Quand l'un des panneaux carré du plafond fut transperçé par une balle dorée bien centrée, de la poussière et du plâtre se mirent à pleuvoir en une fine poudre collante sur Eddie, qui se releva aussi vivement et agilement qu'un chat. Il saisit le poignet de l'adolescent et tourna sur lui même, se retrouvant le dos collé à lui afin de lui envoyer son coude en plein visage. Celui-ci esquiva, à la grande surprise du pompier qui recula et lui fit face, pour éviter un revers de la main. Comment ce gosse pouvait paraître aussi impénétrable et emplit de secrets tout en étant aussi facile à déchiffrer? Il était comme un livre ouvert. Sa grimace haineuse trahissait l'envie brûlante d'anéantir tout ceux qui se trouvaient autour de lui, et sa posture assurait qu'il y parviendrait, d'une façon ou d'une autre. Mais Eddie ne comprenait rien de ce gars pour autant. C'était un vrai mystère.
Ou avait-il appris à se battre? Pourquoi avait-il l'air aussi banal, si identique, systémique? Normal.
Si la réalité virtuelle existait dans le monde réel, alors Eddie devait probablement être coincé dedans. La désagréable impression d'avoir pénétré le corps d'un personnage de jeu vidéo lui collait à la peau et lui laissait un arrière goût de bile désagréable sur le bout de la langue. Il était presque sûr que la force du tueur était démesurée et ses connaissances, beaucoup trop développées pour son jeune âge. Il ne devait pas faire plus de 75 kilos, Eddie devrait être en mesure de le mettre à terre beaucoup plus facilement que ça, mais l'arme qu'il tenait encore dans ses mains soudées à la crosse, le rendait réticent à l'idée de se jeter à nouveau sur lui.
Une fois c'est de la chance, après ce n'est qu'un suicide irréfléchi.
« Tu t'y attendais pas n'est-ce pas? » S'amusât le plus jeune. « Tu vas faire quoi maintenant, monsieur le sauveur de l'humanité? » Exagera-t-il en écartant les bras.
Eddie fit une petite grimace en passant un doigt sur sa lèvre fendue. Le sang s'était dilué avec sa salive et sa sueur lui donnant un aspect clair et limpide alors qu'il sillonnait entre les difformités de sa peau.
Il l'avait eu, sans même qu'il ne s'en soit aperçu. Comme un bleu, d'un seul coup.« Que veux tu que je fasse Jonas? Que je m'en aille et que je fasse comme si rien de tout ça n'avait eu lieu? Qui me dit que dès l'instant où je vais me retourner tu ne vas pas me tirer dans le dos?
-Rien. Mais j'ai pas l'impression que tu aies réellement le choix. C'est soit ça, soit il y passe. »
Il ne comprit pas immédiatement pourquoi il s'adressait à lui à la troisième personne, s'étant déjà convaincu que s'il devait arriver quelque chose à quelqu'un se serait à lui. Quand l'adolescent pivota d'un demi tour et se dirigea vers Evan, cette certitude s'évapora comme une illusion.
Son collègue était tout aussi surpris que lui, dévisageant le canon qui s'approchait de lui dangereusement avec des yeux ronds remplis d'incompréhension et de peur, essayant de reculer à quatre pattes. Eddie lui intima de rester immobile d'un simple geste de la main.« Arrête tes conneries Jonas, tu vois bien qu'il est coopératif ça ne sert à rien de pointer une arme sur lui. » Déclara t-il en s'approchant, les mains toujours en évidence, pointant son collègue comme s'il s'était agi d'un inconnu. "Tu crois pas que tu as déjà fait assez de mal comme ça? Regarde le, il pisse le sang, on dirait un petit animal en détresse."
Evan le dévisagea avec un air offensé et complètement confus.
Qu'est-ce qu'il lui prenait?
Et franchement, Eddie se posait la même question. Qu'est-ce qu'il lui prenait? Pourquoi est-ce qu'il s'obstinait? Putain, pourquoi est-ce qu'il ne sauvait pas sa propre vie plutôt que de la risquer à chaque secondes qu'il passait de plus dans cet enfer sur terre?
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War of Memories
FanfictionBien que leur métier ne laisse pas de place à la rivalité, Eddie et Evan, pompiers de Los Angeles ne semblent pas pouvoir s'apprécier. Les deux hommes, hantés par les fantômes du passé sont prêts à tout pour ruiner l'existence de l'autre. Mais alors...