Chapitre 10

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-Putain, mais ça te tuerait de répondre à nos putains de questions ! s'énerve Blake.

Je le fixe, sans répondre, ce qui le fait encore plus s'énerver. Il donne un violent coup de pied à la table devant moi, qui tremble.

Kyle et Blake m'ont emmené dans cette salle lugubre il y a une bonne heure. Dans la pièce, il y a trois chaises, dont une seule est occupée, par moi. La table prend presque toute la place, la pièce est sombre, un meuble est placé dans le coin, juste à côté d'un micro. Et, j'ai remarqué dès mon arrivée ici, qu'il y a une caméra au plafond. En gros, je suis en plein interrogatoire.

Et je refuse de parler. Ce qui les énerve. Blake a essayé de me taper nombre de fois, mais Kyle l'en a empêché, en déclarant que ça n'allait pas plus me faire parler. Mais maintenant, Kyle souffle et dit :

-Tu sais quoi ? Tape-la si tu veux. Je prends une pause de cinq minutes, j'ai besoin d'un café et d'une clope.

-J'en veux bien une.

-Là, tu parles ! rugit Blake en s'approchant de moi. Lève-toi.

-Non.

-Lève-toi, il répète en sortant un flingue qu'il pointe sur moi.

-Toujours non. Fais-le toi-même, si tu tiens tellement à ce que je me lève.

Il jure, m'attrape par le cou et me plaque contre le mur.

-Essaye de te défendre et t'es morte, sale pute, il dit avant de me ruer de coups.

Son poing s'abat sur mon visage, sur mon ventre, sa main m'étrangle, son genou qui appuie de plus en plus sur ma blessure à la jambe me fait gémir de douleur.

-J'arrête pas tant que tu n'acceptes pas de parler.

Il me tire les cheveux en appuyant un peu plus son genou sur ma blessure. Je gémis et pleure de douleur. Quant à lui, il sourit en me voyant souffrir. Il sourit.

-Je vais parler, je murmure. Je vais parler, lâche-moi, je dis plus fort. T'es malade ou quoi ?

Je m'écroule au sol quand il me lâche.

-Je prends le relai, dit Kyle en revenant. Blake, va voir sur mon bureau, il y a un truc que tu dois regarder. Ok, alors, il dit une fois Blake partie. Parle nous de ton meilleur-ami. Vincent, c'est ça ?

Je le fixe, sans rien dire.

-Ta chambre est agréable, Hel ? Tu t'y sens bien ? J'imagine que non, vu toute la poussière qu'il y a. Et il n'y a même pas de fenêtre. Dans deux jours, on sera parti d'ici. On ira en Arizona, on a du affaires à faire là-bas. Et on a une belle villa. Elle est très confortable. Si t'es gentille, si tu nous aides, on te mettra dans une chambre sans poussière et avec fenêtre. Sinon, tu peux dire bonjour à la cave, sans fenêtre et avec beaucoup de poussières. Sans lit, aussi. Oh, j'ai failli oublier, t'auras pas de cigarette, ni de chocolat. Se serait bête de passer à côté de ça, non ?

-Vous allez lui faire du mal ?

-Non. On en a rien à faire de lui. On veut en savoir plus sur toi. Et pour ça, on a besoin que tu nous parles de tes proches et, pour commencer, de ton meilleur ami.

-On s'est rencontré quand j'avais quinze ans. Je venais de les avoir, en fait. J'étais dans la rue, et il m'a vue marcher en boitant, et le visage amoché. Il m'a demandé si tout allait bien, si j'avais besoin d'aide, si j'étais en danger. Je ne sais pas trop pourquoi, je lui ai dit ce qui m'étais arrivé. Il dégageait des ondes rassurantes. Il m'a alors proposé à m'apprendre à me battre, puis on est devenu ami. Voilà.

Tue-la / Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant