- Tu peux me dire ce que tu fais là ?- Je fais comme toi, Lucia, je viens travailler
- Tu as reçu le fameux mail du prof, alors pourquoi est - ce que tu restes ici ? Tu peux rentrer travailler chez toi Ace
- Je pourrais te dire la même chose dit - il tout en s'installant à côté de moi
- Il y'a de la place en face dis - je froidement
- Et il y'en a aussi une ici
Je soupirais simplement, et décidai de ne rien répondre, peut - être que l'ignorer lui ferai comprendre qu'il gênait. Qu'il prenait trop de place.
Je sortis alors mes affaires de dessin ; une simple feuille rigide et un crayon tout ce qu'il y'avait de plus basique tandis que lui, sortit son ordinateur. Il avait vraiment décidé de s'installer.
- Sérieusement, tu ne veux pas aller te foutre ailleurs ?
- Non
- Je n'ai pas envie de faire amie - amie avec quelqu'un comme toi
- Moi non plus, Luchita
Luchita...
Ce n'était pas la première fois qu'il répétait ça. Au début je n'y avais pas prêté attention, mais...
- Comment est - ce que tu viens de m'appeler ?
- Luchita
- M'humilier avec tes amis ne t'a pas suffi c'est ça ? Il faut absolument que tu continues ?!
- Qu'est - qui ne vas pas ? cracha t - il en allumant ce qui lui servait d'ordinateur. Mon surnom ne te plaît pas ?
- Tu continues
- Qu'est - ce qu'il y'a ?
- Tu n'as rien d'autre à faire de ta vie que d'harceler les gens c'est ça ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles rit - il avant de tourner son regard vers moi
Il voyait très bien de quoi je voulais parler.
Il avait mélangé mon prénom, Lucia au mot '' conchita ''.
« Conchita » était un mot qui permettait d'appeler les servantes, ou les serveuses. Il se rapprochait assez du mot « esclave ». Et je le détestais particulièrement car ce terme était plus que réducteur, comme si ces femmes - là n'avais pas de prénom et n'était définie que par ces métiers considérés comme des sous - métiers au Mexique et même partout dans le monde.
- Va te faire foutre maugréais - je
Il poussa un léger rire moqueur avant de se mettre au travail, pendant que moi, je commençais à tracer mes premières lignes. J'avais besoin de faire un croquis. Quelque chose de beau, et de compréhensible au passage pour pouvoir sculpter, un peu plus tard mon idée.
- Qu'est - ce que tu fais Luchita ? Me questionna t - il quelque minutes après, tout en gardant les yeux rivés sur un tableau affiché sur son ordi
- Je pense que ça se voit murmurais - je tout en gommant un trait qui venait de gâcher mon dessin
- Tu aimes bien dessiner ?
- Et toi tu adores les stats si j'ai bien compris dis-je avant de pointer les courbes qui résultaient de son tableau
- Surtout quand ça rapporte de l'argent
- Par pitié évite de chercher à en faire dans le domaine des compagnies aériennes
- Je préfère le droit asséna t - il la mâchoire contractée, je n'ai pas de temps à perdre dans tout ce qui est futile sauf si c'est pour quelque chose d'utile
- Et qu'est-ce que tu fiches dans cette université alors ? Franchement si tu veux tout savoir, ne pas t'avoir ici aurais arrangé pas mal de personne
- Toi la première j'imagine
- Tu vois tu comprends vite quand tu veux
- Tu es audacieuse Luchita, ça me plaît
Un compliment de la part d'Ace ? Je jubilais intérieurement, car ce matin, j'allais de surprise en surprise.
- Comme dirait celui qui te sert d'ami ; je suis mexicaine... n'est-ce pas ? Haussais-je les sourcils avant de repasser mes traits précédents
- Tu as un problème contre Hudson pourtant il peut être génial, surtout au lit, si tu veux je t'organise ça
- Hudson ne m'intéresse pas tu peux te le garder ton pote à la con
- Alors peut-être Matt ? Rit - il avant de voler l'un de mes stylos qu'il se mit à taper compulsivement contre la table faisant alors sortir la pointe de celui-ci encore, et encore, et encore
- Non plus soufflais-je
- Michael ne te voudra pas ma belle, et moi non plus. Je ne te baiserai pas, ni aujourd'hui, ni demain.... Ni jamais, Lucia...
- T'es complètement malade
Que pouvais-je bien répondre à ça. Ce mec réussissait à m'humilier ou à me rabaisser à chaque phrase qu'il faisait.
Le rouge me monta alors aux joues, chose que j'essayai de refouler, il ne devait rien percevoir de ce que je ressentais.
- Qu'est-ce qu'il y'a Lucia ? Tu as l'air déçu se moqua t - il
- Je suis en couple mentais - je effroyablement mal
Je voulais garder un minimum de dignité, de fierté. La fierté était importante, c'est ce qui nous rendait plus... nous. C'est ce qui nous faisait rester fort et ça, il n'allait pas me la retirer.
- Pauvre de lui. Soupira t - il
Je ne dis donc rien, bien trop ailleurs pour mentir correctement. Et moins j'en disais sur ce copain mieux ce serait, ça m'éviterait de m'enfoncer encore plus et au choix, soit de me ridiculiser soit d'être prise en flagrant délit de mensonge.
- Tu ne m'as toujours pas dis ce que tu dessines
- Ma prochaine sculpture
- Donc tu sais te servir de tes petites mains pour autres choses que servir des gens dans un bar ?
- Ton humour est assez limité à ce que je vois
- Assez oui, je ne rigole pas souvent alors vois ça comme un privilège de ma part que je t'offre
- Tu m'en vois ravi
- Tout le plaisir est pour moi Lucia continua t - il de taper contre la table
Je tournai alors la tête vers lui. Il devait avoir un sérieux problème, un truc pas net. Quelque chose ne tournait pas rond dans sa boîte crânienne. Et après quelques minutes à le reluquer, je lâchai :- Je te trouves bien trop grossier pour avoir des amis
- Ah oui ?
- Au Mexique, tu serais détesté de beaucoup tu sais. On n'aime pas trop les gosses de riche, qui pensent avoir le monde à leurs pieds et traitent les gens comme des moins que rien
Il sourit à ma remarque presque amusée, ce qui m'agaça. Je reposai alors mon regard sur mon dessin qui avait assez bien avancé.
- Bon eh bien, bienvenue à New - York princesse- Je préfère que tu m'appelles Conchita. Je ne suis pas faites pour les paillettes tu vois dis-je en faisant référence à son « princesse »
Il posa enfin mon stylo avant de se remettre à taper sur son clavier m'ignorant alors totalement.
C'est ce que je disais, quelque chose ne tournait pas rond chez lui. Il était bavard une seconde et l'autre, il faisait l'huître.
J'expirai alors bruyamment et ce, plus que nécessaire avant de m'atteler à mon dessin avec sérieux et concentration.
Ace, lui, sorti une feuille et se mit à gribouiller une suite indéchiffrable de calculs. Je détestais les maths. J'étais nulle, et pourtant j'avais essayé de toutes mes forces. Papa m'avait même aidé dans le passé mais je pense que cet amour - ci n'était pas réciproque.
Cependant, Ace, lui, avait l'air de se débrouiller. Il s'arrêta tout à coup, avant de se mettre à remplir un document word... Quelque chose d'assez sérieux d'après la liste d'articles rédigés.
- Tu rédiges un contrat ? Demandais-je tout en essayant de masquer ma curiosité soudaine
- Tu me surveille maintenant ?
- Tu m'as bien demandé pour mon dessin au cas où t'aurai oublié
- Je rédiges une clause pour mon avocat
- Ton avocat ?
- Oui tu sais, celui qu'on appelle « maître », qui porte une robe noire et une éch-
- Arrête de te moquer de moi, je sais très bien ce qu'est un avocat, ce que je veux savoir c'est pourquoi est-ce que tu en as un ?
- Tout homme d'affaire se doit d'en avoir un n'est-ce pas ?
- Tu rédiges une clause pour ton avocat ?
- Il sera nouveau. Je veux qu'il prenne connaissance de certaines règles auxquelles il devra se plier
Je riais alors légèrement avant d'attraper mon taille crayon pour tailler la mine de cet outil à présent beaucoup trop éraflé à mon goût.
- Je ne savais pas que j'avais des talents d'humoristes
- Non, c'est juste cette histoire d'avocat qui me fait rire, tu te prends pour un milliardaire c'est ça ?
Il sourit amusé.
- Je suis si riche que je pourrais te faire renvoyer de cet établissement et te faire refuser dans tous ceux de cet État et des États alentours Lucia
- Personne n'est à tes pieds, tu peux toujours essayer
- Ne joue pas avec moi Lucia dit-il avant de poser sa main sur ma cuisse m'arrachant alors un léger sursaut
Je perdis immédiatement le contrôle. Mes doigts lâchèrent le crayon qui s'écrasa contre ma feuille.
Il remonta alors doucement cet endroit qu'il avait pris en otage et se mit tout à coup à rentrer sa main vers l'intérieur de ma cuisse qui était à présent contractée.
- Tu devrais te détendre Luchita, c'est mauvais pour la tension, conseil de mon médecin me chuchota t - il, penché sur mon oreille
Je le détestais. Il me faisait perdre les pédales, je perdais le contrôle, chose que je détestais. Il avait toutes ces choses de plus que détestables et pourtant sentir sa main contre moi me faisait ressentir de la... chaleur ?
- Qu'est-ce que tu fais ? soufflais - je lourdement
- Je te mets en garde. Continua t - il de chuchoter tout en remontant de nouveau
- Arrête. Dis-je avant d'attraper sa main au niveau de son poignet l'interrompant alors
Il poussa un léger rire moqueur ce qui fit voleter mes cheveux dans mon cou et il s'éloigna me laissant le souffle coupé.
- Ne prend pas ma sympathie pour acquise Luchita
- Je n'en veux pas de ta sympathie. dis-je en sortant mon téléphone avant d'y brancher mes écouteurs que j'enfonçais le plus possible au fin fond de mon oreille
J'avais un dessin à terminer et malgré le fait que j'avais bien avancé, le corps de la femme que je dessinais n'était pas encore parfait, , et lui, il m'empêchait cruellement d'avancer, alors peut-être que si je me coupais du monde, je ne sentirais plus toutes ces choses. Ace, lui, continua sa fameuse clause, et ce durant des heures.
Je n'arrivais pas à avancer. J'avais perdu toutes mes idées et cela m'épuisais, et j'en arrivais même à me surprendre en train de somnoler, ma feuille à peine avancée devant moi.
Alors que ma tête commençait à basculer un peu trop en avant sans que je ne puisse lutter, Ace se leva, rangea ses affaires et s'en alla.
Me laissant là, toute seule, comme ça.
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STOLEN HEART [ DARK ROMANCE ]
ActionLucia Fernandez quitte Mexico sa ville natale, et commence une nouvelle vie loin de la capitale dans laquelle elle est née, loin de sa famille. Elle intègre donc une fac en tourisme internationale à New - York grâce à une bourse. Elle va y faire la...