Chapitre 34

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(NDA : Avertissement : ce chapitre contient des scènes à caractères sexuels. Bonne lecture.)

Blake

Hel et moi mangeons dans la cuisine en regardant Friends, alors que je lui dis sans réfléchir :

-Je peux te parler de mon enfance ?

Je suis moi-même étonné par mes mots, parce qu'à part Kyle, je n'en ai parlé à personne d'autre. J'ai du mal à le faire, comme quand je parle de Lily.

Hel pose sa fourchette, me regarde dans les yeux d'un air étonné et murmure :

-J'aimerais beaucoup.

Je souris légèrement, avant de me rendre compte qu'elle attend sûrement une histoire toute rose et mignonne.

-Je te préviens, c'est pas une histoire heureuse.

-J'avais compris, Blake. Et je m'en fiche. Mon histoire non plus n'est pas heureuse.

-Et je vais bégayer.

-J'en ai rien à faire de ton bégayement, Blake. Il ne me dérange pas.

Ses mots me vont droit au cœur, car j'ai du mal avec ça. Je n'aime pas bégayer, j'en ai honte.

-J'ai déménagé aux Etats-Unis quand j'avais huit ans. Lily en avait cinq ans. Mais... ça commence avant qu'on arrive ici. Alors que Lily était très j...jeune, elle av...ait un an. Notre m...mè... génitrice a commencé à prendre de la... drogue. Je me souviens de l'...avoir entendu dire... quand elle était en manque, que c'était de la fau..te de Lily, parce que c'était un bé...bé très agité qui lui prenait tout son temps et son énergie. Quand j'ai entendu ça... tout mon amour pour cette femme s'est envolée.

Je fais une pause pour trouver mes mots, alors que Hel caresse lentement ma main pour me témoigner son soutien.

-Mon père était fou d'elle. Au début, il s'occupait de nous et de notre mère, tout en allant au travail. Avec le temps... il a pratiquement arrêté de s'occuper de nous. Dès fois, quand je rentrais de l'école... Lily était seule... elle pleurait, sa couche n'était pas changé depuis... des he...heures et elle avait... faim. La maison était dans un bordel pas possible. Et moi, je rentrais, je m'o...ccupais de Lily et faisait tout pour qu'elle grandisse en se sentait ai...mer.

Ma vue est brouillé par les larmes.

Quand je rentrais de l'école et que j'entendais Lily pleurer dès que j'arrivais à la maison, j'avais l'impression qu'on me poignardait tellement j'avais mal pour elle. Donc je m'occupais le plus possible d'elle, je jouais avec ma sœur, je dormais avec elle, je lui racontais des histoires. Tout ça pour qu'elle sache qu'elle était aimé.

-Avec le temps elle... avait moins besoin de moi. Pour se nourrir, en tout cas. Mais ça ne changeait pas au fait... que je lui donnais toujours autant d'attention pour qu'elle sache qu'elle était extraor...dinaire et que moi, je l'aimais. Que j'étais là pour e...elle. On a déménagé ici. Ma mè...re sombrait de plus en plus. Notre père ne s'occupait plus du tout de nous. On commençait à avoir des gros problèmes d'argents. J'ai commencé à envisager la possibilité de... partir. De fuguer avec Lily. Un soir, Lily avait presque dix ans, moi treize, je ren...trais de l'école. Lily était... tombé dans les escaliers. Elle saignait et pleu...rait. Notre père était au travail mais notre mè...re n'est même pas venu l'aider ! Alors j'ai soigné Lily, j'ai vite prépar... préparé des affaires et de l'argent pour qu'on p...uisse vivre. J'ai volé la bague de ma mè...re, parce que Lily... l'adorait et j'ai emporté une photo de Lily avec notre p...ère. Puis on est parti. Et...

Tue-la / Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant