler. Je ne sais pas où est passé mon beau-père mais, actuellement, je n'en ai plus rien à foutre. J'ai des cheveux en moins, mon crâne est en sang et j'ai l'image de mon beau-père se touchant refuse de quitter mon esprit, me hantant. Je crois qu'il va enfin m'achever.

-Hel, Hel, Hel, qu'est-ce que tu me fais faire ?

-Je te tuerai ! je crache. Quand ma mère aura plus besoin de toi, je te tuerai !

Il ricane.

-A moins que je te tue avant.

Juste après avoir prononcé ces mots, un truc brûlant se pose sur mon crâne, où j'ai une coupure à cause du vase.

-Espèce de connard ! je crache en me tordant de douleur.

Je sanglote de douleur pendant que j'essaye de m'écarter de ce truc qui brûle ma peau mais mon beau-père m'empêche de bouger en me tenant par le cou. A cause de la douleur, je ferme les yeux alors que la tête me tourne. Puis plus rien. C'est le néant total.

C'était qu'un cauchemar. Un cauchemar. Ce n'est pas en train d'arriver.

Ce n'est pas arrivé. Tu es en sécurité.

Fébrile, je me lève de mon lit pour aller jusqu'à la salle de bain. Là-bas, j'enfonce mes doigts au fond de ma gorge pour vider mon estomac.

En vomissant, peut-être que mes souvenirs partiront dans les canalisations. Peut-être que ma peine quittera mon corps.

-Ce n'est pas réel. Ton beau-père n'est plus là, je me dis à moi-même. Il n'est plus là, tu es en sécurité et il est en sécurité.

La tête contre la cuvette, j'éclate en sanglots. A cause de mon cauchemar. A cause de mon cœur endolori. A cause de sa perte. Les larmes dévalent sur mes joues et je commence à trembler et à avoir du mal à respirer mais je ne vais pas chercher de médicaments. Je n'en ai pas besoin.

Je n'en ai pas besoin parce que je fais seulement une crise d'angoisse et que j'arrive à m'en sortir sans médicaments tout le temps. Normalement.

J'ai froid. Mon corps entier est secoué de tremblement. Pourtant, je n'arrive pas à bouger pour changer de position. Je reste bloquée comme ça, accroupie devant les toilettes, les bras appuyés sur la cuvette.

Tue-la / Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant