Chapitre 15

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-Bien dormi ? me demande Blake.

Je grimace de douleur.

-Je me suis endormie ?

-Oui.

-Merde, je grommelle.

-Je t'ai rien fait.

-Merci de préciser.

J'essaye de me lever, mais abandonne à cause de la douleur qui traverse chacun de mes muscles.

-T'as mal ? il me demande.

-A ton avis ? je réponds d'une voix cinglante.

Il ignore royalement ma remarque et se lève lentement jusqu'à se retrouver face à moi.

-Laisse-moi voir, il m'ordonne d'une voix froide.

Je relève mon pull et le laisse apercevoir ma peau meurtrie. Il grimace légèrement en regardant toutes mes blessures. Par chance, il ne m'oblige pas à lui montrer mes seins.

-Ça fera l'affaire, il marmonne pour lui-même.

-L'affaire pour quoi ?

-Rien, t'inquiète pas. Repose-toi un peu. Je viendrai te voir plus tard.

-Je peux fumer ?

-Tiens.

Il me donne un briquet et plusieurs cigarettes.

-Fume pas trop. C'est pas bon pour tes poumons. Ni pour ta maladie au cœur.

-Merci de t'inquiéter, c'est gentil.

-Crie si t'as besoin de quelque chose.

Il sort de la chambre sans un mot, et m'enferme à clef dedans. J'attrape difficilement la crème posée à côté de mon lit, et enduit toutes mes blessures généreusement avec. La froideur de la crème soulage légèrement ma douleur, mais pas assez pour que je puisse bouger sans difficulté et sans souffrir le martyr.

-Hel, j'entends. Hel, réveille-toi.

J'ouvre difficilement les yeux et aperçois Kyle, en train de me secouer pour que je me réveille.

-Me touche pas ! je crie.

Il s'écarte légèrement de moi et dit :

-Quelqu'un va venir te voir. On ne pourra pas rester avec toi. Sois sage. Fais tout ce qu'il dit, sinon, il va te faire du mal. Mais si t'obéis, il ne t'arrivera rien. Compris ?

-Compris.

-Bien. Bonne chance, Hel.

Quand Kyle sort de la chambre, je me mets à cogiter en me demandant qui peut bien vouloir me voir, et ce que cette personne veut de moi. J'ai peur qu'on me fasse encore du mal, j'ai peur d'être seule dans une pièce  avec un inconnu qui est sûrement dangereux. Tout me fait peur, depuis mon enlèvement.

Avant, j'avais seulement peur de mon beau-père. Maintenant, j'ai peur de tout, sans exception.

Une dizaine de minutes plus tard, un homme, vêtu d'un pantalon et d'une chemise noir, rentre dans ma chambre. Un pistolet est accroché à sa ceinture. Mais ce qui m'étonne le plus, ce sont les gardes du corps derrière lui qui le suivent. Il a vraiment besoin de gardes du corps, alors qu'il est avec moi ? Je peux même pas me lever.

-Hel, il dit d'un ton froid. Content de te rencontrer.

-De même, je réponds sans pour autant cacher mon dégoût pour lui.

Il s'assoit sur le bord de mon lit.

-Alors, Hel. Est-ce que, par hasard, t'aurai des choses à me dire ?

Tue-la / Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant