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ACE

Je lisais un message d'Hudson qui me fit tressauter de rire. Ma très chère prisonnière soupira avant de retirer sa fourchette de nourriture de cette belle bouche, qui j'en suis sûre, savais faire plus que ce qu'elle voulait le laisser croire à force de brailler comme une petite fille. Elle repoussa le chariot, je levai alors les yeux sur elle. Son geste m'avait semblé plus qu'agressif, ce qui m'arracha un froncement de sourcil. Lucia se dirigea vers moi, par la force de ses pieds nus, je quittais alors mon siège, curieux, quand je sentis ma tête valser sur le côté. Je fus sonné quelques secondes quand je m'en pris une deuxième.

- Tu sais ce que j'ai dû endurer depuis mon arrivée à cause de toi ?

Je me tenais là, devant elle, en train de l'observer avec à la fois un mélange d'incrédulité dans le regard, et d'envie. Pas une simple envie, mais plus je sentais ses poings s'enfoncer dans mon torse, plus je me sentais durcir. Elle donna de nouveaux coups :

- Tu n'es vraiment qu'un connard sans cœur, me hurla t - elle de sa voix qui me paraissait de plus en plus désagréable

J'imaginais qu'elle avait besoin de vider son sac, j'allais la laisser faire, si elle refusait de comprendre que se rebeller n'allait rien changer à sa situation, alors c'était son problème, elle allait tout de même m'aider.
     Elle se tut, le visage baissé, ses poings toujours sur ma poitrine. Je l'entendis fortement respirer. Cette situation était si ridicule. Elle finit par s'arrêter, l'air ahuri par son propre comportement. Je fis claquer ma langue avant d'agiter lentement la tête. Elle avait l'air perdue, faible, et tout ce qui se rapportait à une sorte de perte de conscience. Je savais cependant à qui j'avais affaire, Luchita avait des choses à dire :

- Continúa (Vas-y), dis-je à son intention, en prenant sur moi, du mieux que je pouvais

Je voulais une Luchita conciliante. Si je devais me taper Lucia colérique, Lucia malade et Lucia dépressive, je n'allais pas avancer et donc, par conséquent, à mon plus grand dam, j'avais intérêt à lui faire cette Faveur à la con.
Elle cessa de respirer. J'observais sa poitrine qui avec difficulté tremblait pour se remettre en marche. Je sentais la pièce de réchauffer, et c'est avec un léger amusement que je la fixai, bien que sa peine commençait de plus en plus, à déformer son joli minois de princesse mexicaine. Dans un certain sens, lier « princesse » et « mexicaine » était quelque chose qu'Hudson aurait désapprouvé. Il m'aurait dit de ne pas me laisser berner, que je perdrais tout ce que j'avais de plus cher, comme si cela n'avait pas déjà été le cas. Il me dirait que je m'y perdrais moi-même, mais quant à se perdre, pourquoi ne pas tenter le coup, l'instant de quelques soirs.

- Batard ;

Elle me sortit de mes pensées.

- Je te demande pardon ?

- Tu n'es qu'un batard

Je ris, amusé. Un bâtard qui la soignait. Pouffiasse ingrate.

- Regarde - moi dans les yeux, Luchita

Elle leva vers moi un regard brûlant avant de m'envoyer un coup sur la poitrine, avec ce qui lui servait de poing :

- Jamais. Je. Ne. T'aiderais... Tu m'entends ?

Elle tenta de sourire en me disant ça.

STOLEN HEART [ DARK ROMANCE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant