Chapitre 11

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Blake

  La maison est dans un sale état quand  je rentre. Il y a des éclats de verre partout au sol, des livres, des vêtements et divers autres objets sont éparpillés au sol. J'entends des pleurs, qui proviennent de la chambre de ma sœur. Je me précipite vers la chambre de Lily. Elle est assise par terre, et elle pleure. 

-Lily, je murmure. Je suis là. Je suis là. 

Je la prends dans mes bras et ses petites mains agrippent fortement mes épaules, comme s'il avait peur que je parte. A seulement cinq ans, elle n'a déjà plus de parents qui s'occupent d'elle. Elle n'a que moi. 

-Je suis là, je murmure. Je t'aime.

Je me réveille en sursaut. Des souvenirs emplissent ma mémoire, m'emplissant de tristesse. Par habitude, je me lève vite et vais travailler, pour oublier tout ça. Il faut que j'oublie ce qu'il s'est passé.

Avec une camarade de classe, Elise. On sortait du lycée. Si je me souviens bien, cette photo a été prise en septembre.

Officiellement, je me baladais juste. En vérité, j'allais acheter des trucs pas très légaux à mon fournisseur. Je pourrai pas vous dire quand c'était. Je peux récupérer mon lit ? Le sol fait mal à mes belles fesses.

En train de faire mon footing, un samedi ou dimanche matin.

Avec Vincent, chez moi. J'imagine que vous connaissez l'adresse. Je sais pas quand c'était, désolée. Mais je sais que j'ai faim de chocolats. Vous pouvez m'en donner ?

Au centre commercial, avec mon beau-père. Il y a un mois.

Il y a un an, je pense. Mon beau-père m'avait poussé dans les escaliers et je me m'étais fracturé le genou en tombant. C'est pour ça que j'ai des béquilles sur la photo.

Chez moi, dans ma chambre. Il y a deux ou trois semaines. J'étais seule, en train de travailler. J'ai envie de fumer.

Avec ma mère, au cimetière où ma sœur et mon père sont enterrés. La photo est prise trois jours avant que vous me kidnappiez.

Oula, alors là, je peux pas vous dire qui c'est. Déjà, c'est la seule où je suis pas dessus. C'est bizarre. Mais je connais pas du tout ce mec. Je l'ai jamais vu. Je dis la vérité, je vous jure. Evitez de me taper juste pour ça.

-Kyle ! je crie. Ramène-toi !

Il arrive, un café à la main.

-Je viens de finir de lire les notes d'Hel. Je crois que j'ai trouvé un truc louche.

Je lui montre la photo montrant un homme devant l'immeuble d'Hel, fumant. L'homme porte des lunettes de soleil et une casquette, donc on ne peut pas très bien voir son visage. Il a une tonne de tatouages, dont un serpent qui attire mon attention. La tête est sur son poignet, et le corps de l'animal disparait sous le pull de l'homme.

-Sur toutes les photos que le chef nous a donné, on voit Hel. Mais pas sur celle-ci. Il y a cette homme, dont Hel prétend ne pas connaitre. Mais c'est pas ça que je trouve bizarre. C'est que...

-On a déjà vu ce tatouage, il finit pour moi.

-Oui. Tu te souviens sur qui ?

Il réfléchit quelques secondes.

-Non. Je sais que c'était sur un homme. Il était musclé, je crois. Mais impossible de mettre un visage dessus.

-Oui, pareil pour moi. Je pense qu'Hel le connait, et qu'elle nous a juste menti. C'est peut-être un mec qui travaille avec ou pour elle, un truc comme ça. Faut qu'on l'interroge sur ça.

-On s'en occupera plus tard. Je vais regarder toutes nos photos d'Hel pour regarder si on voit un tatouage similaire. Toi, Karla t'attend.

Il me sourit légèrement.

-Tu la vois de plus en plus souvent, il remarque. C'est sérieux, entre vous ?

-A ton avis ? Je fais venir des prostituées presque tous les jours. Je ne ferais pas ça si c'était sérieux entre elle et moi.

-Et elle le sait, ça ?

-Est-ce qu'elle a besoin de le savoir ?

Il secoue la tête d'exaspération.

-T'es horrible avec les femmes, mec.

-J'en ai rien à faire ! je crie en sortant de mon bureau.

Kyle ne sait pas la vraie raison de mon rapprochement avec Karla. Le chef ne la sait pas. Personne ne sait pourquoi je la vois. Et ils n'ont pas besoin de le savoir. Pas maintenant, en tout cas. Moins de personnes sont au courant, plus j'ai de chances de réussir à mettre mon plan à exécution.

-Blake, me salue Karla. J'ai entendu dire que t'as fait un voyage en France. C'était bien ?

-C'était pour le travail, donc j'ai pas vraiment pu profiter.

-Ah, donc t'as pas visité Paris ?

-Non.

-J'aimerais beaucoup aller à Paris, un jour, elle dit en se rapprochant de moi. On dit que c'est la ville des amoureux.

Je l'attrape par la taille, la rapproche de moi et lui murmure à l'oreille :

-Je pourrai t'y amener un jour, quand j'aurai pas trop de travail.

Oui, je t'y emmènerais quand j'aurai anéanti ton oncle.

Son sourire illumine la pièce.

-Avec plaisir.

-Bientôt. On ira là-bas bientôt. Ma belle, je rajoute en français.

Elle ne fait pas attention au fait que mon accent français est parfait, trop occupé à enlever ma chemise. Et ça m'arrange, parce qu'il ne faut pas qu'elle découvre mes origines. Se serait trop dangereux.

-Tu m'excites, elle murmure. On va dans ta chambre ?

-Avec plaisir.

Je la porte jusqu'à ma chambre. Quand on passe devant la pièce où réside Hel, celle-ci se met à crier qu'elle a envie de fumer, sans s'arrêter.

Je jure et repose Karla.

-Elle me laissera pas tranquille tant qu'elle aura pas sa clope, je lui dis. Décale-toi, faut pas qu'elle te voie.

Karla s'exécute sans protester. Elle est ennuyante, à dire oui à tout ce que je dis. Elle devrait se rebeller, de temps en temps. 

J'ouvre la porte de la chambre d'Hel et lui donne une cigarette que j'allume avec mon briquet. Je remarque qu'elle reste sur ses gardes quand elle est avec moi, depuis que je l'ai tapé dans la salle d'interrogatoire. C'est bien, elle a retenu la leçon.

-Maintenant, laisse-nous tranquille, je lui ordonne.

-Oui, ok, elle grommelle.

Ensuite, j'amène Karla dans ma chambre. Je la baise jusqu'à plus soif, parce que c'est ce qu'elle veut, mais aussi parce que je sais que son oncle deviendra fou en apprenant que j'ai baisé quelqu'un de sa famille, et que cette idée m'excite plus que tout. Mais ça, Karla n'a pas besoin de le savoir. Elle n'a pas besoin de savoir que je vais ruiner l'empire de son oncle.

Je suis pas horrible, je veux juste me venger. Karla s'en sortira indemne de tout ça. Elle n'a rien demandé, rien du tout. Au pire des cas, elle se sentira utilisée et aura le cœur brisé. Mais je ne la blesserai pas physiquement. Jamais. Je suis un horrible connard, mais pas à ce point. J'ai des principes.

J'AI DES PRINCIPES.

Et c'est justement parce que j'ai des principes que j'utilise Karla pour me venger. On ne blesse pas quelqu'un que j'aime sans en payer les représailles. 

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Prochain chapitre le 26/03

J'espère que ça vous a plu.

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Tue-la / Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant