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En rentrant, je fulminais. Si bien que j'avais peur. Peur de moi - même. Je n'étais plus polie dans la rue. Ceux qui s'amusaient à marcher un peu trop lentement devant moi se prenait soit une remarque loin d'être faites discrètement soit un gros soupire bruyant.
         Je pris le métro car les dernières lignes de bus étaient à présent fermée. J'étais tellement en colère que lorsque la borne de scan de mon abonnement pour le métro refusa de me laisser passer, je me mis à m'acharner contre celle - ci sans me contenir.
     Quand je fus enfin à la maison, je me jetai sur mon lit sans même prendre le temps de me changer. Je me mis à hurler avant de me mettre à pleurer. Puis je me re - remis à hurler. Au bout de quelques minutes à ruminer ma colère, je me levai avant de tirer l'un de mes tabliers de cuisine - celui pour la peinture - que je nouai autour de ma taille.

  Je voulais faire la pire peinture que je n'avais encore jamais faites. Qu'elle ressemble à un truc loin d'être parfait. Comme le sentiment que je ressentais en ce moment. Imparfait. Amoché. Brut. Autant de synonyme pour décrire mon état actuel.

      Cet homme était détestable !

Je sortis alors une toile et faillit presque la déchirer. Posai mon chevalet devant mon lit, au - dessus d'une bâche en plastique pour protéger mon appartement flambant neuf de mes effusions de colère. J'attrapai mes pinceaux et ma gouache et me mis à saccager cette toile trop parfaite - comme l'avait été mon début de soirée -.

        Je jetai sur celle - ci toutes les couleurs que j'avais avant de toutes les répartir à la truelle sur la surface blanche à l'aide de coups précis, comme je l'aurais fait avec la tête de ce '' Ace ''. J'attrapai ensuite un de mes pinceau que je trempai dans de l'eau que j'avais mis dans un de mes verres à boire afin de rendre la peinture nettement plus malléable. Au bout de quelques minutes à répartir les couleurs en les mélangeant toutes ensembles, j'obtenu enfin un gris qui me plaisait assez.

      Une fois fait, je séchai le tout au sèche - cheveux. Je n'avais pas de temps à perdre pour la sèche de ma toile. Quand ça me parut suffisant, je m'attaquai à la peinture même. Sans dessiner au préalable pour suivre mes coups de crayons. Non, cette fois - ci je suivrai mes coups de pinceaux imparfaits. J'étais en train de peindre le portrait d'une fille à qui je n'avais donné qu'une moitié de visage. 

           Elle avait des cheveux brun, à peu près comme les miens, la tête posée sur un rocher beige. Rien de plus. Quand le moment de donner un visage à cette jeune fille que j'avais décidée d'appeler " Honte " vint, je restai figée.

   Après de longues minutes de réflexion, de colère, et de frustration, je donnai à " Honte " le seul visage qu'elle aurait pu avoir.

     Je peins avec plusieurs couleurs allant du gris, au vert kaki, ou encore au rouge mais aussi au noir, - des couleurs repoussantes - ce visage pour le saccager comme je m'étais sentie saccagée lors de cette malencontreuse rencontre avec Ace.

      Ces couleurs symbolisaient pour moi le fait que Honte n'ait pas de visage défini car elle se couvrait de honte, derrière toutes ces couleurs gâchant la blancheur de la toile. Sa perfection. Elle était humiliée, alors elle se cachait derrière des couleurs n'améliorant pas son sort.

         Je rangeai ensuite mes affaires de peinture et laissai ma toile sur son chevalet en plein milieu de la pièce, presque fière de moi.

         Je rangeai ensuite mes affaires de peinture et laissai ma toile sur son chevalet en plein milieu de la pièce, presque fière de moi

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STOLEN HEART [ DARK ROMANCE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant